Fevia Wallonie, la fédération de l’industrie alimentaire wallonne, a profité de la caisse de résonnance de la Foire de Libramont pour appeler ses partenaires et les pouvoirs publics à travailler ensemble au développement de filières d’avenir créatrices de valeur et à l’emploi qualifié.
« L’industrie alimentaire wallonne a prouvé sa résilience après une série de difficultés et une forte baisse de sa rentabilité qui se poursuit en 2022 » constate-t-elle.
Les entreprises alimentaires font face à une situation extrêmement difficile, notamment en raison de la guerre en Ukraine, des problèmes d’approvisionnement consécutifs à la crise sanitaire et des mauvaises récoltes. Les pénuries de matières premières et l’augmentation des coûts, qui ne sont pas suffisamment répercutés dans les prix de vente selon Fevia, affectent durement leur rentabilité. A cela s’ajoute les pénuries de main-d’œuvre, les nombreuses règlementations, les charges administratives et les taxes, qui sont particulièrement élevées dans le secteur alimentaire.
« L’année 2021 a pourtant montré que l’industrie alimentaire wallonne a résisté aux crises et qu’elle a le potentiel nécessaire, mais qu’il faut aussi travailler ensemble, autorités et partenaires de la chaîne, pour trouver des solutions durables » souligne Arnaud Bonnel, président de Fevia Wallonie. « Investir dans l’industrie alimentaire, c’est investir dans l’avenir de l’économie wallonne »
Une roadmap de développement durable
Pour renforcer sa résilience et faire face à ses nombreux défis, l’industrie alimentaire a lancé en 2021 une roadmap de développement durable qui part de la question ” que mangerons-nus demain ? “. L’accent est mis sur quatre piliers : gagner la confiance des consommateurs, accélérer la transition verte, stimuler les carrières d’avenir et créer ensemble de la valeur.
Fevia Wallonie prend déjà toute une série d’actions et prévoit plusieurs nouveaux projets de collaboration cette année, notamment en matière d’eau et de compensation carbone avec les agriculteurs. Elle souhaite encourager les investissements verts dans ses entreprises.
Des filières créatrices de valeur ajoutée
Si la qualité des produits alimentaires wallons continue à être reconnue à l’étranger, Fevia Wallonie travaille à renforcer ou développer de nouvelles filières locales créatrices de valeur ajoutée. C’est l’une des évolutions les plus importantes pour l’avenir de l’industrie alimentaire wallonne. « Produire du blé ou de l’épeautre, ou de nouvelles cultures de colza et de pois comme protéines alternatives, permet de répondre à de nouvelles demandes du marché, de valoriser les productions agricoles wallonnes et d’offrir des débouchés aux agriculteurs, ainsi qu’à toute la chaîne » précise Anne Reul, Secrétaire générale de Fevia Wallonie. « Avec des filières locales on peut créer un système alimentaire plus résilient et moins dépendant face aux perturbations climatiques, à la crise pandémique et, plus récemment, au conflit en Ukraine, »
De nouvelles filières de formation
Enfin, trouver des futurs collaborateurs reste un défi majeur pour l’ensemble du secteur alimentaire. Aussi, la fédération lance de nouvelles filières en alternance, aussi bien dans l’enseignement supérieur que secondaire, et prend des initiatives pour attirer les jeunes vers les filières STEM. Prochainement, Fevia Wallonie, l’UWE (Stages-up) et Alimento lanceront la plateforme Virtual Speed Dating Food qui offrira à 20 nouvelles filières d’études des opportunités de stages dans les entreprises alimentaires wallonnes. « Nous comptons maintenant sur les autorités pour créer un cadre cohérent, clair et stimulant avec suffisamment de souplesse pour réaliser nos ambitions communes et donc aussi faire preuve de résilience », conclut Arnaud Bonnel.
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