Une enquête menée par Test Achats auprès de plus d’un millier de Belges montre que nombre d’entre eux ont adapté leur comportement en raison de la crise inflationniste. Plus de trois personnes sur quatre consomment moins d’énergie et d’eau et économisent sur les dépenses domestiques. La moitié des consommateurs achètent des produits moins chers au supermarché, et une personne sur cinq modifie ses projets de vacances ou troque sa voiture contre un vélo.
Comment faire face à la crise ?
Selon le SPF Economie, l’inflation en mai atteint 8,97 %, soit son niveau le plus haut depuis 1982. Dans ce contexte de forte inflation, Test Achats a mené une grande enquête en ligne entre le 26 et le 29 avril dernier pour savoir comment les augmentations de prix dans les domaines de l’énergie, de la mobilité, des soins de santé et des loisirs affectent le comportement des consommateurs. 1051 personnes de tous horizons, réparties selon l’âge, le sexe, le niveau d’éducation et le lieu de résidence, ont répondu à l’enquête.
78 % ont adapté leur dépenses domestiques
Les prix élevés de l’énergie, la guerre en Ukraine et la politique de longue date des banques centrales en matière de taux d’intérêt ont engendré un contexte de forte inflation. L’enquête de Test Achats montre que l’impact sur les consommateurs se fait concrètement ressentir: 57 % des consommateurs ont baissé le chauffage durant l’hiver, 45 % favorisent désormais les marques distributeurs ou premier prix dans les supermarchés, 38 % évitent de conduire afin d’économiser sur le carburant, et un peu plus de 20 % renoncent à leurs projets de vacances et aux loisirs afin de satisfaire des besoins plus fondamentaux.
« Notre enquête montre qu’au total, 78 % des consommateurs ont adapté leurs dépenses liées au logement, l’énergie et l’eau » détaille Julie Frère, porte-parole de Test Achats qui souligne qu’il s’agit pourtant là de besoins fondamentaux. « Ce sont malheureusement les ménages les vulnérables qui ont le plus adapté leurs comportements et renoncent à des dépenses pourtant essentielles, mais on voit que les ménages les plus aisés ont également majoritairement adapté leurs dépenses liées au logement, l’énergie, l’eau et la mobilité ».
Changements de comportements positifs ?
« Lorsqu’on sort des besoins de base, pour lesquels la marge de manœuvre est extrêmement réduite, voire inexistante, on peut se réjouir de voir que la crise a également eu pour effet d’engendrer des changements de comportements positifs. Par exemple, plus de 30 % des sondés ont acheté moins de vêtements, de plus en plus de personnes utilisent leur vélo au lieu de leur voiture (20%) ou ont diminué leur consommation de viande (18 %) » explique Julie Frère qui ajoute que « près de 60 % des sondés déclarent que la guerre en Ukraine les a rendus plus conscients de la nécessité à réduire notre dépendance aux énergies fossiles ».
Une situation financière plus difficile que l’année dernière
43 % des personnes interrogées ont indiqué que leur situation financière était aujourd’hui pire qu’il y a un an. Une majorité souligne spécifiquement l’impact négatif de la guerre en Ukraine sur leur qualité de vie. « Près d’un sondé sur trois déclare que sa situation financière actuelle est difficile, ce qui est d’autant plus inquiétant lorsqu’on voit qu’également près d’un sondé sur trois déclare ne plus disposer de marge de manœuvre pour faire face à d’éventuelles nouvelles augmentations de prix dans les semaines et les mois à venir » indique Julie Frère.
Selon l’enquête de l’organisation de consommateurs, les personnes seules avec enfants sont, avec les personnes sans emploi, les plus vulnérables dans la situation actuelle. Les personnes âgées et les retraités résistent mieux à l’inflation et semblent devoir moins adapter leur comportement que les consommateurs des catégories “jeunes” de 25 à 59 ans.
(photo Pixabay)