Coopératives, ETA, libérées, familiales, dirigées par un tandem ou un trio, fruit d’un management by out, etc.: nous sommes partis à la rencontre d’entreprises qui ont un modèle particulier. Aujourd’hui, rencontre avec Laurent Buzon, président de Buzon Pedestal International, fabricant de plots pour terrasses.
QUELLE EST L’ACTIVITÉ PRINCIPALE DE VOTRE ENTREPRISE ?
« Nous fabriquons des plots. Ce sont des pièces en polypropylène destinées à supporter des dalles en pierre, verre, béton, céramique ou des planchers en bois, utilisés lors de la construction d’espaces extérieurs comme des terrasses et des abords de piscines. Quatre ans après avoir créé l’entreprise, mon père est parti à la recherche de marchés étrangers. Nos plots sont fabriqués dans un produit recyclable à 100 %. Mon père avait déjà cette idée en tête il y a trente ans. Le respect de l’environnement est une valeur que nous perpétuons de génération en génération.»
COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ À CE MODÈLE D’ENTREPRISE FAMILIALE ?
« Mon père, Claude Buzon, a créé la société en 1987, au départ pour importer des plots de France. Rapidement, il a développé sa propre gamme et perfectionné ses produits. En 2017, il a passé la main à ses enfants. Mon épouse, Gülhan Aydogdu-Buzon, et moi avons créé une société et racheté toutes les parts. Nous sommes propriétaires de la société Buzon Pedestal International. Gülhan est à présent Managing Director. En tant que deuxième génération, je vais continuer le rêve de mon père. J’ai quatre enfants et l’espoir qu’ils puissent prendre la relève.»
QUEL EST L’IMPACT SUR LE MANAGEMENT ?
« L’entreprise reste familiale, mais pas patriarcale. On travaille moins en pyramidal, mais davantage en transversal. Les différents départements oeuvrent ensemble. Au départ, j’étais ouvrier stockiste. J’ai gravi tous les échelons et cela m’a fait grandir. J’ai l’avantage de pouvoir comprendre chaque niveau de la société. Chez nous, il est hors de question que les ouvriers mangent ailleurs que les employés. Les réunions se déroulent dans chaque département et à chaque niveau. Ensemble, on participe à des teams buildings.»
QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE MODÈLE ?
« Je connais l’entreprise à tous ses niveaux. Enfant, je manipulais les plots après l’école, le week-end. J’ai commencé à travailler avec mon père à seize ans. Je suis passé par toutes les étapes. Je considère chaque employé, chaque ouvrier, avec sa valeur propre, sa personnalité.
Chez Buzon, le meilleur département, c’est le Supply Chain, le stock, parce que ces personnes s’entendent bien avec tout le monde. Il y a des responsables, bien sûr, mais on travaille toujours en équipe. Le respect est l’une de nos plus grandes valeurs. Mon père nous l’avait inculqué. Nous y avons ajouté la qualité, la performance, l’engagement et l’environnement. Le fait que mon épouse et moi soyons à la barre a apporté une stabilité et une continuité à la société.»
QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS ?
« En interne, je n’en ai aucune. La plus grande difficulté, c’est de recruter du bon personnel.»
EN QUOI POUVEZ-VOUS INSPIRER LES RESPONSABLES D’ENTREPRISES ?
« Je veux protéger ma famille, pérenniser cette société afin que, quand je disparaîtrai, tout soit réglé. Je préfère avoir une dette énorme, mais être un homme heureux dans mon métier. N’oublions pas que, derrière un homme heureux, il y a toujours une femme.»
UN CONSEIL À DONNER ?
« Faites en sorte qu’avant votre disparition, la succession soit réalisée dans les règles de l’art, dans les moindres détails. N’attendez pas d’avoir 80 ans pour y penser. Pensez-y quand la deuxième génération rentre dans l’entreprise.»