Trois biotechs wallonnes à la pointe du diagnostic (Unisensor, Coris BioConcept et Bio-X Diagnostics) ont décidé d’unir leur savoir-faire pour mettre au point un test de détection rapide. Allant plus loin que les autres tests actuellement proposés sur le marché, il constitue une première mondiale. Présentation de cette une innovation 100% wallonne.
Il n’est pas le premier test rapide à voir le jour depuis le début de la crise du coronavirus. Le test mis au point par Unisensor (Seraing), Coris BioConcept (Gembloux) et Bio-X Diagnostics (Rochefort) constitue néanmoins une première mondiale ! Se présentant sous une forme aussi simple qu’un test de grossesse, il permet, grâce au prélèvement d’une goutte de sang, d’obtenir une réponse dans un délai de 15 minutes.
En quoi ce test est-il innovant ?
Pour bien comprendre en quoi le test développé par ces trois PME se distingue des autres produits commercialisés, il convient tout d’abord de rappeler qu’il existe deux grandes familles de tests
- D’une part, les tests « PCR » réalisés au départ d’un prélèvement dans la gorge ou le nez permettant de détecter le virus par analyse génétique au terme d’un processus pouvant durer jusqu’à 72 heures ;
- D’autre part, les tests sérologiques rapides permettant de mesurer l’immunité du patient grâce à la détection d’anticorps.
C’est à cette deuxième famille qu’appartient le test conçu par Unisensor, Coris BioConcept et Bio-X Diagnostics. « Sa particularité est de pouvoir détecter une réponse immunitaire contre deux marqueurs du virus et non un seul, comme c’est le cas des autres tests »,précise Thierry Leclipteux, fondateur et CEO de Coris BioConcept. « Cette innovation permettra de détecter un plus grand nombre de personnes ayant été contaminées, mais aussi d’identifier celles qui ont développé une réponse immunitaire neutralisante, potentiellement protectrice. »
Produit en Wallonie
Si cette innovation illustre la bonne santé du secteur biotechnologique wallon, elle n’est pas la seule bonne nouvelle pour notre économie. « Outre le développement des tests, nous avons effectivement décidé de mettre en place une unité de production locale, capable de répondre très rapidement à une demande à grande échelle », souligne Benoit Granier, General Manager d’Unisensor. « Un outil qui pourrait également s’avérer utile si nous devions affronter d’autres pandémies. »
Pour mener à bien leur projet, les trois entreprises ont pu bénéficier d’un soutien financier de la Région wallonne de 1.256.000 €. « Un investissement d’intérêt général », note le Ministre de l’Economie, Willy Borsus.
Bientôt vendu en pharmacie ?
Les trois entreprises ne s’en cachent pas, leur espoir est aujourd’hui de voir ce test commercialisé auprès d’un plus large public que les seules structures hospitalières. « Nous aimerions qu’il soit mis à la disposition des médecins généralistes, des maisons médicales mais aussi des particuliers qui pourraient l’acquérir en pharmacie à l’instar de nos voisins français. Ce cas de figure implique toutefois une adaptation du cadre législatif et règlementaire au niveau fédéral. La balle est dans le camp du politique »,conclut le consortium.