Depuis quelques jours, une nouvelle application de running 100% belge est disponible sur iOS et Android (uniquement pour la version gratuite). Une de plus ? Pas tout à fait. Formyfit se différencie de ses concurrents grâce au développement d’un algorithme tout à fait particulier – créé notamment sur base de l’expertise des trois fondateurs et l’expérience d’athlètes réputés – qui permet de générer des programmes d’entraînements personnalisés en fonction des objectifs et de la disponibilité de chacun. Et ce, quel que soit le niveau du coureur.
L’innovation ne s’arrête d’ailleurs pas là : l’application offre aussi à son utilisateur un coach vocal qui peut préciser au sportif le temps de course restant, si la fréquence cardiaque est bonne ou non, si l’on va trop vite ou pas assez. En prévision des 20 km de Bruxelles, une épreuve qui se tiendra le 29 mai prochain, l’équipe de Formyfit vient d’ailleurs de développer un plan d’entrainement dédié… totalement gratuit.
Quand deux triathlètes se rencontrent…
Formyfit, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux sportifs chevronnés, début 2013, lors d’un entraînement de natation. Laurent Baijot et David Hespel ont un parcours assez similaire : actifs l’un et l’autre dans de grands groupes (financier et pharmaceutique), ce sont aussi des triathlètes chevronnés, entraînés par le même coach, Fernand Brasseur. David a remporté, dans la fédération travailliste, plusieurs titres de champion de Belgique de natation dans les années ’90 tandis que Laurent a été champion national universitaire en athlétisme et « finisher » de pas moins de 6 Ironman.
« Je l’ai repéré à son bonnet Ironman », explique David. « On a commencé à discuter et je lui ai demandé comment il faisait pour s’entraîner. Il m’a raconté son parcours. En fait, il avait peu de temps pour le faire. Heureusement, il disposait d’un super coach : le même que le mien », conclut-il. Même constat pour Laurent : « J’ai été 4 fois champion universitaire en 3.000 steeple, j’ai participé 3 fois au Mémorial Van Damme et j’ai fait 6 Ironman. Mon coach était Fernand Brasseur, une pointure. Pourtant, alors qu’il m’envoyait de très bons programmes d’entraînement, je ne parvenais pas à les suivre à cause du boulot ou de ma vie de famille. Par conséquent, j’étais frustré ».
Et à force d’en parler autour d’eux, les deux hommes – bientôt rejoints par Fernand Brasseur, le coach qui rêvait de transformer son savoir en application informatique – se sont rendu compte que le problème était général, qu’on soit coureur aguerri ou novice.
Partie de ce constat, l’équipe a développé un programme afin de coller au mieux aux besoins de chacun. « Cette application est valable pour tout le monde. Prenons l’exemple d’un débutant qui ne connaît pas trop ses capacités. Au départ, l’application va le soumettre à un test de 3 minutes. À partir de là, on va lui demander d’entrer son historique, ses objectifs et ses disponibilités d’entraînements. Ensuite, un plan va être confectionné par le programme ».
L’an passé, un premier prototype avait été développé avec la collaboration du Microsoft Innovation Center de Mons. Mais, depuis lors, l’application a encore évolué : elle assure non seulement le suivi des constantes physiologiques (pulsations cardiaques) et des données factuelles (kilométrage, vitesse de course…) mais, sur base des données récoltées et de l’algorithme mis au point, elle concocte également un plan d’entraînement personnalisé. Et ce, « en fonction à la fois de la forme physique, des objectifs que l’on se fixe et du temps que l’on peut consacrer au jogging », souligne David Hespel. « L’algorithme et la base de données s’appuient non seulement sur des données brutes mais aussi sur l’expérience de sportifs, professionnels ou amateurs, et du 3ème co-fondateur, Fernand Brasseur, entraîneur de quelquesuns des meilleurs sportifs belges de demi-fond et triathlon ». Un prototype testé auprès de quelque 270 volontaires.
Un marché très porteur… et très concurrentiel
Évidemment, l’équipe surfe sur une vague qui déferle depuis un petit temps maintenant sur nos régions. « Il n’existe pas de véritable étude de marché pour la Belgique en ce qui concerne le running, explique David Hespel, même si on estime à 1.500.000 le nombre de joggeurs qui parcourent nos routes et nos sentiers. En Wallonie picarde, par exemple, l’ACRHO (Amicale des courses sur route du Hainaut Occidental) a beaucoup de succès. Une telle application peut donc intéresser beaucoup de monde ».
Par contre, une récente étude (2014) a été réalisée pour le marché français. Elle indique que 19% de la population, pratique le running. Presque 8 « runners » sur 10 (77% des pratiquants) courent en solitaire. Les 2 principales motivations invoquées par les coureurs à pied sont : améliorer la condition physique (58%) et être en bonne santé (58%). « La course à pied s’impose donc plus que jamais comme une activité très étroitement liée au bien-être ».
Plus important encore : 64% des coureurs interrogés avouent être en attente de services d’accompagnement à leur pratique.
Se démarquer face à la concurrence
Il existe déjà de nombreuses applications qui encouragent et promotionnent l’activité physique pour une meilleure santé. Ces applications permettent souvent de « tracker » les activités et de les partager sur les réseaux sociaux. Par contre, les programmes proposés sont généralement des schémas très généraux, basés sur des moyennes qui ne tiennent pas compte du niveau des pratiquants.
Pour se différencier, la start-up wallonne a donc identifié un besoin non encore rencontré par la concurrence : une application mobile qui aurait la capacité de créer des programmes d’entrainements s’adaptant à l’objectif et aux moyens (physiques et disponibilité) de chaque utilisateur tout en se basant sur la science de l’entraînement et l’expertise de terrain.
Avec l’aide de développeurs engagés par la start-up, l’équipe de Formyfit a donc généré des plans plus pointus et plus précis que ceux des concurrents. Plus pointus car ils s’appuient sur une nouvelle méthodologie :
- Amélioration de certains paramètres physiologiques liés à l’endurance ;
- Protocole de tests toutes les 4 semaines ;
- Durée d’entrainements efficace et non épuisante pour l’organisme ;
- Plan qui tient compte du temps libre, du potentiel et de l’objectif ;
- Plan qui se réadapte en fonction de sa pratique ou non.
Après dix mois de développement, l’application était prête à être diffusée. Restait à financer la campagne de communication et les derniers ajustements nécessaires pour être acceptés par les deux principaux « stores » : App Store et Google Play.
Pour y arriver l’équipe a lancé une campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule et Hello Crowd qui se terminait le 22 février dernier avec pas moins de 7.000€ récoltés.
Surfer sur l’actualité pour être dans la course
À l’occasion des 20 km de Bruxelles – le plus grand rassemblement de running en Belgique avec quelques 40.000 inscrits – Formyfit a saisi la balle au bond et a développé un programme d’entraînement dédié à cet événement.
« L’idée, c’est de favoriser la préparation physique des joggeurs et d’ainsi réduire le nombre d’accidents ». En mai 2014, les organisateurs avaient enregistré 600 interventions de la Croix-Rouge, 35 personnes transportées dans des hôpitaux et un jeune homme décédé lors de la course dans la capitale. Depuis près de 40 ans, 5 personnes ont perdu la vie dans cette épreuve. Ces drames pourraient être évités grâce notamment à une préparation correcte.
