Il aura fallu deux tours pour qu’Anne-Sophie Nyssen émerge face à Jean Winands: cette professeure en psychologie du travail a été élue rectrice de l’Université de Liège (ULiège) avec 52 % des voix contre 38 % à son outsider. Elle prendra ses fonctions le 1er octobre pour un mandat de 4 ans. La succession de l’actuel Recteur Pierre Wolper n’est évidemment pas anodine quand on connaît le rôle que l’Université joue dans le développement régional.
Anne-Sophie Nyssen (57 ans) est donc professeure de psychologie du travail à la faculté de psychologie, logopédie et science de l’éducation de l’ULiège et, depuis 2018, Vice-rectrice à l’Enseignement et au Bien-être. Elle a été précédemment Vice-doyenne de sa faculté.
Depuis son doctorat à l’ULiège et son séjour post-doctoral à l’université de Stanford, ses domaines de recherche portent sur le rôle des facteurs humains et organisationnels dans les milieux de travail (industrie, aviation, hôpitaux,…) : l’erreur humaine, l’accidentologie, la souffrance au travail, l’ergonomie cognitive, la prise de décision et le développement de l’expertise, la conception, l’évaluation des nouvelles technologies, l’analyse des systèmes complexes et la fiabilité des systèmes. Elle a organisé en interuniversitaire le Master de spécialisation en gestion des risques et bien-être au travail. Au niveau international, elle a confronté les approches cognitives francophone, anglo-saxonne et américaine avec le professeur Jim Reason de l’Université de Manchester, le Danois Jens Rasmussen à Roskilde, avec l’équipe médicale de San Diego en Californie et avec le professeur Dave Woods de l’Université de Colombus.
Anne-Sophie Nyssen est également détentrice du certificat d’hypnose ericksonienne obtenu à l‘Institut Erickson de Liège. Elle est à l’origine, dans le cursus universitaire, d’un cours sur la sensibilisation au processus hypnotique et à la communication thérapeutique. Elle a travaillé avec la professeure Marie-Élisabeth Faymonville du CHU de Liège à une formation sur le recours à l’hypnose dans la prise en charge de la douleur aigue et chronique. Elle est membre du groupe d’experts mis en place par le Conseil Supérieur de la Santé en vue d’élaborer un avis visant à définir les indications scientifiques pour l’utilisation de l’hypnose.
En tant que Vice-rectrice, Anne-Sophie Nyssen a développé la campagne #RESPECT qui vise à lutter contre les différentes formes de discrimination vécues au sein de l’Université : lutte contre le harcèlement, pour la communication non violente et le respect des différences. Elle s’est engagée dans la lutte contre la violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles dans le cadre de la Chaire Mukwege à l’ULiège. Durant la période du Covid, elle est notamment à l’origine de la distribution des paniers bio-solidaires à destination des étudiants. Dans le contexte de la pandémie, qui a bousculé brutalement les méthodes d’enseignement tant pour les enseignants que les étudiants, elle a lancé un processus de réflexion sur une vision moderne de la place du numérique dans l’enseignement universitaire et plaide, en ce sens, pour une sobriété raisonnée des outils numériques. Parallèlement, elle a participé activement en interuniversitaire aux réformes du décret Paysage et de la Formation initiale des enseignants.
(Photo ULiège)