La situation sanitaire nous pousse à adapter nos comportements et à en adopter de nouveaux. Soucieux d’être à l’écoute des Belges, c’est au cœur du confinement que le bureau d’études Listen a mené une enquête auprès d’un échantillon représentatif de la population. 1000 Belges ont donc été interrogés entre le 27/04 et le 07/05. En voici les principaux résultats.
Alors que plus de 2/3 des travailleurs belges ont vu leurs conditions de travail impactées(30 % des Belges sont en chômage temporaire et 39% sont en télétravail), ils sont 37% à s’attendre à rencontrer des difficultés financières à la suite de cette crise sanitaire. Cette proportion augmente significativement chez les personnes qui sont actuellement en chômage temporaire, ils sont 54% à devoir se serrer la ceinture dans un avenir proche. Autre catégorie plus fortement touchée, les familles avec enfants (40%).
Sans surprises, les difficultés financières rencontrées impactent considérablement le degré de stress ressenti. Plus les difficultés financières sont importantes, plus le stress augmente et on voit donc les mêmes catégories de personnes (en chômage temporaire, familles avec enfants) être plus stressées ou anxieuses depuis le début de la crise. Au total c’est près de 80% des Belges qui affirment être stressés et anxieux suite à ce bouleversement ! Notons que les jeunes âgés de 18-34 ans ne sont pas épargnés par la crise, car 43% d’entre eux se déclarent anxieux !
Ce stress toxique, qui touche donc 44% de la population, a d’ailleurs augmenté de manière significative. Nos études comparatives* d’avant et après la crise le montrent, les Belges souffrent davantage de stress toxique, 16% seraient même proches du Burnout. Cette tendance risque bien de s’aggraver avec le temps.
L’étude montre également que 29% des Belges sont épuisés mentalement ! Ce taux augmente auprès des femmes (34%) et des 18-34 ans (37%) !
Bien que subissant un stress relativement élevé, 50% des Belges affirment se sentir capables de gérer seuls ce niveau de stress.
Plusieurs facteurs expliquent le niveau de stress
Le premier facteur de stress durant cette crise sanitaire est lié au confinement en tant que tel. Ne pas avoir de liberté de mouvement est un facteur de stress pour 41% des Belges et pour la moitié des personnes en chômage temporaire ! Outre la perte de revenus déjà évoquée, l’ennui et la peur d’être infecté ou qu’un proche le soitsont des facteurs anxiogènes pour ¼ de la population.
Cette période particulière révèle l’importance du cercle familial dans la gestion du stress. 67% des Belges se tournent vers leur famille et 59% vers leurs amis pour les aider à réduire leur stress. 48% d’entre eux affirment que les experts de la santé ont un rôle majeur à jouer dans la gestion de ce stress. À l’inverse, les Belges ne se sentent pas particulièrement aidés par le gouvernement (18%), les banques (12%), les fournisseurs d’énergie (9%) ou les marques de produits de grande consommation (9%) dans leur gestion du stress.
Les médias aident peu les Belges à réduire leur stress durant cette crise sanitaire ! Seule la télévision semble avoir un impact positif sur le stress de la population, car 46% des Belges affirment que regarder la télévision les aide à réduire leur stress. La radio (29%), les sites internet gratuits d’information (28%), les médias sociaux (24%) et la presse quotidienne (23%) ont moins d’influence sur le stress ressenti en cette période. Notons que, à l’heure de la digitalisation, seuls 30% des 18-34 ans affirment que les médias sociaux les aident à réduire leur stress.
Comportements adoptés pendant la crise
La mesure du niveau de stress étant un domaine d’expertise chez Listen, l’étude s’est intéressée aux comportements adoptés par les Belges pour le réduire durant cette période. Même si la plupart des contacts physiques ont été réduits pendant cette crise, 58% des Belges luttent contre le stress en échangeant davantage avec leurs proches et leurs amis (apéros virtuels, vidéoconférences…) afin de conserver le lien social. La tendance est également au retour aux choses simples et primordiales puisque plus de la moitié des Belges déclarent prendre plus de temps pour prendre soin d’eux et limiter leurs dépenses aux achats essentiels. Le confinement semble également avoir certains côtés positifs : la moitié des Belges apprécient ce qu’ils font au quotidien et 40% affirment trouver du sens dans ce qu’ils accomplissent !
Vers un changement des habitudes ?
Concernant l’avenir, même si la plupart des Belges pensent conserver leurs habitudes au niveau de leurs achats, des déplacements ou de leurs liens sociaux, nous observons que la crise sanitaire du Covid-19 va modifier certains comportements. Par exemple, environ 30% des Belges affirment vouloir prendre plus de temps pour eux-mêmes et pour voir leurs proches. 27% déclarent souhaiter faire plus de télétravail à l’avenir. 56% des travailleurs actuellement en télétravail pensent d’ailleurs qu’ils en feront plus qu’avant lorsque la crise sanitaire sera terminée. Du côté des comportements que les Belges pensent diminuer, 51% citent les voyages à l’étranger et 34% les voyages en Belgique. Les déplacements en transports publics ou en voiture sont également mentionnés par plus de 30% d’entre eux tout comme les activités collectives en extérieur.
Listen poursuivra sa démarche d’évaluation de l’impact de cette pandémie sur la vie de Belges, aujourd’hui et demain. Les prochaines études permettront de mesurer l’évolution des principaux indicateurs.