Liège, Namur et Verviers se déclinent ainsi en arômes parsemés de notes sérieuses et de notes légères. Le regard pétillant de ces jeunes entrepreneurs offre une perception éclairante sur les forces et faiblesses de leur cité.
MA VILLE EN UN MOT
R.P. (Liège) : « Ardent ! »
B.G. (Namur) : « Namour, alliant convivialité et taille humaine. »
S.R. (Verviers) : « Renouveau, avec un point d’interrogation »
CE QUI EST MIEUX DANS MA VILLE QU’AILLEURS
R.P. (Liège) : « Notre convivialité en pre- mier lieu ; on peut se poser et rencontrer facilement des gens. Je me réjouis aussi des possibilités de faire la fête tardivement. D’autre part, compte tenu de sa dimension, Liège est richement fournie en associa- tions, événements, salles, etc. qui génèrent beaucoup d’activités. »
B.G. (Namur) : « Tout le monde se connaît et si on ne se connaît pas, on est toujours à distance de 1 par rapport à la personne qu’on souhaite rencontrer, y compris les personnalités namuroises. Il existe à Namur une douceur de vivre ; on prend le temps, c’est une slow town. »
S.R. (Verviers) : « Sa taille. Avec 55.000 habitants, Verviers a une position située entre ville et campagne. Nous sommes aux portes de l’Ardenne et du Pays de Herve, voisins de la Communauté germanophone et nous bénéficions de l’attraction de Liège : Verviers pourrait être le centre économique de tout l’arrondissement. »
LE DOMAINE DANS LEQUEL MA VILLE DOIT ENCORE S’AMÉLIORER
R.P. (Liège) : « La valorisation du pa- trimoine culturel et immobilier. Certains quartiers mériteraient d’être mis en avant. Quand ils découvrent par exemple notre quartier en Hors Château, beaucoup de visiteurs découvrent un coin sympathique qu’ils ignoraient. »
B.G. (Namur) : « La ville a terriblement évolué et on est sur le bon chemin. Il manque encore un vrai et grand piétonnier, qui relierait par exemple les nouveaux et les vieux quartiers. »
S.R. (Verviers) : « On a avant tout un problème avec l’estime de soi. On procède à un auto bashing. On a du mal à montrer ce qui fonctionne bien alors que beaucoup de choses sont positives. En fait, on n’est pas moins bien que les autres mais on n’en a pas conscience. »
MA VILLE DANS 10 ANS
R.P. (Liège) : « Une ville plus piétonne, des rues agréables pour se promener, davan- tage d’alternatives en terme de mobilité,… On va dans le bon sens. Liège est actuel- lement en transition quant à la manière de vivre le centre-ville. Nous avons fait le choix d’y installer notre brasserie. Je vois aussi une ville évoluant vers la mise en commun de lieux pour diffuser la culture. Je crains d’autre part qu’une certaine culture soit subsidiée et pas l’autre. »
B.G. (Namur) : « Une ville sortie des travaux où il fait bon flâner, avec un vaste piétonnier et une grande place à la mobilité douce. Namur a une carte à jouer avec son cœur mêlant le caractère urbain, les espaces verts, le bien vivre. Pour les personnes de ma génération, j’aurai envie dans 20 ans de retrouver un centre-ville aéré, avec son ambiance de quartier, ses commerces, son horeca, une offre cultu- relle, … Ce sera mieux que de vivre dans
un appartement aménagé dans une ferme hors ville. »
S.R. (Verviers) : « La ville est en chantier, pas seulement physique. On s’accroche encore à un passé qui n’existe plus et on n’ose pas se projeter dans un futur qui n’existe pas encore. On doit structurelle- ment repositionner la ville autour de ce qui va bien : l’associatif, les créateurs, la mul- ticulturalité, … Il faut laisser plus de place à ces acteurs-là. J’y crois pour Verviers : il faut mener une réflexion sur un axe de développement majeur pour réinventer
le centre. L’instabilité et le manque de cohésion politique ne sont pas favorables à l’émergence d’une vision à long terme, mais ce ne doit pas être seulement une responsabilité politique. »
MON PROJET COUP DE CŒUR DANS MA VILLE
R.P. (Liège) : « C’est un projet d’entreprise que j’attendais depuis longtemps : Bring- back. Ce projet utile et écoresponsable permet de mutualiser des installations pour le lavage des bouteilles et bocaux en verre. C’était impossible à réaliser par nous tout seuls. »
B.G. (Namur) : « J’en ai plein ! La Citadelle, Namur en Mai, les festivals comme le KIKK, la Ressourcerie, le retour des commerces spécialisés (fromagerie, poissonnerie,…)… »
S.R. (Verviers) : « Le hub créatif, installé au Grand Bazar à l’initiative de la Ville. C’est un lieu d’accueil et d’échanges. On commence à voir des synergies entre les structures installées sur place. C’est le début d’une émulsion d’un écosystème de petits ac- teurs qui travaillent sur la création de valeur locale. C’est ce dont Verviers a besoin. »
CE QUE J’AIME À VERVIERS / CHEZ LES VERVIÉTOIS
R.P. (Liège) : « Leur chocolatier Darcis et la tarte au riz ! J’envie aussi leur capacité à travailler entre eux, à valoriser les acteurs locaux qui sont davantage solidaires qu’à Liège. »
B.G. (Namur) : « Je connais moins la ville mais quand on s’y promène, on ressent
le riche passé à travers les bâtiments. On sent que Verviers a été une ville prospère. »
CE QUE J’AIME À NAMUR / CHEZ LES NAMUROIS
R.P. (Liège) : « J’apprécie surtout deux événements : ‘Namur capitale de la bière’ et les Fêtes de Wallonie. »
S.R. (Verviers) : « Malgré la taille de la ville, il fait bon s’y promener. Namur grandit mais reste champêtre et cultive une culture particulière. »
CE QUE J’AIME À LIÈGE / CHEZ LES LIÉGEOIS
B.G. (Namur) : « Le Standard ! J’aime aussi le côté hyper chaleureux des Liégeois. On arrive très vite à se faire des copains alors qu’à Namur, il faut d’abord briser la glace une première fois. »
S.R. (Verviers) : « C’est un phare attractif. Nous avons un adage : ‘le Verviétois qui réussit à Liège sera appelé Liégeois sinon il restera un Verviétois’. Nous rencontrons des difficultés pour conserver nos talents dans notre arrondissement vu la puis- sance de Liège et de ses outils. Mais chez Brewlab, nous avons un engagement fort : nous restons à Verviers ! »