ALX Systems transforme chaque vol de drone en mission automatisée et autonome. Récemment, le groupe CMI, le fonds W.IN.G et des business angels ont permis à la société liégeoise de rassembler 1 million d’euros. Cet automne, elle ouvre une succursale en Espagne et une autre aux Etats-Unis.
Rien n’arrête Geoffrey Mormal. A 37 ans, il en est déjà à sa troisième société. Janvier 2016, il revend ses participations dans EagleEye Systems qu’il avait fondée et crée ALX Systems six mois plus tard. Cette nouvelle entreprise propose des solutions innovantes d’intelligence embarquée par drones via des programmes sur mesure élaborés en interne. Elle s’adresse à différents secteurs d’activité : services secrets, détection de menaces terroristes, surveillance de personnes, contrôles frontaliers, réserves naturelles… « Notre produit, très large et customisable, nous permet d’attaquer différents marchés, commence Geoffrey Mormal, CEO d’ALX Systems. Nous avons développé pas mal de solutions comme les systèmes de perception de drones, de sécurité, de détection d’intrusion, toujours inégalées. Aujourd’hui, nous mettons le focus sur les machines dédiées à l’armée (passives, pas des machines d’attaque), les forces de police, la sécurité et l’inspection générale (pipe-lines, lignes à haute tension, éoliennes…). Nous embarquons l’intelligence dans la machine, rien ne se fait à distance. Cette façon de procéder nous permet de démontrer aux autorités que, même si la machine n’est plus sous le contrôle d’un humain, elle sait ce qu’elle a à faire en étant en accord avec la règlementation, l’aviation, ce qui limite au maximum le risque d’accidents. »
Un drone comme un smartphone
Dans le drone sont embarquées des machines de moins de 20 cm. Ces systèmes d’intelligence artificielle permettent de reconnaître des objets dans leur contexte. Le drone peut voler et détecter les véhicules, la signalisation, les gens… « Nous considérons le drone comme un smartphone, un téléphone avec de l’applicatif. Notre drone embarque des capteurs (caméras ou autre) et nous y ajoutons de l’application développée que nous plaçons dans le drone, ce qui change son contexte d’utilisation. Entre une machine qui réalise de la sécurité pour protéger un site, une autre qui recherche un enfant disparu et une troisième qui inspecte des éoliennes, la façon de voler et de collecter des données est différente. » En quelques minutes, une application peut être adaptée aux besoins du client. ALX dispose déjà de quelques applications, notamment l’interception d’un drone autonome. « Nos drones peuvent en attaquer d’autres, par exemple, pour les empêcher de pénétrer sur un site sensible. Un drone peut surveiller un site de manière intelligente en collaboration avec d’autres, des caméras… »
« Les US, notre cible principale »
Un partenariat est en cours d’établissement avec deux importantes sociétés américaines pour l’analyse de lignes à haute tension, d’éoliennes et autres. « Nous contrôlons nos drones via le cloud et nous pouvons transmettre leur position aux tours de contrôle. Cette solution permet aux drones de voler en environnement à risque comme, par exemple, autour d’un aéroport. Nous allons démarrer les tests avec plusieurs d’entre eux. »
Après une première augmentation de capital sur fonds propres en décembre 2016, une levée de fonds de 1 million d’euros a été réalisée en avril 2018 avec les apports du groupe CMI, du fonds wallon W. IN. G et de business angels. ALX Systems emploie actuellement une quinzaine de personnes. Si tout est développé à Liège, la société travaille essentiellement à l’étranger. « L’export représente environ 80 % de notre chiffre d’affaires. » Cet automne, ALX va ouvrir une succursale en Espagne et une autre aux Etats-Unis, à l’université A&M du Texas, avec l’aide de l’AWEX. « Notre objectif est d’accroître notre présence sur le marché US, notre cible principale. Pour l’atteindre, il est indispensable d’être sur place. »
ALX Systems : Rue de la Brasserie, 6 à 4000 Liège – Tel : 0473/52.30.20 - www.alxsystems.com
