La Bestiale poursuit son ode à la nature à travers l’univers de la marque : 2016 signait la naissance du cerf et de la blonde emblématique, le lièvre rejoignait son acolyte en 2019 avec une bière plus légère, 2020 accueillait en plein covid un ours massif et une triple affirmée. 2023 est l’année du voyage, puisque la Bestiale quitte aujourd’hui ses forêts d’Ardennes pour emmener ses clients dans la forêt tropicale avec une bière fruitée exotique rafraîchissante, fièrement représentée par un toucan.
Le fondateur de la microbrasserie Simon Charlier poursuit ainsi son aventure, lui qui a souhaité de changer de vie professionnelle il y a 7 ans. Il se base depuis lors sur un concept de bières naturelles et artisanales qui s’inscrivent dans un projet complètement auto-financé. C’est à l’aide d’un crowdfunding qu’il était parvenu à concrétiser son projet.
Anciennement implantée à Grivegnée, la Bestiale a posé ses valises à Beyne-Heusay depuis bientôt deux ans. L’entreprise travaille seule et avec des grossistes, elle vise cependant à se diversifier progressivement dans les rayons de nos supermarchés. Possédant uniquement des clients en lien direct avec l’Horeca, la Bestiale n’a pas échappé aux problèmes liés à la pandémie.
Contre toute attente, c’est durant la période de crise que le fondateur fait la rencontre de Jean-Marc, son unique employé engagé à mi-temps. Tous les deux, ils entremêlent passion et organisation pour produire une recette qui semble fonctionner. « Nous ne sommes que deux dans l’entreprise mais nous collaborons constamment ensemble. Je me sens impliqué dans tout le fonctionnement de cette brasserie » précise Jean-Marc.
S’armer de patience
La Bestiale possède ainsi actuellement quatre produits : la Blonde, la Spéciale de soif (légère), la Triple et l’Exotique, la dernière arrivée. La conception d’une nouvelle bière nécessite deux ans de travail. « Nous ne cherchons pas la course à la nouveauté. Il y a un réel travail de recherche et de développement pendant plusieurs mois pour créer un produit. Quand nous sortons un produit, nous estimons qu’il est au top » explique Simon Charlier, fondateur de la Bestiale.
La micro-brasserie perçoit la concurrence de manière positive : « Chacun a ses valeurs, on ne se revendique pas être les meilleurs mais on aime ce qu’on fait et on essaye de le faire bien. On a su convaincre les Liégeois mais on veut s’étendre dans d’autres provinces » ajoute Simon Charlier.
Les recettes sont créées par le fondateur lui-même. Une fois la recette définitive, elle est envoyée chez Anders, un brasseur limbourgeois qui reproduit les recettes de la Bestiale pour la production. L’équipe se rend régulièrement sur les lieux pour vérifier le bon déroulement des opérations. L’ambition de la micro-brasserie reste de pouvoir posséder ses propres cuves.
Un projet auto-financé
« Des investisseurs sont déjà venus me trouver et j’ai failli accepter. Malheureusement, cela ne correspondait pas à mes valeurs ! ». L’entreprise liégeoise souhaite rester autonome pour mener à bien ses projets. Le fondateur désire pouvoir avancer le plus longtemps possible avec ce schéma. « L’avenir de la Bestiale semble radieux. Nous sommes dans une très bonne période » conclut le fondateur.
(Texte et photo: Nora Belgomri (st.))