Namur

L’auto-gouvernance en faveur de l’intelligence collective

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Coopératives, ETA, libérées, familiales, dirigées par un tandem ou un trio, fruit d’un management by out, etc. : nous sommes partis à la rencontre d’entreprises qui ont un modèle particulier. Aujourd’hui, rencontre avec Geoffroy Fauveaux fondateur et administrateur d’Oniryx à Gembloux.

QUELLE EST L’ACTIVITÉ PRINCIPALE DE VOTRE ENTREPRISE ?

« Nous sommes spécialisés dans la consultance informatique. Nous intervenons dans des organisations publiques et privées pour des applications sur mesure. Nous sommes environ 120 collaborateurs internes et externes.»

QUEL EST VOTRE MODÈLE D’ORGANISATION ?

« Notre modèle est l’auto-gouvernance. Nous travaillons, autant que faire se peut, à supprimer les couches hiérarchiques pour les remplacer par des processus en intelligence collective en répartissant le pouvoir de décision sur l’ensemble des collaborateurs.»

COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ À CETTE FORME ?

« En 2001, employé IT dans une société, j’avais déjà des modes de fonctionnement de cet ordre. J’ai créé ma société en 2008 sur un modèle collaboratif. Ma manière de fonctionner spontanée était présente dès le départ et j’ai continué dans ce même état d’esprit. J’ai découvert que je n’étais pas seul à pratiquer ainsi. J’ai fait des rencontres, des recherches, ce qui m’a aidé à développer la société. Nous avons démarré à trois et bien grandi. Comme c’est de l’intelligence collective, cela ne dépend pas que de moi. Beaucoup de personnes dans la société ont contribué à l’évolution des pratiques.»

QUEL EST L’IMPACT SUR LE MANAGEMENT ?

« Nous comptons l’équivalent d’un directeur financier, d’un responsable production, d’un responsable RH. Ce qui change, c’est la manière dont ces rôles se pratiquent. Ainsi, nos processus d’augmentation salariale sont en autodétermination des salaires, avec feed-back et information sur les différentes composantes de l’entreprise.»

QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE MODÈLE ?

« L’intelligence collective amène une implication plus forte des collaborateurs. Nous sommes tous capables de prendre des décisions dans la vie privée, en entreprise aussi, nous pouvons contribuer à des prises de décision avec le même principe de responsabilité plus ancrées dans la réalité du terrain.»

QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS ?

« Nous traversons les difficultés en tirant du constructif, à titre individuel et collectif. Notre capacité à accepter le changement, à le traverser et à en reconnaître le bénéfice nous permet d’évoluer et de nous ancrer dans une démarche empirique.»

COMMENT EST-CE PERÇU PAR LES PARTENAIRES EXTÉRIEURS ?

« Les banques sont curieuses, mais pas impactées par le modèle, tant que les résultats financiers sont là. Même chose pour nos clients ; l’essentiel, c’est la qualité du travail fourni. Nous avons créé deux fondations d’utilité publique pour sortir d’un actionnariat financier et aller vers un actionnariat de sens dont l’objet social est de promouvoir ce genre de pratique. Pour le recrutement du personnel, nous devons veiller à ce qu’il y ait une adéquation entre ce que la personne désire et notre mode de fonctionnement.»

EST-CE REPRODUCTIBLE DANS D’AUTRES SECTEURS D’ACTIVITÉS ?

« On est loin d’être les seuls. En 2020, Oniryx a construit BlackSheep Tribes, un groupe composé de sept entités et de deux fondations d’utilité publique et qui regroupe 170 personnes.»

EN QUOI POUVEZ-VOUS INSPIRER LES RESPONSABLES D’ENTREPRISES ?

« Aujourd’hui, nous échangeons avec d’autres entreprises pour promouvoir ce modèle d’organisation et redonner du sens au travail.»

UN CONSEIL À DONNER ?

« Si un entrepreneur veut se lancer dans l’intelligence collective, il doit en avoir la conviction personnelle, le désir de s’impliquer personnellement. Il faut qu’il ait envie de vivre ce modèle, pas que ce soit un fardeau. Et accepter de se remettre en question.»

(Photo Oniryx)

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