Chaîne d’interviews de membres entreprenants
Jean-François Deltenre de Delplex et la CCIH tendent le micro à Christophe Goffin de Diffusion Menuiserie
JF. D : Quel est selon toi l’avenir de la filière bois en Belgique (j’entends par là de nos scieries belges et de la gestion des forêts) ?
Je pense que le bois est une filière d’avenir, du fait de la tendance à retourner vers les matériaux d’origine. On observe un réel engouement des gens, de l’architecture, pour le bois et, tel un effet de mode, une recherche d’authenticité (on en revient, par exemple, aux « noeuds » visibles dans les parquets et à la pierre naturelle). Le problème des scieries belges, surtout des plus petites, se situe dans la compétitivité : celles-ci doivent faire face à une multitude de grosses scieries européennes qui produisent à large échelle. Au niveau de la gestion des forêts, tout de même pas mal de projets de gestion durable se mettent en place…
JF. D : Penses-tu que les modes de construction « ossature bois » et « poteaux poutres » finiront par remplacer les constructions classiques ?
Il y a en effet un grand essor des maisons à « ossature bois » et toutes les statistiques prouvent qu’on devrait aller dans ce sens-là pour l’avenir. Mais le Belge a toujours une brique dans le ventre. Dans notre pays, on est encore fort ancré dans le béton (heureusement pour Roosens Bétons !) et cela mettra du temps pour faire changer les mentalités, même si la tendance commence à se renverser. Le gros avantage de « l’ossature bois » est d’être un système de construction à sec et donc beaucoup plus rapide car non tenus aux délais de séchage. Le système « poteaux-poutres » est de plus en plus prisé car il permet de libérer de grands espaces pour les fenêtres.
JF. D : Quel est ton avis sur le travail en famille ?
Nous sommes en effet une société familiale. Le travail en famille n’est pas toujours évident parce qu’il y a un conflit de générations et il faut pouvoir faire sa place. Quand on travaille en famille, il n’y a plus beaucoup de moments en famille : au repas du dimanche, à Noël, etc., le travail arrive tout le temps sur la table ! Heureusement, ma mère intervient souvent pour nous rappeler que nous ne sommes pas en réunion de travail. Dans une société familiale, par contre, on ose certainement plus se dire les choses, opposer des avis contraires, faire réfléchir l’autre, car on a un intérêt commun. Chez nous, tant que nous n’avons pas un consensus familial (pour des aspects plus importants tels que de gros investissements), nous mettons les idées au frigo et les ressortons plus tard.
CCIH : Qu’est-ce qui vous a mené à la tête de Diffusion Menuiserie ?
J’ai rejoint la société familiale après mes études d’ingénieur industriel. Je ne me voyais pas travailler dans ce secteur-là mais il y a eu cette opportunité : l’entreprise était en manque de personnel, justement pour le job que j’accomplissais pendant mes vacances, au comptoir et caisses. J’ai pris ce poste au début pour dépanner, le temps de me retourner. Et maintenant, cela fait 14 ans que je suis chez Diffusion Menuiserie ! Pendant tout ce temps, je suis passé par presque tous les postes – ce qui m’a permis d’avoir une vision globale du travail de chacun – avant de me retrouver à la tête de l’entreprise. J’ai été piqué par le virus et personne n’a encore trouvé d’antidote !
CCIH : Quelle est votre plus grande fierté professionnelle ?
D’avoir su mener à bien le projet d’expansion externe : l’ouverture d’un point de vente à Court-Saint-Etienne (Brabant wallon) suite à la reprise, il y a 3 ans, de
la division bois de Clabots (anciennement Renard Bois). Un investissement de 2,5 millions d’euros tout de même ! Quand le projet de mutation du site de Gosselies, commencé en janvier 2015, sera terminé, je serai heureux de vous annoncer une seconde grande fierté !
L’investissement s’élève à plus de 2 millions d’euros comprenant le réaménagement de nos bureaux, l’agrandissement de notre zone de logistique et de nos ateliers, et l’achat d’un nouveau centre d’usinage destiné à la transformation des panneaux (700.000 euros).
Diffusion Menuiserie en quelques mots :
- Secteur d’activité : vente (en gros et détail) de produits de menuiserie et bricolage. Atelier de transformation.
- Créée en 1982, la société compte aujourd’hui plus de 50 collaborateurs spécialisés
- Produits : portes – parquets – escaliers – dressing – châssis – bois – panneaux – isolation – jardin
- Chiffre d’affaire : 16, 5 millions d’euros
- Clientèle : 50 % de particuliers et 50 % de professionnels (entreprises de construction – menuisiers – immobilières)
- Leitmotiv de la société : la satisfaction du client
http://www.diffusionmenuiserie.be/fr/
