Durant un moment préservée par la pandémie de COVID 19, l’Afrique est à son tour impactée par la propagation du virus et cela inquiète fortement population et autorités.
Les systèmes de santé dans bon nombre de pays ne sont pas du tout à la hauteur de la menace et les observateurs considèrent qu’une fois que le virus aura atteint le continent, l’épidémie sera hors de contrôle…et l’OMS juge impensable que cela ne soit pas le cas !
Les états ont pu cependant « bénéficier » de l’expérience acquise par les pays qui ont déjà été confrontés en masse à ce virus ; ils ont pu évaluer les résultats des différentes mesures mises en place et en retirer celles « qui fonctionnent » et qui seront applicables sur leurs territoires.
Economie informelle dominante
Les habitudes de vie en Afrique sont fort différentes de celles qui ont cours en Europe ou en Asie.
La densité de population dans les villes importantes est très élevée, les gens vivent à plusieurs familles par habitation, souvent 10 à 15 personnes dans un deux-pièces ; dans des cités bouillonnantes, commerçants et artisans proposent leurs produits dans des marchés bondés, sur des étals de fortune, les uns sur les autres.
Les mesures de distanciation ainsi que le confinement seront dès lors très difficiles, voire impossibles à appliquer dans ces pays où plus de 50% de la population active gagne son argent au jour le jour.
L’économie informelle est largement dominante et la mise en place de mesures de confinement drastiques pourrait engendrer des émeutes.
La sensibilisation de la population est essentielle, les grandes entreprises de Télécommunication l’ont bien compris, offrant tour à tour des campagnes gratuites d’information par la diffusion de sms en masse. Les investissements réalisés par ces acteurs tels que Orange par exemple s’accélèrent pour offrir un capacité supérieure à leurs réseaux en cette période où la communication entre les personnes est plus que jamais indispensable.
Le commerce online, « sans contact » se développe fortement, le bon dimensionnement des réseaux est donc primordial pour absorber les pics de trafic. Il y a toute une série d’innovations en matière d’intelligence artificielle, des spécialistes en matière d’analyse de données sont réquisitionnés, et l’Afrique sortira avec de nombreux enseignements qui permettront l’intégration numérique des pays africains.
Il semble inévitable que beaucoup de gens seront infectés, mais si le virus ne mute pas et que donc, le taux de mortalité reste comparable à celui constaté en Europe ou en Chine, l’Afrique sera moins impactée. En effet, il a bien été observé chez nous que le taux de mortalité le plus élevé touche principalement les populations de plus de 50 ans, or les populations africaines sont très jeunes.
Mesures mises en place
Partout sur le continent, les autorités prennent des mesures, plus ou moins restrictives, pour éviter l’arrivée du virus dans leur pays ou freiner sa propagation.
Quelles sont les mesures actuellement mises en place ?
- Instauration de l’état d’urgence sanitaire de manière assez généralisée
- Les frontières maritimes, terrestres et aériennes sont majoritairement fermées, soit totalement, soit de manière sélective en refusant la délivrance de visas d’entrée pour des voyageurs en provenance de pays / zone infectés.
- Dans d’autres cas, des mesures de mise en quarantaine sont appliquées aux ressortissants du pays de retour ou pour les voyageurs provenant de zones infectées.
- L’interdiction de se déplacer de ville en ville
- L’interdiction pour les transports en commun de circuler dans certains cas, et interdiction pour les motos-taxi présents quasiment partout de charger des passagers
- Interdiction des rassemblement de plus de 20 ou 50 personnes selon les pays
- Fermeture des écoles, universités et lieux de culte
- Couvre-feu dans de nombreux cas, de 21h à 5h du matin. Le système du couvre-feu fonctionne assez bien en Afrique.
- Bars et restaurants fermés ou soumis à un couvre-feu dès 18h
- Dans certains pays, confinement pour tout le monde excepté pour les personnes exerçant un métier indispensable.
- Fermeture des commerces sauf alimentation et produits indispensables
- Le port du masque pour tout le monde est une mesure indispensable et probablement la plus simple à appliquer.
Les conséquences économiques pour ces pays en voie de développement pour la plupart seront catastrophiques en cas de propagation du virus. Si l’économie informelle est très présente, l’émergence de la classe moyenne que l’on observe dans pas mal de pays d’Afrique ainsi que la création de nombreuses PME risquent d’être touchés de plein fouet et entraîneront faillites et pertes d’emploi. Les gouvernements et institutions internationales ont bien compris l’importance de soutenir les PME : FMI, Banque Européenne d’Investissement, Banque Islamique de Développement, Banque Africaine de Développement,… autant d’acteurs de premier plans ayant d’ores et déjà pris nombre de dispositions concrètes pour soutenir ces économies.
Des mesures sociales ont également été étudiées et mises en place afin de soutenir les populations les plus fragiles empêchées de travailler par les mesures d’état d’urgence sanitaire.
Souhaitons que la situation reste dans les proportions actuelles et que cette crise soit contrôlée. L’état lamentable des services de santé, le manque de moyens, auraient pour corollaire une catastrophe humanitaire très importante.
Le lien ci-dessous vous ouvrira une carte interactive de l’Afrique présentant l’évolution de la pandémie pays par pays ainsi que les mesures qui sont mises en place…
https://infogram.com/nombre-de-cas-de-coronavirus-en-afrique-par-pays-1h7g6kv3v9j04oy