C’était jour de fête ce lundi sur les bords de Vesdre à Ensival. L’entreprise X-Pack a accueilli une centaine de personnes pour inaugurer ses nouvelles installations, presqu’un an après les inondations dévastatrices, dans le cadre d’une soirée MADE IN, ce concept de la Chambre de Commerce Liège-Verviers-Namur (CCILVN) qui met en avant une société et une commune.
Plus tôt dans la journée, l’entreprise verviétoise avait accueilli le Ministre de l’Economie Willy Borsus, le président de l’Union wallonne des Entreprises (UWE) Olivier de Wasseige, le nouveau président de la CCILVN David Eloy, une délégation de la Sogepa et la presse ; autant de personnalités venues constater comment une PME avait rebondi après de longs mois d’efforts.
« J’ai souhaité remercier toutes ceux et celles qui nous ont aidé à repartir de l’avant, les équipes en internes bien sûr mais aussi le soutien externe » a déclaré Thomas Fraipont, le CEO de X-Pack, le plus ancien fabricant belge de pièces moulées en EPP (polypropylène expansé) et EPS (polystyrène expansé). « Cette mobilisation sans précédent nous a permis de conserver notre expertise incontournable sur notre marché, de faire rebondir notre projet industriel et de préserver une trentaine d’emplois. »
Des clients de différents secteurs
Tous les visiteurs ont eu l’opportunité de découvrir un site reconstruit/rénové, comptant 11.000 m de bâtiments d’où sortent plus de 1000 camions par an. Les trois associés qui ont repris l’entreprise fin 2018 ont décidé de rester sur place à Ensival, car leur activité est gourmande en eau pour refroidir les moules.
Elle écoule à ses 180 clients – tous restés fidèles, 50 % à l’étranger – des pièces 100 % recyclable utiles dans différents secteurs : automobile (protections des roues de secours dans les coffres, accessoires de carrosserie,…), construction (isolants, blocs de coffrage,…), pharmacie (emballages isothermes), alimentation (isolation thermique), ventilation et air conditionné, packaging ou encore des niches comme les ruches d’abeilles, les protections dorsales pour motocyclistes, etc.
Dans la nuit du 13 au 14 juillet 2022, la société X-Pack a donc été complètement ravagée : l’essentiel de ses outils de production, de ses stocks et de ses installations a été sévèrement endommagé mettant à l’arrêt l’outil de travail qui emploie une trentaine de salariés. Cette catastrophe a aussi impacté par ricochet la clientèle de l’entreprise en raison de la rupture de la chaine d’approvisionnement.
Enorme solidarité
L’entreprise a pu compter sur une solidarité insoupçonnable de la part de l’ensemble de son personnel et leurs familles, et même des habitants du quartier qui ont contribué aux travaux de déblaiement et de nettoyage du site ! Elle a aussi bénéficié d’un soutien extérieur marqué et combiné d’acteurs tels que l’Union Wallonne des Entreprises.
« X-Pack est l’une des premières entreprises qui soit rentrée en contact avec nous » se souvient Olivier de Wasseige, administrateur délégué de l’UWE. « A l’occasion de notre visite sur le terrain, nous avons pu identifier et prioriser avec l’entreprise le type d’aides structurelles et leviers proportionnels (matérielle, financière, assurances, …) à mettre en œuvre. Nous avons ensuite relayé ces informations pour faire entendre, au sens large et au bénéfice de l’ensemble du tissu économique, la voix des entreprises impliquées dans ce nouveau combat. Et le message a été entendu ! »
Un message entendu notamment par le gouvernement wallon, et singulièrement le ministre wallon de l’économie Willy Borsus présent hier dans l’entreprise. « J’ai été frappé par la solidarité, y compris parfois entre concurrents, et par la résilience des entreprises qui ont puisé une force incroyable avec toutes les composantes du personnel » explique celui qui a pris à-bras-le-corps la problématique d’indemnisation des entreprises victimes de ces inondations, estimées au nombre de 756 pour un dommage évalué à 332 millions d’euros. « 452 sont l’objet de traitement des outils financiers wallons (Sogepa, SRIW, Sowalfin) et 180 sont traités au Fond des Calamités. »
C’est le cas de X-Pack. « Malgré des assurances onéreuses – de l‘ordre de 50.000 €/an – et de la couverture des risques spéciaux, nous n’étions pas couverts pour les risques naturels » a constaté Thomas Fraipont après le sinistre. « Nous attendons les résultats de l’expertise réalisée par un expert mandaté par le Fond des Calamités afin d’être fixés définitivement sur le montant d’aide à la réparation auquel elle aura droit. »
L’entreprise est confiante mais sait qu’elle ne récupérera qu’une partie des 7 millions d’euros perdus dans cette catastrophe. Entre-temps, un prêt d’un million d’euros de la Sogepa l’a aidé pour investir dans la relance de la société, qui dispose à présent de 70 pc de son parc machines relancé le 21 décembre.
Comme l’ont constaté les participants à la soirée MADE IN VERVIERS, X-Pack est reparti avec enthousiasme et confiance en son développement.
(photos Marie Dumont)