Jean-Michel Denis et Cédric Fouarge sont designers. Voici 18 ans, le sommelier qu’ils avaient imaginé dans le cadre d’un concours a été couronné plus beau modèle du millénaire par un jury composé, entre autres, de Bernard Loiseau. Après avoir mené d’autres projets, ces deux Liégeois ont créé Millesim, une société spécialisée dans la fabrication de sommeliers d’exception, personnalisables à l’envi.
Servir un grand vin est un art, un rituel ne laissant rien au hasard. De la carafe au verre à pied, les objets entourant l’ouverture de ces crus d’exception sont tous au diapason. Tous sauf le sommelier… « Il n’est pas rare en effet de voir des bouteilles vendues à plusieurs milliers d’euros ouvertes à l’aide d’un sommelier en plastique », notent Jean-Michel Denis et Cédric Fouarge, fondateurs de la société Millesim. « Etant designers et amateurs de vin, nous avons eu envie de créer des sommeliers en adéquation avec ces grandes cuvées. »
Le plus beau sommelier
Les prémisses du projet remontent à l’année 2000 : « Cette année-là, nous avons pris part au ‘Concours du Sommelier du Millénaire’ organisé par le village de Gevrey-Chambertin, en France. Notre modèle a été désigné comme plus beau sommelier de la compétition par un jury, notamment, composé de Bernard Loiseau et Jean-Pierre Coffe. A l’époque, nous n’avons malheureusement pas tiré profit de cette distinction. Nous venions à peine de quitter l’école et n’avions pas les moyens financiers pour développer une série. Aussi, même si nous avons honoré quelques commandes, nous avons fini par remiser le projet au placard. »
Une pièce de joaillerie
Un temps éloignées, les routes professionnelles de Jean-Michel et Cédric se recroisent en 2010. « Plus on vieillit, et plus on aime le vin », s’amusent-ils. « Nous avons donc décider de relancer ce concept de sommelier. »
Dans un premier temps, les deux Liégeois conçoivent des modèles haut de gamme ornés de bois et de cuir. Commercialisés entre 300 et 1.000 €, ces derniers trouvent acquéreurs dans les boutiques (dont l’enseigne Vignobles & Châteaux, à Saint-Emilion et l’Athenaeum, face aux Hospices de Beaune) dans lesquels ils sont présents. « Mais au fil des ans, nous avons compris que notre positionnement n’était pas optimal : notre produit était trop cher…ou pas assez ! L’an dernier, nous avons donc décidé de réorienter notre stratégie pour évoluer vers des sommeliers très luxueux. »
Depuis lors, pierres précieuses ou fil d’or agrémentent des modèles entièrement personnalisés, vendus à des clients aisés ou tout simplement passionnés. « Plus qu’un objet, nous concevons nos sommeliers comme une pièce de joaillerie que le client conservera et transmettra. »
Les meilleurs artisans
Pour acquérir un sommelier Millesim, il vous faudra débourser entre 3.000 et 4.000 €. Un prix s’expliquant par la noblesse des matériaux, mais pas seulement : « Avant d’assembler les modèles dans notre atelier, nous faisons appel aux meilleurs artisans. Nos mèches en acier trempé, sont forgées à Thiers, berceau de la coutellerie française. Nos écrins et inserts en bois précieux sont usinés dans le Jura, région réputée pour son savoir-faire dans l’horlogerie et la lunetterie de luxe. Les inserts sont gainés de cuir dans un atelier parisien. Dès que l’occasion se prête, nous collaborons avec des artisans de la région. Le célèbre graveur Alain Lovenberg a ainsi personnalisé certains de nos sommeliers pour des clients russes. »
S’entourer d’agents
Pour pouvoir pleinement vivre de leur activité, Jean-Michel et Cédric cherchent aujourd’hui à s’entourer d’agents désireux de représenter leurs sommeliers aux quatre coins du monde. « Notre repositionnement nous oblige à voir plus loin, notamment, en direction de la Chine ou de la Russie. »
D’autres produits vont également venir étoffer leur gamme. « Le monde de la gastronomie recèle d’ustensiles pouvant être transformés en bijoux, rappe à truffes, cuillère à caviar… Un axe de développement que nous n’excluons pas », concluent les deux designers.
Millesim : info@millesim.be – www.millesim.be
