Fondateur et CTO d’EagleEye Systems, société créée en 2014, Geoffrey Mormal (34 ans) est un fondu de technologies. Sa société programme des drones de manière à les rendre autonomes et intelligents sans plus avoir besoin de s’occuper de leur pilotage.
Cela s’est passé aux Etats-Unis. Un enfant s’était perdu dans les bois. Connaissant le dernier endroit où il se trouvait une heure plus tôt et le fait qu’il pouvait marcher à 5 km à l’heure, il a été possible de délimiter la zone de recherche grâce à des drones dont l’équipe de police n’a pas eu à s’occuper. Révolutionnaire ? Oui, et surtout liégeois ! Une invention de Geoffrey Mormal, un mordu de technologies. Au sortir de ses études d’informatique en 2003, il crée la société GMI Soft SPRL spécialisée en développement de logiciels, consultance et développement de projets et de systèmes d’intelligence artificielle et financière. « La société est à l’origine de nombreux calculateurs pour des assurances automobile en Belgique, des systèmes de vision assistée par ordinateur pour différents clients (assurances, banques, robotique, médical, industrie…) et de tests et d’analyses d’images », commence-t-il.
Une livraison pour la police du New Jersey
Voici quatre ans, le jeune entrepreneur a l’idée, un peu folle en apparence, de concevoir des drones intelligents. « Comme j’avais déjà développé des moteurs d’intelligence artificielle et des systèmes de vision par ordinateur, l’idée de les placer sur une plateforme volante, paraissait intéressante. » Trois ans plus tard, à l’aide de cartes électroniques, il met au point un système fonctionnel permettant de réaliser de la vidéo à distance à l’aide d’un drone, de reconnaître des formes, de suivre des voitures, de lire des plaques d’immatriculation, de réaliser de la reconnaissance faciale. Des investisseurs croient en son projet. En 2014, la SA EagleEye Systems voit le jour avec des bureaux à Wavre et à Grâce-Hollogne, et aujourd’hui une succursale à New York. « Forts actifs auprès des services gouvernementaux américains, nous avons effectué une livraison pour la police du New Jersey. Après leur avoir fourni la formation, nous travaillons à présent avec eux pour qu’ils obtiennent leur autorisation de vol par l’intermédiaire d’un service juridique. » Le trentenaire est déjà bien connu dans le petit monde du drone. « Comme le produit est relativement unique, nous trouvons facilement des marchés. Au début, j’ai travaillé seul. Aujourd’hui, des commerciaux ont été engagés aux Etats-Unis et nous sommes en train de monter une équipe commerciale en Europe. Notre priorité est de pouvoir répondre à la demande, qui est forte. On ne s’attendait pas à ce boom, même si un gros accent a été mis sur le développement afin de fournir un produit de qualité. Avec une machine volante, on n’a pas droit à l’erreur. » Une vingtaine de développeurs travaillent au siège social de Wavre tandis que sur le site de Liege Airport, Geoffrey a installé son bureau et son petit centre perso d’expérimentation.
Piloter un drone en Belgique depuis San Francisco
Les projets ne manquent pas. « Nous en développons pour la surveillance de pipelines en Arabie Saoudite, pour la surveillance automatisée de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes en Europe, de parcs animaliers en Afrique. L’idée est de pouvoir effectuer des analyses automatiques de détection d’usures anormales d’éoliennes et de repérer les cellules défectueuses de panneaux photovoltaïques. Il est possible d’ajouter sur le drone autant de capteurs souhaités, capteurs de distance, de proximité, de chaleur, de gaz, etc. Même sans pilote, le drone peut évoluer seul dans un environnement qui bouge et adapter son vol. Nous fournissons un service aérien, que ce soit de la cartographie, de la recherche, du tracking… Au plan de la sécurité, nous employons un système de communication avec un cryptage de niveau militaire unique supervisé par des conseillers en sécurité à l’OTAN. Nous pouvons travailler par radio, satellite, 3G ou 4G. Ce qui permet, dans le cadre de services de sécurité, de police, etc., de voir à distance l’évolution des machines. Il m’est arrivé de piloter un drone en Belgique depuis San Francisco. Nous avons la possibilité de créer des missions au cours desquelles plusieurs drones volent automatiquement. Dans le cas d’une personne disparue dans les bois, dix drones travaillent de concert pour la retrouver de la manière la plus efficace possible. »
EagleEye Systems : Rue Saint-Exupéry n° 22 à 4460 Grâce-Hollogne – Tél : 0473/52.30.20 – www.eagleeyesys.com