Près d’un tiers des employés belges ne peuvent pas toujours librement choisir quand ils prendront leurs vacances car leur employeur organise une fermeture collective (cf. congés du bâtiment). C’est ce qui ressort d’une enquête menée par le prestataire de services RH Securex. Parmi les employés, 16 % estiment qu’ils n’ont pas assez de liberté quand il s’agit de planifier leurs vacances. Ce sont principalement les travailleurs employés au sein de PME (23 %) qui ressentent un manque de liberté quant au choix de leur période de congé.
Jours de vacances imposés pour 32 % des employés
La grande majorité (68 %) des employés ne se voit imposer aucun jour de vacances en raison d’une fermeture collective et a donc le libre choix de tous ses congés. Ce n’est toutefois pas le cas des 32 % restants : 22 % se voient imposer moins d’un tiers de leurs congés et 10 % un tiers ou plus.
Chez ces derniers, la fixation des jours de vacances à raison d’un tiers ou plus pour cause de fermeture collective est ressentie de manière négative. En effet, plus que la moitié (54 %) estime avoir trop peu de liberté dans le choix de ses jours de congé. Lorsque le taux fixé reste inférieur à un tiers, la situation est toutefois perçue comme acceptable. Dans ce cas, pratiquement tous les employés (89 %) sont en effet satisfaits de la liberté qui leur est accordée pour planifier leurs vacances – une situation similaire à celle des entreprises où aucun jour de congé collectif n’est imposé.
Généralement, les employés belges prennent 2 à 3 semaines de vacances
L’année dernière, près de 8 employés sur 10 (79 %) ont pris 2 à 3 semaines consécutives de congés annuels principaux (dont une moitié environ 2 semaines et une autre moitié environ 3 semaines). Parallèlement, 8 % n’ont pas pris plus d’une semaine de suite, et 13 % ont pris des vacances pour une durée environ égale ou même supérieure à 4 semaines.
Durant les douze derniers mois précédant l’enquête, près de 16 % des employés ont pris 1 à 2 jours de congé isolés par mois. La moitié des employés a fait de même tous les 2 à 3 mois et 21 % tous les 4 à 6 mois. Seuls 8 % des employés n’ont pris que 1 à 2 jours isolés au cours des douze derniers mois et 5 % n’en ont pris aucun. Lien intéressant : plus une personne prend de jours isolés, plus elle est satisfaite de la planification de ses congés.
Congés collectifs principalement dans les secteurs industriels
Nombre d’employés dont au moins un tiers des jours de congé est fixé par l’entreprise
Secteur industriel |
21 % |
7 % |
Secteur des services |
PME |
22 % |
3 % |
Grandes entreprises |
Employés peu qualifiés |
16 % |
9 % |
Employés qualifiés |
Pour 21 % des employés des secteurs industriels (comme la construction, l’industrie du textile et de l’habillement, le secteur automobile, etc.), au moins un tiers des jours de congé sont fixés par l’entreprise en raison d’une fermeture collective pendant la période des vacances (ex. congés du bâtiment). Cette situation contraste fortement avec celle des employés du secteur des services (7 %).
Dans les petites et moyennes entreprises (jusqu’à 250 travailleurs), 22 % des employés indiquent se voir imposer au moins un tiers de leurs jours de vacances, ce qui n’est le cas que pour 3 % des employés des grandes entreprises (à partir de 250 travailleurs). Une première explication justifiant cette différence est que les PME sont davantage actives dans l’industrie que les grandes entreprises (31 % contre 14 % de leurs employés y travaillent). Une deuxième explication est la possibilité limitée pour les PME de continuer à tourner correctement dès que le chef d’entreprise ou quelques travailleurs sont en vacances. Généralement, cette situation mène donc à un régime de vacances collectif.
Parmi les employés peu qualifiés (à savoir ayant au maximum un diplôme du secondaire supérieur), 16 % indiquent qu’au moins un tiers de leurs congés leur sont imposés, contre 9 % auprès des employés plus qualifiés. Ces premiers travaillent en effet plus souvent au sein de petites structures que leurs congénères plus qualifiés (46 % contre 34 %).
Taux de satisfaction plus élevé chez les employés des grandes entreprises libres de choisir leurs congés
Les employés sont 84 % à être satisfaits de la liberté dont ils bénéficient dans la planification de leurs jours de congé. Parallèlement, 16 % estiment ne pas avoir suffisamment la possibilité d’en décider.
Parmi les employés de PME (jusqu’à 250 travailleurs), 23 % estiment ne pas avoir suffisamment de liberté dans la prise de leurs vacances, contre 11 % des employés de grandes entreprises (plus de 250 travailleurs). Cela s’explique principalement par l’organisation de congés collectifs, qui est plus courante dans les petites structures que dans les grandes entreprises. Dans le même temps, près d’un tiers (32 %) des employés de PME ne sont pas remplacés quand ils partent en vacances, ce qui représente bien plus que les 19 % d’employés des grandes entreprises.
Heidi Verlinden, HR Research Expert à Securex, complète : « Pouvoir décider soi-même du moment de ses vacances peut renforcer la satisfaction, voire le plaisir que procure le travail. Notre enquête démontre que les employeurs peuvent offrir ce sentiment de liberté en limitant les congés collectifs à moins d’un tiers des jours de congé, en veillant le plus possible à remplacer les employés absents et en octroyant des jours ponctuels. »
Si une liberté totale dans la planification des vacances n’est pas possible, il est toutefois souhaitable d’imposer et de refuser un minimum de jours de congé. Heidi Verlinden : « Une autre solution, plus efficace, est de laisser aux travailleurs la possibilité d’organiser eux-mêmes leurs périodes de vacances, et ce, d’un commun accord et sur la base de leur agenda de travail. Cette solution renforce le sentiment de liberté et de satisfaction tout en assurant la continuité du travail. »
[1] L’analyse a été réalisée sur un échantillon représentatif (en termes d’âge, de sexe et de niveau de formation) de 517 employés obtenu après rééchantillonnage des 1 034 participants initiaux. L’enquête a eu lieu fin mai 2014. À noter que l’échantillon n’est pas représentatif de la région.