Fondée en 1946, à Bruxelles, Grando a depuis lors installé ses quartiers à Nivelles. Fin 99, Yves Charlier et Bernard Folie prennent la tête de la société qui conçoit, fabrique, commercialise, depuis ses débuts, des pièces de haute technicité.
Large portfolio de produits
« Nous avons réorienté l’activité vers la transformation à façon de matériaux techniques répondant à des normes définies », explique Yves Charlier. Vu l’étendue du portfolio des produits et les compétences pointues de Grando, les domaines d’applications sont larges et variés.
Les solutions de Grando sont sollicitées, prioritairement, par le secteur ferroviaire (Alstom, Bombardier), ceux des machines agricoles, engins de génie civil, mais également le marché verrier, celui de l’automobile, de l’énergie, du bâtiment, de l’aéronautique, de l’aérospatial.
Une panoplie de domaines de prédilection à côté desquels, de façon plus marginale, on trouve : l’ameublement, le sport, la pub, l’emballage… « Pour autant qu’il y ait une valeur ajoutée, nuance le docteur en chimie. Par exemple, le garnissage élaboré de valisettes ou spécifiquement adapté au matériel électronique… ». Les applications, en général, visent à assurer isolation thermique, acoustique, étanchéité, protection contre les chocs.
Depuis les années 2000, le chiffre d’affaires de la société a été multiplié par 6, en raison de la politique de diversification et de la spécialisation plus affirmée dans le secteur technique. Mais, également, en raison de l’extension du périmètre géographique des clients. 70% du CA sont réalisés à l’export, principalement en France (ndlr : la société y a installé une filiale). Le reste de l’Europe n’est pas oublié ni l’Amérique, l’Asie (ndlr Grando y dispose d’un bureau commercial à Shangai).
« Ce que les grands ne veulent plus faire… »
Les services, la flexibilité et la réactivité en matière de production et de prototypage ont ajouté au succès de la société. Le secret tient aussi dans une offre qui colle parfaitement à la demande, ainsi que l’observe Yves Charlier. « En fait, nous sommes à la charnière, faisant tout ce que les grosses sociétés ne veulent plus faire et ce que les petites ne savent pas faire ! »
Grando est aussi une société qui anticipe : dans le cadre de la norme européenne, dans le ferroviaire, qui sera d’application en 2016, elle peut déjà répondre par une large gamme de matériaux.
« Et puis, nous ne sommes liés à aucun fournisseur » ne manque pas d’insister Yves Charlier, en gage de garantie d’objectivité et de qualité. « En partenariat avec des fabricants de matière, de grands groupes chimiques, nous travaillons constamment à développer de nouveaux matériaux dont nous aurons toujours davantage besoin dans le futur ». Pour visualiser les applications d’Alstom, prenons l’exemple des joints de portières de train se hissant à la tête du classement en termes de résistance au feu et ne dégageant pas d’émanations toxiques, dans un tel contexte. Quant à Louis Vuitton, il a mandé la société pour réaliser des coques de bagages en fibres carbone, très cassantes et donc malaisées à façonner en 3D ! « Nous avons remporté le marché devant les Italiens et les Japonais ».
Isolants électriques et conducteurs thermiques, des joints d’étanchéité d’Ariane 5 sont aussi signés Grando.
« Nous vivons à l’ère des matériaux de synthèse, sans lesquels nous ne pouvons plus rien faire au niveau médical, aéronautique et même informatique. Bref, partout ! » s’exclame notre interlocuteur avant de prendre congé.