Chaîne d’interviews de membres entreprenants
Denis Drousie d’EcoTerres et la CCIH tendent le micro à Danny Roosens, Administrateur Délégué de Roosens Bétons
D. D. : Sur la période 2005-2013, Roosens Bétons a créé une cellule R&D et a investi plus de 5 millions d’euros. Cette cellule a-t-elle été créée par nécessité ? A-t-elle eu les résultats escomptés et allez-vous poursuivre vos investissements ?
Le bloc en béton (40 % de nos activités!) existait depuis très longtemps et n’avait pas véritablement évolué jusque-là, contrairement à d’autres matériaux. En 2004-2005, on s’est dit que, pour rester compétitif, on se devait de réinventer la manière de construire une habitation avec des blocs en béton. De là est née notre idée de donner une forme à un bloc qui permet le dosage automatique de mortier. Cela permet de construire plus rapidement et proprement, d’économiser du mortier et d’améliorer le bien-être de l’utilisateur de la technique. Ensuite, cette idée a été brevetée menant au lancement du projet BESTO®, qui a remporté le prix de l’innovation en 2005, et à la création du STABOBLOC®. Les résultats sont plus mitigés car les maçons ont leurs habitudes et ne veulent pas les changer. Cependant, les gros chantiers actuels en termes de maçonnerie sont réalisés avec cette innovation, et le prix du mur posé avec notre technique reste le plus compétitif en Belgique. Comme l’innovation ne démarre pas aussi vite, on a ralenti pour le moment la cellule R&D. Notre réflexion se porte aujourd’hui plus sur l’aspect environnemental et sur l’impact de nos produits en termes d’émission CO2.
D. D. : Quel est l’intérêt de Roosens Bétons de rester en Wallonie ?
C’est d’une part lié à notre historique : nous sommes une entreprise familiale implantée dans la région du Centre depuis près de 100 ans. Nos racines sont ici et nous aimons participer au développement de cette région. Nous sommes un peu sortis de nos bases en installant un site à Liège et un à Charleroi. Et nous sommes présents en Pologne depuis 15 ans ! D’autre part, le produit Béton se transporte mal. Cependant, nous avons lancé notre concept de «Micro-Usine» (ou d’usine nomade) utilisant la technologie STABOBLOC®, qui s’exporte bien puisque nous sommes actuellement présents sur 7 pays en Afrique.
CCIH : Qu’est-ce qui vous a mené à la tête de Roosens Bétons ?
D’abord l’historique de l’entreprise familiale qui remonte à 1906, avec la chance qu’à chaque génération, il y avait une personne pour reprendre la totalité des activités. On ne s’est donc pas dissipé dans l’actionnariat. Il n’y a que cette génération-ci (la 4e) où nous sommes deux à diriger, moi et mon frère Eddy. Ensuite, il y a une part de choix : mon frère et moi avons décidé d’arrêter très jeunes nos études (Danny à l’âge de 14 ans !) pour nous lancer dans l’entreprise familiale. Nous avons acquis une formation de terrain en passant par les différentes unités de l’entreprise. Chacun de nous deux a trouvé ses marques et spécifications : lui s’est tourné vers la production et la gestion technique, moi vers le management, la gestion financière et le commercial. Puis, nous avons suivi des formations, poussés par l’envie d’améliorer certaines compétences.
Dans les années ‘90, nous sommes partis un peu en croisade, avec des chances inouïes. À l’époque, les banques nous suivaient et nous avons saisi les opportunités de racheter des sites comme à Liège (Bétorix) et à Charleroi (Conforbéton), de nous implanter en Pologne et de faire de gros investissements à Seneffe.
Roosens Bétons en quelques mots :
- Secteur d’activité : fabrication de produits/blocs en béton, destinés à construire des immeubles de toutes catégories
- Créée en 1906, elle compte aujourd’hui 40 employés à son actif et fait part du groupe Roosens
- Produits phares : BESTO® – STABOBLOC® – Concept de «Micro-Usine»
- Chiffre d’ affaires du groupe Roosens : 23 millions d’euros
- Exemples de chantiers : La Strada à La Louvière – Médiacite à Liège – Ikea et Micx aux Grands-Prés à Mons, etc.