Même si son histoire est presque définitivement révolue, l’industrie lainière verviétoise peut avoir parfois des prolongements inattendus. A condition de bénéficier de complicités ! L’amour, par exemple… Hind Rabii et Lighting Studio en sont une parfaite illustration.
« Hind est un prénom marocain mais je ne suis pas issue de l’immigration traditionnelle. J’ai découvert la Belgique par le nom de Verviers qui figurait sur les machines textiles fabriquées par Houget-Duesberg-Bosson. Du coup, à dix-huit ans, comme je m’intéressais à cette activité, je suis venue faire mes études d’ingénieur industriel à Verviers. Et j’y ai rencontré mon futur époux. Ce n’est pas plus compliqué que ça ! »
Après quelques années, par goût, le couple décide de s’orienter vers le design et la création de luminaires. En 2005 la société est officiellement créée et depuis dix ans, elle est installée dans le parc industriel de Stembert.
“Chez nous, tout est artisanal et le recrutement n’est pas facile.“
Un produit haut de gamme
Avec son époux, Hind Rabii dessine et conçoit des luminaires « contemporains chics » : lignes apurées, matériaux de qualité, marbre, feuilles d’or, céramique, verre de Murano. Deux collaborateurs s’occupent de la fabrication, de l’assemblage et de l’emballage final, une étape particulièrement importante pour des produits fragiles et haut de gamme. « Une collaboratrice s’occupe notamment de la dorure de certaines pièces. Chez nous, tout est artisanal et le recrutement n’est pas facile. Le métier ne s’apprend pas dans les écoles, il n’y a ps d’études de monteur de luminaires et d’abat-jour en Belgique. Nous faisons donc aussi appel à des collaborations extérieures et à la sous-traitance, tant pour le design que pour la fabrication des produits. »
L’importance de l’artisanat italien
La petite société verviétoise travaille avec plusieurs designers mais sa principale collaboration se situe en Italie, où l’artisanat familial et la culture du beau restent de véritables institutions, héritage de la tradition artistique séculaire de la Péninsule. On retrouve ce savoir-faire dans la confection, la céramique ou la fabrication d’instruments de musique.
Un des principaux partenaires est un bureau de designers de Mestre, près de Venise.
Lighting Studio est la seule PME du genre en Wallonie, d’où elle exporte près de 90 % de sa production. Vers les pays limitrophes, d’abord, mais aussi vers la Pologne, l’Ukraine, la Russie, l’Espagne et les Etats-Unis. « Pour la vente, nous travaillons avec des agents commerciaux indépendants. En Belgique, nos produits sont présents dans une quarantaine de boutiques. Mais nous collaborons surtout avec des auteurs de projets, architectes et décorateurs, que nous rencontrons dans des salons réputés comme ceux de Milan, de Cologne, de Francfort ou encore de Paris qui nous a fait connaître. »
Une chaîne de restaurants allemande
Les ventes aux particuliers dans les boutiques représentent 30 % du chiffre d’affaires d’environ 1,5 million mais 70 % sont liés à des projets architecturaux spécifiques. En Allemagne, Lighting Studio collabore, par exemple, avec une chaîne de restaurants présente à Berlin, à Munich, à Hambourg, où la décoration doit être partout identique.
La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur l’activité de la société ? Contrairement à ce que l’on pouvait craindre, Lighting Studio s’en est plutôt bien sorti. Quelques projets ont certes été reportés mais ce ralentissement a été compensé par les vente aux particuliers. Privés de voyages à l’étranger, de fêtes et de restaurants beaucoup de Belges ont investi ces économies forcées dans la décoration de leur maison.
De l’intérêt d’avoir une clientèle diversifiée…
