CBC Banque & Assurance a présenté les résultats de son Observatoire sur la thématique « Les PME wallonnes face à la transition durable et aux crises successives ».
Il ressort que 8 dirigeants d’entreprises wallonnes sur 10 sont assez, voire très préoccupés, par le contexte de crises successives, que ce soit la crise Covid ou les conséquences de la guerre en Ukraine.
Leurs préoccupations sont tout autant financières que non financières (50%). Ainsi, la hausse des coûts de l’énergie (91%), l’indexation des salaires (86%) et la hausse des coûts des matières premières (81%) apparaissent comme leurs principales préoccupations financières.
Et parmi les solutions financières que ces dirigeants envisagent de mettre en place pour diminuer leur niveau de préoccupations, il s’agit avant tout de diminuer leurs factures énergétiques (85%), renforcer leur trésorerie (74%) et renégocier leurs prix d’achats (70%).
Interrogés sur leurs préoccupations non financières, les dirigeants de PME plébiscitent l’humain, avec en premier lieu, leur santé physique et psychologique ainsi que celle de leurs collaborateurs (77%), suivie par le recrutement de collaborateurs compétents (76%) et les lourdeurs administratives (76%) n’aidant pas de cette situation.
Pour Olivier Morel (sur la photo), Directeur Général du Marché Entreprises chez CBC Banque & Assurance, « les ressources humaines sont clairement devenues une question centrale pour les dirigeants d’entreprise et ont pris une toute autre tournure ces dernières années. Il n’y a pas si longtemps, lorsque l’on traversait une crise, le premier réflexe était de réduire la masse salariale. Or, aujourd’hui les entreprises sont confrontées à une guerre de talents et rencontrent de plus grandes difficultés à recruter. Plus que jamais dans ce contexte, les dirigeants doivent prendre soin de la santé physique et psychologique de leurs collaborateurs pour ne pas les voir quitter l’entreprise. Et pour recruter, elles doivent se montrer flexibles, apporter une image plus durable et offrir un package salarial compétitif. »
La durabilité au cœur d’un paradoxe
Quant à la question de la durabilité dans la stratégie de développement des PME, elle s’impose dans l’esprit de leurs dirigeants puisque parmi les solutions qu’ils envisagent face à ces préoccupations, le fait de travailler sur l’image durable (76%) de leur entreprise et de rendre leur entreprise plus durable (71%) arrivent en tête, loin devant le fait d’investir dans leur entreprise (58%).
De même, parmi les PME préoccupées par la crise, plus d’un sur deux pensent que rendre leur entreprise plus durable pourrait les aider à diminuer leur niveau de préoccupation. Finalement, la durabilité semble à leur agenda avec 7 dirigeants sur 10 qui la considèrent comme un enjeu pour leur entreprise. Mais pas dans l’agenda immédiat puisque seul un petit nombre d’entre eux (16%) y voient une priorité à court terme.
« Les entrepreneurs wallons » souligne Olivier Morel « n’ont visiblement pas encore intégré que la transition durable de leur entreprise n’est plus un « nice to have ». Et il reste clairement un paradoxe entre leurs intentions et leurs actes. Les dirigeants doivent plus que jamais comprendre qu’ils forment l’épine dorsale de notre économie et que la durabilité de leur entreprise est désormais un passage obligé pour le bon développement de notre région, mais aussi pour le bien-être de leur entreprise dont le recours au financement sera à l’avenir indéniablement lié à cet aspect de durabilité. »
Pour Amélie Matton (sur la photo), CEO d’Ecosteryl, PME wallonne spécialisée dans l’élaboration d’équipements de pointe dans le domaine de l’environnement, « les crises que nous avons connues jusqu’ici ne sont peut-être pas grand-chose par rapport à ce qui nous attend à l’avenir et gérer « en temps de crises » va probablement devenir le « new normal » de notre société. L’entrepreneur de demain devra être en mesure d’absorber les effets des crises et cela passe par une stratégie de durabilité au sens large, une vision de pérennité de son entreprise ainsi qu’une dose d’optimisme. »
Sentiment d’être peu soutenus
Enfin, que ce soit de manière générale ou sur la question de la durabilité, seule 1 PME wallonne sur 4 se sent soutenue dans le contexte actuel de crise et seules 2 PME wallonnes sur 3 savent où trouver les conseils et le soutien pour leur entreprise. Et pour diminuer leurs préoccupations, les PME wallonnes attendent principalement des informations de leur comptable/conseiller financier (76%), des autorités publiques (72%), des organismes de subsides (58%), la banque des PME wallonnes arrivant en 5ème position (38%).
Depuis 2021, CBC Banque propose aux PME wallonnes un parcours RSE intégrant un outil leur permettant de faire un diagnostic de leur situation en terme de durabilité (sur les 3 niveaux : environnemental, social et économique), le scan RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) réalisé en collaboration avec la Louvain School of Management. Près de 300 chefs d’entreprises y ont déjà participé. Un nouvel outil est lancé aujourd’hui : un Guide Durabilité en vue de passer à l’action et les aider à mettre en marche cette transition indispensable.
(Photo CBC Banque & Assurance)