Carte blanche de Carl-Alexandre Robyn , Startupologue et Auteur du guide pratique « Start-up : manuel de pitchologie »
Vous avez un business plan impeccable, un business modèle éprouvé, une équipe superbement diplômée et complète, une traction certaine sur un vaste marché, mais comme l’investisseur ne vous aime pas, il n’investira pas ! Aïe ! Ça fait mal et c’est apparemment injuste ! Seule devrait compter la qualité du projet.
Ce n’est pas aussi simple que cela : en effet, un projet présentant une qualité excellente sur papier, peut se révéler médiocre dans son exécution. La valeur du projet se mesure plus à l’aune de la qualité de sa mise en œuvre, ce qui revient à jauger la manière d’être de l’équipe fondatrice/dirigeante.
Mais ce n’est pas tout, l’aptitude de l’équipe ne se mesure pas benoîtement à sa complétude, à sa formation académique, aux expériences accumulées et aux expertises acquises. Non, on la juge sur des caractéristiques plus profondes, plus subtiles : les interactions personnelles, les « atomes crochus » engendrés, entre membres et avec les investisseurs. Le quotient émotionnel des cofondateurs ayant, au moins, autant de poids que leur quotient intellectuel.
Donc, vos qualifications et l’excellence formelle de votre présentation ne vous rendent pas forcément sympathiques, elles augurent simplement de l’intérêt de vous écouter : vous avez mérité l’attention de votre audience. Mais vous n’avez peut-être pas évoqué toutes les choses agréables (charisme, débrouillardise, flexibilité…) que souhaiterait entendre ou percevoir un investisseur aguerri.
Celui-ci appréciera votre vivacité et votre ouverture d’esprit : puisqu’on juge habituellement le porteur de projet sur la vitesse à laquelle il ou elle évalue une situation, formule une décision, démarre et sait tenir le rythme.
Le financeur chevronné affectionne également les porteurs de projet qui sont sûrs d’eux, mais qui affichent quand même une confiance mesurée, parce qu’il sait par expérience, que la plupart des primo-entrepreneurs enthousiastes manifestent davantage que de la confiance, rayonnant de cette certitude qui, dans les cercles des fondateurs de startups, prend trop souvent le pas sur l’intelligence.
De manière très synthétique, aux yeux des capitaux-risqueurs, les bons profils des fondateurs de startups : des gens sympas(pour engendrer des atomes crochus), passionnés(la passion est essentielle pour mobiliser les énergies) et curieux(la curiosité est essentielle pour rester agile).
© Dmitriy