Namurois de l’année dans la catégorie ‘Création d’entreprise’, Prix Gourmet Sélection à Paris, élue meilleure biscuiterie artisanale fait main d’Europe par un magazine gastronomique à Londres, la Biscuiterie Namuroise est également sélectionnée pour le prix des Epicures dans la catégorie ‘Biscuits’ qui se déroule ce lundi à Paris. Une véritable success story née dans la tête de deux amis d’enfance, Laurent Gilain et Paul Navez.
Le premier est boulanger et pâtissier de formation, le second a fait des études de marketing et de management. Un jour, Laurent retrouve les recettes de biscuits datée de 1908 de son arrière-grand-père. Il s’en inspire pour en présenter dans sa boulangerie. Ils partent comme ses petits pains. L’été 2019, il propose à Paul de développer davantage ces produits. Ce dernier travaille depuis quelques années dans la consultance et le développement de projets. « J’arrivais au bout d’un chemin, je voulais créer quelque chose », se souvient-il. « Mais au début, l’idée des biscuits ne m’emballait pas trop. » Les deux amis y réfléchissent quand même. En septembre, ils ont l’opportunité de présenter, en guise de test, leurs biscuits dans l’espace VIP du KIKK Festival. Succès, là aussi.
Déjà 550 points de vente
La Biscuiterie Namuroise est créée en décembre 2019. Installée à Bois-de-Villers, elle propose des biscuits artisanaux et locaux, inspirés de l’aïeul de Laurent et confectionnés à la main. « Avec l’arrivée du Covid en mars 2020, cette création a pris tout son sens. » Un bon début. « Nous avons commencé à deux à l’arrière de la boulangerie et très vite engagé un commercial. Aujourd’hui, nous comptons 550 points de vente et avons pénétré 18 pays. »
Une belle croissance demande à un moment de franchir un cap. Allaient-ils rester petits ou continuer à se développer ? « Nous avons opté pour le développement et l’investissement. » Une levée de fonds de 500 000 euros est réalisée, « avec de nouveaux investisseurs, mais nous restons actionnaires principaux », précise Paul.
Plus de moyens pour trois objectifs. D’abord, l’acquisition de nouvelles machines. « Au début, nous faisions tout à la main. Aujourd’hui, une machine nous aide à la fabrication et au scellement de nos sachets. Une autre machine fabriquée sur mesure va nous permettre de mécaniser certains processus. Nous voulons encore faire beaucoup de choses à la main. Pas question que la machine modifie nos recettes, c’est à elle de s’adapter à nous. »
Deuxième objectif, le digital. «Il y a un an, nous avons créé une deuxième marque, Wow Biscuits. Cette marque personnalisée permet d’écrire un texte pour des événements, de reproduire un logo, de réaliser des décorations à la main… »
Troisième objectif, l’infrastructure. « Nous comptons déménager en 2025 vers un nouveau bâtiment avec des ateliers de 1 000 m² et des bureaux au sein du parc Ecolys à Namur, une très bonne situation. » Si la PME emploie dix personnes actuellement, « nous allons recruter du personnel cette année. »
Pour les deux biscuitiers, il est essentiel d’être très proches du marché. « Nous n’avons pas mis nos produits en ligne afin de faire bouger les gens vers le commerce local. » Les biscuits sont distribués dansles magasins bio, de vrac, les épices fines, les boulangeries… Le développement à l’export est également au programme. « Si, aujourd’hui, nous sommes dans un marché francophone qui fonctionne très bien, cette année, nous allons attaquer la Flandre et aussi principalement la France (sauf la Bretagne et la Normandie déjà bien pourvues en matière de biscuits), l’Allemagne et le Royaume-Uni. Nous participons à des salons d’épicerie fine à Paris, Lyon, Cologne, Dubaï…pour comprendre les marchés.»
Ce qui les distingue de ce qui existe déjà ? « Essentiellement nos recettes et nos biscuits à la fois différents et innovants par leur simplicité. On travaille avec du bon beurre, de vrais œufs, du bon chocolat d’une chocolaterie artisanale, nous faisons du bio… Et nous ne vendrons jamais notre âme au diable... », conclut le biscuitier trentenaire.
(Photo La Biscuiterie Namuroise)