Coopératives, ETA, libérées, familiales, dirigées par un tandem ou un trio, fruit d’un management by out, etc.: nous sommes partis à la rencontre d’entreprises qui ont un modèle particulier. Aujourd’hui, rencontre avec François Delahaut, gérant des Cafés Delahaut à Suarlée.
QUELLE EST L’ACTIVITÉ PRINCIPALE DE VOTRE ENTREPRISE ?
« Nous sommes spécialisés dans la torréfaction de cafés importés de petits producteurs d’Amérique centrale, latine et de la Corne de l’Afrique. Nous nous adressons à la fois aux particuliers, aux entreprises et au secteur Horeca.»
QUEL EST VOTRE MODÈLE D’ORGANISATION ?
« C’est une entreprise familiale.»
COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ À CETTE FORME ?
« L’histoire commence en 1864 avec mon arrière-grand-père, Léon Delahaut. En 1913, il rachète une épicerie dans le Vieux Namur. En 1935, son fils Emile, mon grand-père, reprend l’épicerie avec sa mère. En 1965, mon père, Pierre Delahaut, reprend les rênes de l’entreprise. En 1993, Eric,mon jeune frère, âgé alors de 19 ans, rejoint notre père qui l’initie à la vente. En 1997, au sortir de mes études de marketing, à 24 ans, j’entre dans l’entreprise. C’est une histoire de transmission avec, à chaque étape, une touche personnelle. »
POUR VOUS, CELA ALLAIT DE SOI DE REJOINDRE L’ENTREPRISE FAMILIALE ?
« Après mes études, mon père m’a proposé une place dans la société. Cette entreprise me parlait, évidemment. J’ai commencé en bas de l’échelle. Pendant plus de dix ans, j’ai fait la livraison de café, la gestion des clients. J’ai repris la direction de la société quand notre père nous a revendu ses parts en 2010.»
COMMENT L’ENTREPRISE A-T-ELLE ÉVOLUÉ ?
«D’un tempérament fonceur, entrepreneurial, j’ai décidé de rechercher d’autres marchés. Aujourd’hui, nous sommes présents dans toute la Wallonie et à Bruxelles, et nous visons la Côte belge. En 2016, nous avons ouvert un deuxième magasin de torréfaction dans la capitale. Quand j’ai repris l’entreprise, elle produisait 40 tonnes de café, aujourd’hui, 250. Nous distribuons nos cafés aussi dans des boulangeries, traiteurs, aux rayons produits locaux de grandes surfaces. Suite à cette évolution, nous avons eu besoin de davantage de place. Installés dans le parc Ecolys, nous sommes passés de 600 m² à plus de 10 000 m². Avec sa taille, notre bâtiment est devenu un outil commercial et nous a permis de proposer une offre originale.»
QU’EST-CE QUI VOUS DIFFÉRENCIE ?
«Nous pouvons inviter nos clients ou prospects à venir prendre un petit-déjeuner, un lunch dans notre restaurant, faire découvrir notre torréfaction. Nous proposons aussi des salles de réunion et de cinéma. Nous sommes les seuls torréfacteurs à proposer cett e off re ludique en Belgique. Nous organisons également des soirées événement. Nous accueillons des entreprises, des clubs de sport, des défi lés de mode, des concerts…, jusqu’à 250 personnes. Nous disposons également d’une galerie d’art. Le bâtiment est tellement grand que j’ai envie de tout faire ! C’est chouette ! On fait des choses qui sortent vraiment de l’ordinaire.»
QUELLE EST LA CLÉ DE VOTRE SUCCÈS ?
« J’agis comme si j’étais client. Pour découvrir une marque, j’aime m’installer autour d’un bar, qu’on me propose un café et visiter la torréfaction sans avoir à le demander.»
COMMENT EST-CE PERÇU PAR LE PERSONNEL ?
«J’ai pour principe que nos 35 employés soient heureux. J’aime avoir ce sentiment que les gens se plaisent bien chez nous.»
FAITES-VOUS CONNAÎTRE CETTE SPÉCIFICITÉ À L’EXTÉRIEUR ?
« Nous avons reçu plusieurs prix, le Prix de l’entreprise, trois Gazelles…»
EST-CE REPRODUCTIBLE DANS D’AUTRES ENTREPRISES ET AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER ?
« Oui, bien sûr. Je conseillerais de rester soi-même et d’être innovant. C’est essentiel pour sortir des sentiers battus.»
(Photo Cafés Delahaut)