Coopératives, ETA, libérées, familiales, dirigées par un tandem ou un trio, fruit d’un management by out, etc.: nous sommes partis à la rencontre d’entreprises qui ont un modèle particulier. Aujourd’hui, rencontre avec Julien Deuse, cofondateur et administrateur délégué de Deuse à Liège.
QUELLE EST L’ACTIVITÉ PRINCIPALE DE VOTRE ENTREPRISE ?
« Nous sommes une équipe d’ingénieurs-développeurs orientés business, marketing et communication, pour proposer des solutions digitales. Nos clients sont des PME et des grands comptes.»
QUEL EST VOTRE MODÈLE D’ORGANISATION ?
«Maxime et moi, les cofondateurs gérants de l’entreprise, sommes frères jumeaux et passionnés depuis notre enfance par le développement informatique. Les ordinateurs personnels existaient alors depuis peu. Nos parents ne voulant pas nous offrir des jeux vidéo, nous avons décidé d’en développer nous-mêmes. C’est de ce premier essai concluant qu’est née notre passion commune pour le développement informatique et la création de projets.»
COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉS À CE BINÔME ?
«Nous avons tous deux effectué des études d’ingénieur civil à l’ULiège. Maxime s’est orienté ensuite vers la gestion à HEC-Liège et moi, je me suis spécialisé dans l’engineering informatique, tout en continuant à créer. En 2010, nous avons lancé une plateforme internationale proposant des mangas coréens traduits en anglais. Une passion qui a rencontré un grand succès. En 2014, nous l’avons revendue à une entreprise de la Silicon Valley. Nous avons travaillé à la stratégie digitale de Casterman. Convaincus par l’idée de lancer notre entreprise, nous avons intégré le VentureLab en 2015. Nous y avons reçu les outils, les conseils et le réseau nécessaires à sa création. Nous avons créé la société Deuse en 2016 et engagé notre premier employé en 2017. Nous sommes actuellement 36 personnes. Nous n’avions jamais imaginé grandir aussi vite.»
D’OÙ VOUS EST VENUE L’IDÉE DE CRÉER ENSEMBLE LA MÊME SOCIÉTÉ ?
« Notre papa, arboriculteur, avait une société avec son frère. Un bon exemple pour nous. Ils nous ont toujours dit que cela marchait bien entre eux, que l’entente était bonne et que l’entreprise tournait bien ainsi.»
COMMENT VOUS ORGANISEZ-VOUS ?
« Les clients viennent nous trouver pour des projets spécifiques. Nous cherchons une solution, nous les conseillons d’un point de vue business. Nous implémentons l’application ou la plateforme. De petites équipes de trois-quatre personnes travaillent sur le projet d’un client. Chaque employé travaille en parallèle sur plusieurs projets.»
QUEL EST L’IMPACT DE VOTRE MODÈLE SUR LE MANAGEMENT ?
« L’ambiance est très bonne. Mon frère et moi sommes jumeaux, mais pas pareils. Nous n’avons pas le même caractère.»
QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE MODÈLE ?
« Avec mon frère, si on a des différences, on finit toujours par se mettre d’accord. La communication est plus directe entre nous qu’entre deux associés étrangers parce qu’on est de la même famille. On ne va pas se disputer jusqu’à un point de non retour. Ce serait compliqué pour la vie familiale.»
QUELS SONT LES INCONVÉNIENTS ?
« On a parfois tendance à toujours parler boulot en famille, d’autant que notre maman s’occupe de la partie administrative de l’entreprise. Mais on a aussi une soeur, on est capable de parler d’autre chose.»
COMMENT EST-CE PERÇU PAR LES CLIENTS ?
« Ils nous confondent parfois. Mais on a connu ça toute notre vie ! En revanche, les clients avec qui on travaille régulièrement ne nous confondent pas.»
POURRIEZ-VOUS ÊTRE UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR D’AUTRES ET QUEL CONSEIL DONNERIEZ-VOUS?
« Des frères et soeurs qui ne s’entendent pas doivent évidemment éviter de travailler ensemble. Je n’ai jamais imaginé travailler autrement qu’avec mon frère. Et cela rend nos parents heureux aussi.»
(Photo Deuse)