Denis Mortiaux fait briller l’entreprise Schréder au Benelux. Cette multinationale wallonne et familiale, ancrée historiquement à Liège, est spécialisée dans la conception et la réalisation de solutions d’éclairage. Jusqu’il y a quelques années, le Namurois a parcouru le monde pour exercer ses talents de gestionnaire et de commercial au sein de structures différentes.
« J’ai toujours nourri de l’intérêt pour l’international et pour le commercial, mais aussi pour l’organisation et la gestion de structure ». Le fil rouge de la carrière professionnelle de Denis Mortiaux a débuté dès ses études universitaires avec un mémoire de maîtrise en sciences économiques à Namur centré sur l’Indonésie, Singapour et la Malaisie.
Son service militaire ? En Allemagne pour apprendre l’allemand et le néerlandais bien sûr.
Sa première société ? Sumitomo Benelux, histoire de jeter des ponts avec le Japon et sa culture. Denis Mortiaux crée pour ce groupe de 400.000 personnes actif dans l’import-export, des réseaux de distribution en Europe pour des fournisseurs nippons, tout en menant des projets d’aide au développement en Afrique ou au Bangladesh.
D’une structure gigantesque, il passe dans la petite entreprise Ideco, spécialisée dans les tapis et revêtements muraux. « J’ai vécu l’esprit d’entreprendre typique ouest-flandrien où tout est permis » se souvient-il avec enthousiasme et des anecdotes pleins la tête. Ce fut l’époque un peu aventurière où Denis Mortiaux développe des activités dans différents pays de l’Est.
Changement de cap deux ans plus tard. « J’ai cherché une entreprise familiale avec un potentiel de croissance et un produit sympa », se rappelle Denis Mortiaux. « Un ami m’a conseillé Schréder à qui j’ai envoyé un CV en 1999 ». L’offre de service tombait bien, car l’entreprise spécialisée dans la conception et la réalisation de solutions d’éclairage avait des ambitions à l’Est. « J’ai pris des cours du soir en polonais et j’ai créé de toutes pièces Schréder Polska », s’exclame ce multilingue (F-ENG-D-NL-SP). Les fonctions s’enchainent au sein de l’entreprise, tout comme les zones d’actions géographiques, de l’Europe centrale et du Nord jusqu’à l’Amérique du Nord.
Avec le temps, le poids des incessants voyages commence à peser, surtout par rapport à la vie familiale. « J’ai souhaité occuper un poste de direction général de filiale que j’ai obtenu en 2012 ». Aujourd’hui Managing Director Benelux, Denis Mortiaux partage principalement son temps entre Fernelmont, Bornem, Bruxelles et les Pays-Bas. « J’adore passer d’une culture à l’autre et j’ai toujours l’impression de voyager. »
Cet économiste intéressé par la technique est heureux de franchir des caps technologiques. « Schréder a réussi le tournant du LED. Notre société familiale a mis les moyens et fournit les efforts pour ne pas rater ce train. » Parallèlement à cette évolution, Denis Mortiaux et son équipe ont réussi un autre challenge : la diversification progressive du marché, en faisant progresser la clientèle finale privée de 5 à 15 % d’un chiffre d’affaires atteignant 45 millions d’euros pour le Benelux (200 personnes en Belgique, 65 sous la direction du Bruxellois d’adoption). Dans son site de Burenville, la société historiquement liégeoise a conservé le centre mondial de recherche d’un Groupe implanté actuellement dans 35 pays. La Belgique n’abrite plus d’unités de production ou d’assemblages depuis que ces activités ont été concentrées dans quelques pays (Espagne et Hongrie pour l’Europe).
Schréder s’apprête à vivre une nouvelle ère technologique avec les smart cities, ces villes intelligentes. « Un mât d’éclairage peut ainsi à présent être équipé d’une caméra, d’un réseau sans fil sécurisé, d’un haut-parleur, d’une borne de recharge pour véhicule électrique, etc. ». Il est loin le temps où cette multinationale wallonne n’éclairait que les axes routiers. La gamme s’est élargie avec l’éclairage urbain, d’ambiance, architectural, industriel, de tunnels et sportif. Si la Grand’Place de Bruxelles reste une référence, les exemples sont variés à l’étranger et en provinces de Liège et de Namur : esplanade de la gare des Guillemins, Carré et parc d’Avroy à Liège, échangeur de Daussoux, collégiale de Walcourt, piscine d’Ans…
Autant de projets variés qui plaisent à Denis Mortiaux. « La routine m’ennuie vite et j’apprécie les challenges », explique celui qui aime aussi les chiffres. « Mais cela ne m’empêche pas d’être intuitif et d’avoir un relationnel facile. Je comprends très vite les gens et j’appréhende facilement les choses ».
Et de poursuivre en insistant sur la force de Schréder : « les équipes, la cohésion et l’envie de réussir ». C’est peut-être ce manque d’ambition qui, à ses yeux, manque le plus à la Wallonie et à Bruxelles.
Coup de gueule
« La digitalisation est un fait inéluctable, et souhaitable car le potentiel est énorme. L’industrie de base est déjà partie sous d’autres cieux. Nous avons cette fois des atouts dans notre pays avec notre brain, nos compétences. Je ne suis malheureusement pas certain que la plupart de nos acteurs (politiques, universitaires, clusters de start-up…) sont prêts à se saisir de ces forces pour exploiter ce potentiel de la digitalisation. »
Coup de cœur
« La Grand-Place de Bruxelles ! C’est une solution technique incroyable basée sur un réseau informatique et une finesse architecturale, mais surtout sur une équipe formidable en interne et en externe avec des designers, des installateurs, Beliris, la Ville de Bruxelles…Le côté sympa de notre métier, c’est que nos réalisations sont visibles et résonnent dans le public. »
Coup de génie
« En 2016, notre petite structure Schréder Autriche (1.500.000 € CA) a ambitionné de racheter le leader national (14.500.000 € CA) et historique (depuis 1870) de l’éclairage décoratif alors en difficulté. Nous étions face à un concurrent plus grand qui s’est appuyé sur un Big Four pour réaliser l’opération. A force de contacts personnels avec le management, les avocats, les juges, etc., nous sommes parvenus à reprendre cette entreprise. Récemment, Schréder Austria vient d’engranger un contrat pour installer 60.000 points lumineux dans le centre de Vienne ! »
BIO EXPRESS
- Né le 15 septembre en 1965 à Namur
- 1988 : décroche une licence et une maîtrise en sciences économiques aux Facultés Universitaires de Namur
- 1989 : accomplit son service militaire en Allemagne
- 1990 : débute sa carrière chez Sumitomo Benelux actif dans l’import-export, filiale d’un grand groupe japonais de 400.000 personnes
- 1997 : rejoint l’esprit d’entreprise ouest-flandrien d’Ideco qu’il exporte dans l’Est de l’Europe et en Grande-Bretagne
- 1999 : arrivée dans le groupe Schréder où il grimpe les échelons pour devenir Managing Director Benelux
- Marié, père de trois enfants
- Passionné par l’art moderne et contemporain. Pratiquant de sport, particulièrement le vélo, le yoga et le tennis.
DU TAC AU TAC
Votre principale qualité ?
« Je suis un promoteur ouvert, proche des équipes. J’aime lancer les projets et les faire avancer. »
Votre plus gros défaut ?
« L’impatience ! »
Votre devise ?
« Je n’en ai pas mais j’applique une règle de conduite : « connais-toi toi-même avec tes forces et tes faiblesses, pour faire les bons choix et savoir ce que tu souhaites faire ».
Si c’était à refaire
« Je recommencerais, avec une nuance en terme de carrière. J’aurais été aidé si j’avais bénéficié d’un bagage technique supplémentaire. »
Le Groupe Schréder, c’est…
- Un spécialiste de solution d’éclairage routier & urbain, d’ambiance, architectural, industriel, de tunnels et sportif.
- Un groupe multinational centenaire né à Liège, qui a conservé son actionnariat familial
- Une implantation dans 35 pays à travers 48 sociétés
- 200 collaborateurs en Belgique, 2.600 à l’échelle mondiale
- Des références internationales, des Champs Elysées au Colisée en passant par le viaduc de Millau
CONSTRUCTIONS ELECTRIQUES SCHREDER : Rue du Tronquoy, 10 à 5380 Fernelmont (Noville-les-Bois) – Tél. : 081/24.95.00 – info-ces@schreder.be – www.schreder.com
