Une reconversion professionnelle. Tout quitter et recommencer à zéro : qui n’en a jamais rêvé ? De l’idée à la réalité, d’audacieux entrepreneurs ont osé sauter le pas. Ni la stabilité d’un emploi, ni un salaire enviable ne sont parvenus à réfréner leur envie de vivre un autre quotidien. La CCI est partie à leur rencontre.
Corinne Toussaint a quitté son emploi de commerciale pour ouvrir son épicerie éco-friendly à Waimes, découvrez son projet et ses motivations…
- Comment est née cette envie de reconversion ? : « Cela fait déjà plusieurs années que j’avais le projet en tête, mais je n’avais encore jamais osé franchir le pas.»
- Le déclic : « J’avais toujours cette envie d’apporter ma petite pierre à l’édifice et de jouer mon petit rôle de colibri pour un monde un peu plus sain et serein pour nos enfants. J’ai entamé la démarche quand j’ai eu mon premier enfant, il y a 14 ans. Cela s’est accentué au fil des années, des apprentissages sur le tas. Au départ, j’ai voulu tout changer chez moi : arrêter les déchets plastiques… Je me suis royalement plantée ! L’idée a mûri dans ma tête. Ce n’est pas parce que je ne peux pas tout faire que je ne peux rien faire. C’est ce message que j’ai envie de véhiculer. Je dis toujours à mes clients, il faut que cette démarche s’adapte à votre quotidien, pas l’inverse.»
- Une prise de risque importante ? : « Il y a eu de l’investissement, mais pas énormément. Nous avons fait beaucoup nous-mêmes, avec de la récup et en utilisant ce qu’on avait déjà.»
- Votre quotidien professionnel avant : « Cela faisait 2 ans que j’étais retournée au Domaine des Hautes Fagnes. Je travaillais au département commercial en charge de l’organisation des séminaires, des groupes… Auparavant, j’avais travaillé dans le domaine commercial pour une société agroalimentaire.»
- Votre quotidien professionnel aujourd’hui : « J’ai ouvert le 18 mai dernier. Je travaille seule à l’épicerie, ouverte du mardi au samedi. Je propose de l’alimentation sèche, en vrac, quelques boissons locales, au moins belges, quelques petites cuvées de bières très restreintes des environs, des produits d’entretien en vrac, des accessoires zéro déchet pour l’hygiène intime, la cuisine, la salle de bain, gourdes, pochettes pour déchets, savons, shampoings solides… Je m’adapte aux demandes des clients.»
- Qu’avez-vous gagné dans cette aventure ? : « Beaucoup de sérénité, un contact humain qui me manquait beaucoup. Je me sens à ma place, sans plus avoir cette pression du chiffre à atteindre. Je veux que ce soit un échange, que les gens puissent discuter sereinement, poser leurs questions en prenant leur temps. Je travaille davantage d’heures que lorsque j’étais salariée, mes enfants me voient moins qu’avant, mais les moments que je passe avec eux sont plus qualitatifs. Il n’y a plus ce stress.»
- Des regrets ? : « Aucun.»
- Le secret d’une reconversion réussie : « Etre convaincu de son projet, sentir qu’on est à sa place, dans son élément. A partir du moment où on est au bon endroit, dans le bon projet, qu’on se sent juste, aligné, les choses se font naturellement.»
