Le 24 juin 2018, la fameuse voiture Vertigo du créateur automobile Tony Gillet prendra part à la course mythique Pikes Peak dans le Colorado, aux Etats-Unis. Elle sera conduite par la pilote Vanina Ickx. Une belle façon de célébrer les 27 ans de ce bolide made in Wallonia et de démarrer sur les chapeaux de roue son entrée sur le marché américain.
Fabricant de bolides depuis 1991, à Gembloux, Tony Gillet se prépare activement pour la ligne de départ de la Pikes Peak. Chaque année depuis 1916, cette course automobile très médiatisée se déroule le dernier dimanche de juin.
Actif dans son secteur de prédilection depuis 1968, le fondateur et dirigeant de la société Automobiles Gillet y a pratiqué tous les métiers. Il entame son parcours comme pilote dans des rallyes provinciaux. En 1979, il est le premier à piloter une Formule 2 en course de côte et devient champion de Belgique. Dès 1982, il construit et transforme des prototypes, essentiellement pour le Paris – Dakar auquel, d’ailleurs, il participe. « Mon rêve de toujours était de construire ma propre voiture, remarque-t-il. J’ai commencé par assembler une voiture belge, la Méan, achetée en pièces détachées. J’ai transformé des voitures d’usine. J’avais ça dans le sang. Quand j’ai arrêté de courir, j’ai assemblé des Donkervoort, des voitures de sport hollandaises. Un jour, j’ai voulu voler de mes propres ailes. » En 1991, il conçoit et construit la première Gillet – Vertigo. « Je la voulais exclusive, faite pour la route, mais proche de la compétition et pouvoir la construire entièrement dans mes ateliers. » Bourrée d’innovations technologiques à l’époque, cette sportive wallonne bat le record du monde d’accélération en 1994, passant de 0 à 100 km/h en seulement 3,266 secondes. De quoi donner le vertige et justi er son nom. Cette voiture très performante dispose d’un châssis en carbone. « Elle a été la première en Belgique à disposer d’un tel châssis. »
30 Vertigo en 27 ans
L’équipe de Tony Gillet travaille de manière artisanale et assemble à peine plus d’un exem- plaire par an. « Hormis, le moteur, la boîte et le pont, tout est fabriqué dans l’atelier. » En 27 ans, Automobiles Gillet a construit et vendu 30 Vertigo. « Mais nous avons fabriqué des voitures pour le Paris – Dakar et nous avons
En participant à la mythique course Pikes Peak, le constructeur automobile Tony Gillet espère séduire le marché américain. travaillé pour le carrossier Zagato et fabriqué des pièces pour la Sonaca. Nous avons aussi réalisé le toit en plexiglas de la limousine pour le mariage de Philippe et Mathilde. » Dans son atelier de Gembloux, la société fait vivre une dizaine de personnes. « Depuis la création, nous avons formé plus de 240 ingénieurs et techniciens, dont certains venus de toute l’Europe et d’Afrique, pendant des périodes de quatre à six mois. »
Pour le milieu automobile, la Vertigo est considérée comme une œuvre d’art avec son design particulier, ses pièces en carbone et un rapport poids/puissance proche de 2 kg par cheval. Cet engin exceptionnel a un prix, 300.000 euros. Johnny Halliday en a conduit une, le Roi Albert II a visité deux fois l’atelier et l’a essayée, de même qu’Albert de Monaco tandis qu’un prince arabe en a acheté une.
Carrosserie en lin
Déjà habitué aux exploits sportifs avec son record du monde d’accélération et trois titres de champion du monde en championnat de grand tourisme, Tony Gillet est prêt à relever le dé de la Pikes Peak. Pour l’occasion, Automobiles Gillet prépare un véhicule quasi identique aux premiers modèles, mais avec une innovation de taille. « Nous sommes en train de poser la nouvelle carrosserie de la Vertigo, en fibre de lin. » Pour la conduire, un nom belge très connu du sport automobile, Ickx et, plus précisément, Vanina, l’une des lles de Jacky Ickx.
En plus du prestige qu’apportera la participation de la Vertigo à cette compétition mythique, les objectifs de son créateur sont doubles : attaquer le marché américain et apporter de nouveaux développements à la marque. « Nous avons des contacts avec des Américains très connus dont je ne peux pas citer les noms », se réjouit Tony Gillet. L’alerte septuagénaire n’est pas près de raccrocher.