Wallonie

WE (Wallonie Entreprendre), le nouvel outil unique qui réunit SRIW, Sogepa et Sowalfin

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C’est un ministre joyeux et enthousiaste, selon ses dires, qui a rencontré la presse ce lundi après-midi à Liège ; Willy Borsus, vice-président du gouvernement wallon en charge notamment de l’économie, a présenté WE (Wallonie Entreprendre), fruit de la fusion entre les 3 outils économiques wallons SRIW, Sogepa et Sowalfin. « Nous pouvons qualifier ce jour d’historique » s’est-il réjoui, lui qui a concrétisé une opération dont il était déjà question il y a une décennie.
Il est vrai que ce dossier était politiquement délicat et compliqué à mettre en œuvre. Il est pourtant très important pour les entreprises et plus largement l’économie wallonne. La nouvelle entité officiellement créée devant notaire hier matin investit en effet 900 millions d’euros par an hors effets de leviers, et son portefeuille de participations s’élève à 4,1 milliards d’euros.

Les entreprises disposent à présent d’un guichet unique wallon. « Les 3 entités étaient performantes et reconnues pour leur travail, mais manquaient de visibilité et comptaient quelques recouvrements d’activités entre elles. Le contexte pousse à l’optimisation des efforts. » Trois structures à l’échelle wallonne, c’était beaucoup pour de nombreux observateurs.

Pour le ministre, soucieux d’augmenter l’impact des interventions de la Wallonie pour les entreprises et les indépendants, la réforme est ambitieuse : mutualisation des ressources (sans perte parmi les 260 ETP qui restent localisés dans le même immeuble à Liège), gains en efficacité, visibilité accrue, anticipation des évolutions, proactivité et capacité de conseils, service qualitatif organisé autour d’écosystèmes,…
Les entreprises, assure le ministre, auront désormais une porte d’entrée unique, une clarification de l’offre (inchangée mais en constante évolution) ou encore une gestion personnalisée.

Généraliste et spécialisé

« C’est un outil généraliste qui peut intervenir à tous les stades de la vie de l’entreprise, quel que soit son secteur » précise Olivier Vanderijst, qui préside le comité de direction. « L’information et la sensibilisation, l’accompagnement et le financement constituent nos principaux métiers. Mais nous avons aussi la capacité d’aborder les dossiers en s’appuyant sur des expertises spécialisées. »
WE est ainsi organisée à travers 13 business units : accompagnement et sensibilisation, digital/deeptech, entrepreneuriat social & coopératives, growth, internationalisation, life sciences, politique industrielle, réhabilitation des sites, retournement, soins de santé, transmission, transition énergétique & circulaire et prêts/garanties.
La transition énergétique et circulaire, la politique industrielle ainsi que l’accompagnement en matière d’’ESG figurent parmi les priorités.

« Nous avons suivi un processus de 24 mois de co-construction et de participation, avec quelque 500 réunions rassemblant en moyenne 8 personnes. Il a fallu aussi redesigner les équipes et les services, implanter un nouvel ERP, etc.»
 
En tenant compte de l’accompagnement, de l’analyse financière, des aspects juridiques ou encore du branding, l’opération se chiffre à un peu plus de 2 millions d’euros selon le montant avancé par le ministre Borsus.   

Gouvernance

La question de la gouvernance s’est évidemment avérée délicate.
Le comité de direction est donc présidé par Olivier Vanderijst, qui sera entouré par Olivier Bouchat, Jean-Pierre Di Bartolomeo, Sébastien Durieux et Laurence Glautier, soit 5 des 12 anciens directeurs actifs jusqu’hier au sein des 3 entités désormais disparues. Les 6 autres – un d’entre eux est parti sans être remplacé – sont versés dans un comité de direction élargi « qui sera extinctif avec des fonctions non renouvelées » a précisé le ministre.

Pierre Rion est à la tête du conseil d’administration pour un mandat de 7 ans. « J’ai peut-être été choisi parce que je suis entrepreneur et je pratique les outils économiques wallons depuis 40 ans » souligne-t-il. Autour de lui, « une belle diversité de personnalités » : Marylise Ledouble (vice-présidente), Jean-Paul Bastin, Caroline Descamps, Philippe Gilson, Renaud Moens, Dominique Offergeld, Pierre Parlongue, Laurent Wenric, Clarisse Ramakers et Philippe Crevits.

Et les invests ?

Dans le registre sensible, les relations avec les invests occupaient également une bonne place. « Il faut associer la connaissance du tissu de proximité des invests avec la transversalité à l’échelle wallonne de WE et l’expertise des business units » souligne le ministre Willy Borsus. « Les invests restent un atout que je ne souhaite pas sacrifier. » Néanmoins, la réforme va de paire avec la rédaction d’un protocole précis de fonctionnement sur l’échange d’information dans les deux sens et sur les décisions selon les plafonds financiers.

La Spaque, quant à elle, n’est pas intégrée en tant que telle, « mais continue à être gérée par l’outil fusionné ».

Enfin, le nouveau nom est resté secret jusqu’hier. Le personnel a été informé à 16h. Wallonie Entreprendre, et son acronyme WE, c’est donc l’appellation choisie. « Cette marque est descriptive et révèle le statut de l’institution » indique Gwenaël Hanquet, CEO de Minale Design Strategy. « Le WE traduit la force collective. »

(Photo Anthony Dehez)

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