Le groupe Cop & Portier est actif en région liégeoise depuis 1937. Au métier d’origine, la construction, se sont ajoutés progressivement le transport fluvial et la logistique. Depuis cinq ans, le groupe s’est scindé : Cop & Portier continue à gérer tout ce qui concerne la construction au sens large, y compris l’usine Prefer de Flémalle qui fabrique des blocs et des traverses en béton. Novandi, créé en 2013, s’occupe de transport et de logistique.
Il y a peu, Tercofin (pour Terminal-Conteneur-Finance), une des filiales de Novandi, a défrayé la chronique en faisant naviguer entre le port d’Anvers et Liège une barge de 3.500 T et de 110m de long entièrement autonome. A l’image des petits bateaux téléguidés sur les plans d’eau de certains parcs d’agrément ! Décidément, l’homme restera toujours un grand enfant…
Les capitaines se font rares
Vincent Brassinne, l’administrateur de Novandi, explique : « Les candidats capitaines de bateau sont de moins en moins nombreux. Très peu de diplomés sortent chaque année de l’école de batellerie de Huy. Les jeunes sont de moins en moins intéressés. Non pas par le métier mais par les conditions de travail. Par exemple, nos deux bateaux porte-conteneurs font la navette 24h sur 24 entre Anvers et Liège. On est loin de l’aventure du célèbre feuilleton « L’homme du Picardie ». Il faut une disponibilité totale 15 jours par mois, cela entraîne souvent des problèmes familiaux. Du coup, les quelques candidats disponibles coûtent de plus en plus cher et à terme, la pénurie menace. »
Bref, il faut s’adapter et trouver des solutions qui, la plupart du temps, viennent de l’innovation. Il y a deux ans, Tercofin est entré en contact avec Seafar, une start up anversoise spécialisée dans l’automatisation du transport fluvial.
« Deux bateaux ont été complètement adaptés, notamment par le placement de 12 caméras. Le téléguidage se fait depuis une salle de contrôle dans la région d’Anvers. L’objectif est de disposer du même outil à Liège. En attendant, un des opérateurs est un ancien capitaine, liégeois, qui souhaitait changer de vie. Il preste huit heures puis un collègue prend le relais. Il restera toujours deux matelots à bord, notamment pour les manœuvres d’amarrage dans les écluses. Jusqu’au jour où cet amarrage deviendra magnétique grâce à de puissants aimants placés sur les parois de l’écluse et la coque du bateau. »
Bon pour l’environnement
Novandi est en pleine expansion, sa progression est de l’orde de 15 à 20 % par an. Son activité concerne non seulement les contenerurs maritimes mais aussi continentaux. La société est présente à Renory, à Trilogiport, à Charleroi et à Bierset… pour le chemin de fer. Le terminal ferroviaire pour conteneurs de Liège Airport accueille chaque semaine huit trains de Chine et neuf convois venant d’Italie.
Dans les projets du groupe figure l’expansion de l’axe Liège-Anvers sur le Canal Albert, l’axe Anvers-France, actuellement perturbé par la reconstruction du Pont des Trous à Tournai sur l’Escaut et, enfin, le développement de la dorsale fluviale wallonne par la Meuse, la Sambre et les canaux du Hainaut. D’importants travaux sont actuellement en cours à l’écluse de Neuville, en aval de Huy.
Même si le camion reste un acteur très important – voir les chiffres ci-dessous – l’activité et l’expansion du groupe Novandi s’inscrivent parfaitement dans la nécessité de réduire le plus possible la pollution atmosphérique par l’utilisation intensive de la voie d’eau et du chemin de fer.
Groupe Novandi
- Chiffre d’affaires : 47 millions/an
- Emploi : 140 collaborateurs
- Surface de stockage : 450.000 m²
- Trafic : 110.000 conteneurs/an
- Transport : 245.000 camions/an (de la plate-forme au destinataire final) ; 312 bateaux/an ; 43.300 wagons/an