Administrateur du bureau Greisch, Luc Demortier n’est pas homme à tirer la couverture à lui. Aux yeux de cet ingénieur civil, les réussites professionnelles se conjuguent, d’abord et avant tout, au pluriel. Un esprit d’équipe inscrit dans l’ADN de ce bureau d’ingénierie et concourant à son rayonnement.
En 1986, le pont Père Pire, en région hutoise, est en pleine construction. Véritable prouesse du génie civil, l’installation par rotation de ce pont haubané marque l’esprit de Luc Demortier alors âgé de 16 ans. «Ce chantier m’a fait l’effet d’un électrochoc. En le découvrant, j’ai acquis la certitude que je voulais devenir ingénieur en construction et réaliser des ponts chez Greisch.» Un vœu exaucé… à un détail près : « Je n’ai jamais participé au moindre pont ! »
Aujourd’hui Administrateur du bureau Greisch, Luc Demortier aura su s’armer de patience pour rejoindre les rangs de l’entreprise qui le faisait tant rêver. «J’y ai, tout d’abord, effectué mes stages durant mes études d’ingénieur. En 1993, mon diplôme en poche, j’y ai proposé ma candidature, mais la société ne recrutait pas. J’ai donc entamé un doctorat auquel j’ai renoncé au bout d’un an car il ne correspondait pas à mes attentes. Greisch ne recrutait toujours pas… J’ai alors rejoint un bureau bruxellois avant d’enfin intégrer la société Greisch, en 1995.»
Le premier projet sur lequel Luc Demortier est amené à travailler est la reconstruction du Stade Roi Baudouin. Suivront d’autres enceintes sportives telles que l’aménagement du circuit de Spa Francorchamps, la transformation du Country Hall de Liège et l’adaptation du stade du Standard en vue de l’Euro 2000. «Le stade de Sclessin est le premier chantier sur lequel j’ai travaillé en tant que chef de projet. J’avais 28 ans seulement, mais le bureau Greisch a toujours eu la volonté de faire confiance aux jeunes.» Une culture d’entreprise qui va permettre à Luc Demortier de gravir les échelons. En 2002, il devient ainsi co-responsable de la cellule bâtiments. Dès 2006, il est promu administrateur de quatre sociétés du groupe avant de prendre la tête de l’antenne bruxelloise, en 2011.
Parallèlement à cette ascension, Luc Demortier enchaînent les projets : aérogare de Liege Airport, nouveau Palais de Justice de Namur (toujours au stade des études), le Centre administratif de Gand, le hall multifonctionnel et les archives de l’état à Mons, la 4ème école européenne à Laeken, la Tour des Finances de Liège… Des projets d’envergure qui n’ont jamais fait trembler notre ingénieur namurois. «Quel que soit le chantier, j’ai eu toujours eu confiance dans nos capacités à le réaliser. Chaque succès engrangé est le fruit d’une véritable synergie entre nos collaborateurs. Ce travail en équipe est ce que j’aime le plus dans ce métier. On réfléchit, on avance et on réussit ensemble.»
D’ici quelques mois, un chantier d’un autre type se présentera sur la route de Luc Demortier. Actuel Administrateur délégué de la société à Liège, Clément Counasse a en effet décidé de tirer sa révérence au mois de juin 2017. Une direction multicéphale composée de Vincent de Ville de Goyet, Pierre Baar, Vincent Servais, Jean-Yves Del Forno et Luc Demortier se mettra alors en place. « Nous avons à cœur de perpétuer la philosophie d’innovation, de collaboration et de recherche d’excellence initiée par René Greisch. J’espère que nos équipes feront confiance à cette nouvelle direction et adhèreront à ce nouveau mode décisionnel.» Des collaborateurs que Luc Demortier aspire à mobiliser sur des projets majeurs au cours des prochaines années : « La Belgique devient un peu petite en termes de grands projets. Plus que par le passé, nous allons adopter une attitude proactive sur le marché international pour y décrocher des projets d’envergure.»
BIO EXPRESS
- Né le 24 janvier 1970, à Namur
- 1982 : entame ses études secondaires à l’Institut Saint-Louis de Namur
- 1993 : décroche son diplôme d’Ingénieur civil des constructions à l’UCL.
- 1994 : travaille en tant qu’assistant au service de Mécanique des matériaux de l’UCL
- 1995 : intègre la cellule bâtiment du bureau Greisch
- 2006 : devient administrateur de 4 sociétés du groupe Greisch
- 2011 : accède au poste d’Administrateur délégué de l’antenne bruxelloise du groupe
- 2017 : prendra la direction du groupe Greisch aux côtés de Vincent de Ville de Goyet, Pierre Baar, Vincent Servais et Jean-Yves Del Forno
- Marié, père de deux filles
- Passionné de photographie (depuis 30 ans) et de course à pied (depuis 3 ans). Au cours de l’année écoulée, il a pris part à plusieurs marathons et couru plus de 3.000 km.
COUP DE GENIE
«Tous les projets auxquels nous avons pu apporter une solution innovante à un problème technique qui nous étaient posés ont été, à leur manière, des coups de génie. Il suffit parfois de peu de choses, un brin d’audace, pour aboutir à une solution technique à laquelle les autres n’avaient pas pensé. Lorsque nous butons sur un problème, nous n’hésitons pas à aller frapper à la porte de nos voisins de l’ULg ou d’autres universités (Bruxelles, Mons, Leuven, Gent, Hasselt, Rennes ou encore Lausanne) pour mettre au point de nouvelles solutions ou méthodes de calcul. Tout autant que l’esprit de collaboration, cette quête d’innovation fait partie de l’ADN du bureau Greisch.»
COUP DE CŒUR
«Cela ne vous étonnera pas : je dédie bien évidemment ce coup de cœur à nos équipes. De nos ingénieurs et architectes à nos techniciens et dessinateurs en passant par notre personnel administratif, je suis admiratif de l’enthousiasme que chaque collaborateur témoigne lorsque nous nous lançons dans un nouveau projet. La plupart des chantiers sur lesquels nous travaillons s’étendent sur plusieurs années. A titre d’exemple, celui de la Tour des Finances de Liège a débuté en 2008 pour s’achever en 2015. En dépit de la durée, leur motivation ne fléchit pas.»
COUP DE GUEULE
«L’ingénieur est un maillon essentiel dans la conception, la direction et la mise en œuvre d’un projet. Des bureaux concurrents démolissent malheureusement ce métier en cassant les prix. Compte-tenu des tarifs qu’ils affichent, il est évident qu’ils n’accomplissent pas toutes les tâches qui incombent à ce métier. Je regrette que des décideurs tant publics que privés optent pour ces bureaux sur la seule base du prix. Je voudrais, par ailleurs, que nos organisations professionnelles défendent davantage le métier d’ingénieur.»
DU TAC AU TAC
- Quelle est votre plus grande qualité ?
L’optimisme. Je ne doute jamais de nos aptitudes et qualités. - Votre plus gros défaut ?
Je suis foncièrement impatient. - Si c’était à refaire…
J’ai 46 ans. On peut donc considérer que je suis à la moitié de mon parcours professionnel. Lorsque je regarde en arrière, il n’y a pas une étape que je regrette. J’espère que la seconde moitié de mon parcours suivra un tracé identique.
LE BUREAU GREISCH, C’EST :
- Un des bureaux d’ingénierie les plus pointus d’Europe
- 57 années d’existence
- 175 collaborateurs (150 à Liège, 25 à Bruxelles)
- Plus de 5.000 projets dans plus de 20 pays
- 16,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015
- Références majeures : le bureau Greisch a participé à la construction d’ouvrages tels que la Gare des Guillemins, le CIAC et la Tour des Finances à Liège, CMI à Seraing, le CHIREC Delta à Bruxelles, la station Tram-Métro Constitution à Bruxelles, l’écluse d’Ivoz-Ramet, la quatrième écluse de Lanaye, la passerelle « La Belle liégeoise », le Viaduc de Millau, la Fondation Louis Vuitton, le Stade de Lille, le Stade Vélodrome de Marseille, l’Hôtel de ville de Montpelier ou le troisième pont sur le Bosphore.
Bureau Greisch : Liège Science Park – Allée des Noisetiers n°25 à 4031 Liège – Tel : 04/366.16.16 – www.greisch.com