Après celui de Liège, le Forem a dressé l’état des lieux socio-économique 2014 du bassin de Verviers.
Par rapport à 2007, l’emploi salarié a augmenté de 2,0 % dans le bassin de Verviers (+ 3,5 % pour l’ensemble de la Wallonie). Cette hausse est uniquement portée par l’emploi féminin (+ 7,8 %), l’emploi masculin s’étant réduit (- 3,2 %).
Si plusieurs secteurs comme la santé et action sociale, l’industrie manufacturière (en particulier, l’industrie alimentaire et la fabrication de boissons), le commerce, l’enseignement, la construction, l’administration publique, les services administratifs et de soutien, le transport et l’horeca restent de gros pourvoyeurs d’emplois dans le bassin de Verviers, tous n’ont pas pu résister de la même manière à la longue période de crise. Ce sont l’industrie manufacturière (9,2%, 806 postes) et le transport ( 19,5 %, – 640 postes), deux secteurs fortement influencés par la conjoncture économique, qui ont été les plus touchés.
Ces pertes d’emploi ont été compensées par la création de postes dans des secteurs moins sensibles à la conjoncture comme l’administration publique (+ 11,6 %, + 633 postes), l’enseignement (+ 2,6 %, + 164 postes), les activités de services administratifs et de soutien (+ 36,6 %, + 990 postes) et la santé et action sociale (+ 1,9 %, + 190 postes). Bien que fort sensible à la conjoncture économique, la construction a vu le nombre de postes de travail (+ 5,0 %, + 292 postes) croître. Le secteur du commerce (+ 4,0 %, + 269 postes) a aussi enregistré une hausse de l’emploi au cours de cette période.
Le travail indépendant a continué de se développer, principalement en complément d’un emploi salarié ou après la pension, affichant un accroissement global de 6,8 % entre 2007 et 2012 (+ 7,6 % pour l’ensemble de la Wallonie).
La croissance de l’emploi salarié (surtout, dans le secteur non-marchand et le secteur subsidié) comme du travail indépendant ont toutefois été insuffisantes. En conséquence, le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés a augmenté (+ 8,1 % de 2008 à 2013) pour atteindre 14.881 personnes. Cette hausse recouvre des réalités différentes en fonction des caractéristiques des demandeurs d’emploi. Seule la demande d’emploi masculine a augmenté (+ 19,3 %) alors que la demande d’emploi féminine s’est réduite (- 1,5 %), notamment grâce au développement du dispositif des titres-services, dont l’impact risque cependant de s’essouffler en raison des effets de saturation progressive de la demande et de l’augmentation du coût.
Alors que ce sont généralement les jeunes qui sont les plus touchés en période de crise, dans le bassin de Verviers, ils ont été relativement « préservés » puisque leur nombre a augmenté de 0,9 % (+ 29 jeunes demandeurs d’emploi) en cinq ans, soit de manière plus limitée qu’en Wallonie (+ 1,6 %).
Ce sont les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans qui ont connu la plus forte hausse (+ 28,5 %), laquelle s’explique, en partie, par le relèvement progressif de l’âge à partir duquel les chômeurs âgés peuvent obtenir une dispense d’inscription comme demandeur d’emploi (de 50 ans avant 2002, puis 58 ans en 2004, à 60 ans en 2013).
Malgré l’allongement de l’activité professionnelle des personnes âgées, plusieurs secteurs sont et seront confrontés à des départs croissants à la pension. Tant parmi les salariés que les indépendants, ces départs pourraient constituer autant d’opportunités d’emploi à saisir. Ainsi, les secteurs de l’enseignement, la santé humaine et action sociale, le commerce, l’administration publique ainsi que le transport et logistique seront confrontés à des besoins de remplacement de la main-d’œuvre élevés.
Si, selon les prévisions avancées par différents instituts spécialisés, les choses semblent légèrement s’améliorer, la situation reste délicate et il faudra attendre fin 2014, voire 2015 pour commencer à en mesurer les bénéfices sur le marché de l’emploi. En effet, au cours des premiers mois de 2014, le nombre de faillites a continué à augmenter et le nombre d’offres d’emploi connues du Forem est toujours en recul. Le nombre total de demandeurs d’emploi est en hausse, à un an d’écart, non seulement parce que le rebond du chômage est toujours retardé par rapport à la conjoncture, le marché du travail réagissant avec un certain retard à l’évolution de l’activité économique, mais aussi parce que cela est d’autant plus lent que le rebond conjoncturel est faible. Néanmoins, un signe particulièrement encourageant est la baisse, à un an d’écart, du nombre de jeunes demandeurs d’emploi inoccupés, en avril (- 2,7 %) et en mai 2014 ( 2,3 %).