Usimaintenance, une PME de cinq personnes installée depuis cinq ans dans de tout nouveaux locaux au sein du parc industriel de Villers-le-Bouillet, perpétue la tradition du savoir-faire liégeois et wallon dans le travail très spécifique du métal.
La société dirigée par Pierre Simon est la seule en Wallonie à assumer la fabrication ou la réparation de certaines pièces d’équipement industriel : coussinets, butées, patins, paliers de laminoir ou de moteur électrique ou encore les buselures, ces éléments en forme d’anneau destinés à protéger une pièce contre les chocs, les vibrations ou les infiltrations d’eau.
Des essieux et des roues pour le train touristique du domaine des Grottes de Han.
« Depuis trente ans, notre spécialité est le régulage du métal anti-friction. Nous réalisons des pièces neuves ou la remise en état de pièces usagées selon la demande et les plans de nos clients, explique Pierre Simon. Nous travaillons à façon, en quelque sorte. Pour ce faire, nous utilisons du métal blanc à base de plomb et d’étain auxquels s’ajoutent de l’antimoine ou du cuivre. C’est un travail de très haute précision. A côté de cela, comme nous disposons de machines modernes, nous effectuons aussi tous travaux d’usinage. A titre d’exemple, nous venons de fabriquer des essieux et des roues pour le train touristique du domaine des Grottes de Han. 95 % de notre clientèle est située en Belgique. Nous sommes présents aussi dans les pays limitrophes ainsi que dans les pays du Maghreb – Algérie, Maroc, Tunisie – qui possèdent de nombreuses cimenteries. Nous avons aussi travaillé avec la Lybie mais ce n’est plus d’actualité en raison de l’instabilité dans ce pays. »
Outre les cimenteries, les centrales électriques et en général toute l’industrie sont un jour ou l’autre appelées à solliciter les services d’Usimaintenance.
Difficultés de recrutement : un cercle vicieux
Les métiers exercés dans la société sont ceux de soudeur, tourneur, fraiseur, usineur. La PME recherche actuellement un soudeur-opérateur polyvalent mais il n’est pas facile à trouver. C’est la conséquence du désintérêt des jeunes pour les études techniques. « Avant, les écoles techniques fournissaient à l’industrie des jeunes bien formés mais c’est de moins en moins le cas. En plus de la désaffection des études techniques, il y a aussi des lacunes dans la formation. C’est un cercle vicieux : Jadis, beaucoup de professeurs de l’enseignement technique avaient acquis une expérience professionnelle dans l’industrie et pouvaient en faire bénéficier leurs élèves. Par la force des choses, c’est moins le cas aujourd’hui et cela contribue à creuser le fossé entre l’enseignement et le monde industriel. Donc, quand on engage un jeune, il faut d’abord le former et cela coûte cher à l’entreprise. Ceci dit, pour être tout à fait complet et objectif, il faut aussi reconnaître que les grandes entreprises, comme Safran Aerobooster ou la FN, ont les moyens d’offrir des conditions financières avec lesquelles les petites sociétés sont incapables de rivaliser. »
Il n’en reste pas moins que les candidats ne sont pas assez nombreux. Ce manque de main d’oeuvre qualifiée contraint souvent les entreprises à ralentir ou à limiter leurs activités. C’est finalement la prospérité collective qui est menacée et, plus désolant peut-être, la sauvegarde d’un savoir-faire ancestral. Pour remédier au problème, certains prônent depuis longtemps l’enseignement en alternance, comme en Allemagne. Il faut bien constater, hélas, qu’il tarde à se mettre en place…
Usimaintenance : Rue de la Science, 2, zoning industriel de Villers-le-Bouillet –www.usinmaintenance.be
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