L’événement a eu lieu à Saive à la fin du mois de septembre. La petite société TGS (The good soap) a moissonné ses deux premiers hectares plantés de tournesol bio. Six tonnes ont été récoltées ; elles devraient produire entre 1500 et 2000 litres d’huile.
TGS s’était distingué en 2021 en obtenant le prix d’Agri Innovation, l’organisme de soutien à l’innovation agricole en Wallonie.
Un savon liquide 100 % naturel
Le projet est de produire des huiles végétales bio et les transformer en cosmétiques naturels biodégradables, en l’occurrence un savon liquide à base d’huile de tournesol et de chanvre.
« Si la production de savon liquide est notre principal objectif » explique Nicolas Ancion (à droite sur la photo), « nous produisons aussi de l’huile de tournesol alimentaire en collaboration avec un moulin situé dans le Grand-Duché. En outre, avec le tourteau, le déchet de la récolte, nous obtenons, avec un petit complément de soja, un aliment pour la volaille élevée à la ferme. C’est un bel exemple d’économie circulaire agricole. Nous collaborons avec d’autres agriculteurs de la région qui ont la même philosophie que nous et qui ont la garantie d‘un juste prix pour leurs récoltes de céréales. »
On le sait, ce n’est pas souvent le cas sur les marchés internationaux régis par la spéculation des grandes multinationales…
Voici donc notre jeune start up liégeoise, fondée il y a trois ans, au pied du mur. Après la réflexion sur le projet, les recherches et la première moisson, voici venu le moment de passer à l’action.
Eviter, réduire, compenser
« Nous avons créé une marque « Oodima », un mot issu d’un dialecte africain qui signifie bien-être ou futur. A la fin du mois d’octobre, nous lancerons deux gammes de savon liquide : un pour les mains dans une bouteille en verre et un autre pour le corps dans un flacon en plastic recyclable car le verre peut être dangereux sur une tablette de salle de bains. Ce sont deux produits 100 % naturels à base d’huile de tournesol, une petite quantité d’huile de chanvre, de l’eau et un réactif. On y ajoute aussi un peu d’huile de coco ou de ricin pour que le savon mousse. C’est un savon hydratant pour la peau, biodégradable à 100 %. Notre philosophie se résume en trois mots : éviter tout ce qui est mauvais pour l’environnement, réduire au maximum la consommation énergétique et compenser notre inévitable petite empreinte carbone en consacrant 10 à 15 cents par flacon à la plantation d’arbres dans la forêt wallonne. »
Crowdfunding par pré-achat
A présent, il faut lancer la production du savon liquide, payer l’obtention du label bio, poursuivre le travail – essentiel – en recherche et développement et financer la promotion et la commercialisation de la marque Oodima. Il faut donc trouver un financement. La demande de TGS n’est pas faramineuse, de l’ordre de 3.000 € à peine ! Les jeunes agriculteurs ont imaginé une formule originale de crowdfunding (en français : financement participatif). Ils proposent simplement aux clients intéressés de pré-acheter leurs produits. Oodima se lancera sur la plateforme Ulule.
Une bonne manière de soutenir une jeune start up qui n’a pas hésité à prendre des risques.
(photo TGS)