François Fornieri, CEO de Mithra, était mercredi soir la tête d’affiche de la 3e édition de 1+1=11. « Mon objectif est que Mithra devienne numéro un mondial dans le domaine de la santé féminine » a-t-il déclaré d’emblée sur le podium au stade du Standard.
L’homme d’affaires liégeois, qui n’a peur de rien, espère bien détenir un voire deux blockbusters (notamment à partir de la molécule Estetrol), soit ces médicaments générant plus d’un milliard USD de chiffre d’affaires par an. Leader en Belgique en matière de contraception, Mithra est présente dans une trentaine de pays et poursuit son développement à l’étranger, notamment avec beaucoup d’ambitions au Brésil. « J’ai toujours cherché à innover afin de mettre sur le marché des produits avec une véritable valeur ajoutée » a expliqué le Liégeois qui a transformé la spin off fondée en 1999 avec le professeur Foidart en société désormais cotée en bourse.
Au fil des années, François Fornieri a attiré différents investisseurs, comme l’emblématique Marc Coucke dont il ne tarit pas d’éloges. Et l’Ostendais le lui rend bien. « Tu es bien le « Waalse Coucke », lui a-t-il déclaré un jour, reprenant le surnom du Liégeois dans la presse flamande.
Interrogé par Amid Faljaoui, directeur des publications francophones de Roularta (Trends Tendances,…), François Fornieri a rappelé son attachement profond à sa région. « Cela fait partie de mes gènes » s’est-il exclamé. « Avec Londres, Liège a été en Europe la deuxième plus grande ville économique au début du 20e siècle. Aujourd’hui, elle devient une ville branchée sur l’innovation avec beaucoup de propriétés intellectuelles et des fleurons dont nous pouvons être fiers. »
L’ancrage du groupe Mithra reste donc bien fixé en terre principautaire, comme en témoigne par exemple la construction d’un centre de développement et de production à Flémalle (75 millions d’euros d’investissement) dont l’inauguration est prévue cet automne. Et François Fornieri de rappeler en outre qu’après avoir cédé la structure Uteron à contre-coeur « mais pour le bien de la structure » à des Américains, il l’avait rachetée en 2015 et donc ramenée dans le giron liégeois.
Partenaire principal du Standard Femina et du festival de jazz de Liège, actionnaire d’Imperia ou de M Belgique, etc. : l’ancien Manager de l’Année investit aussi en dehors du business ou de son secteur de base. « Les entrepreneurs ne se focalisent pas uniquement dans leur métier » explique ce passionné des voitures. « Je suis quelqu’un de curieux qui essaie de comprendre son environnement. »
Amid Faljaoui n’a pas hésité à aborder des questions plus délicates, comme par exemple son bras de fer avec le magazine Medor. Peu avare en explications, François Fornieri a justifié son action en justice. « Je n’ai pas cherché à interdire un média mais j’ai tenu à me préserver d’une réaction dramatique pour l’entreprise de la part de la police de la Bourse. »
Enfin, interrogé sur une éventuelle concurrence entre cercles d’affaires avec l’ouverture récente du B19 à Liège dans l’hôtel de Bocholtz dont il est propriétaire, le patron de Mithra pointe plutôt l’envie de créer une forme d’émulation. « Il faut montrer que Liège existe et est capable d’attirer de grandes personnalités. Pour y parvenir, nous sommes prêts à travailler avec d’autres comme la CCILVN et le Standard de Liège à travers 1+1=11, par exemple pour accueillir Zinedine Zidane. »
Après ce débat avec un homme d’affaires expérimenté, le public de 1+1=11 a découvert deux jeunes entrepreneurs liégeois qui ont en commun la mobilité des entreprises : Thomas Toussaint véhicule les dirigeants en Tesla (Tesla Experience) tandis que Karl Beuken transporte ses clients à travers l’Europe en jet privé avec son Pilatus (8 places) basé à Liege Airport (Yellow Time Solution).
Avant le traditionnel botté des penalties et le dîner, les participants ont profité d’une tranche d’humour avec la comédienne flémalloise Manon Lepomme qui ne manque assurément pas de bagout !