Coopératives, ETA, libérées, familiales, dirigées par un tandem ou un trio, fruit d’un management by out, etc.: nous sommes partis à la rencontre d’entreprises qui ont un modèle particulier. Aujourd’hui, rencontre avec Arnaud Henroz, cofondateur et cogérant de l’entreprise Colonel Gustave à Andenne.
QUELLE EST L’ACTIVITÉ PRINCIPALE DE VOTRE ENTREPRISE ?
« Nous sommes spécialisés dans la confection de croquettes pour chiens et chats. Nous nous occupons de l’élaboration de la recette, de la recherche des ingrédients (dont 95 % se trouvent dans un rayon de 160 km de notre entrepôt, les 5 % restants étant des oméga 3 issus d’une algue), de l’ensachage et de l’envoi de nos produits à nos partenaires, vétérinaires, éleveurs, animaleries ou clients achetant en ligne.»
QUEL EST VOTRE MODÈLE D’ORGANISATION ?
« Nous sommes deux amis associés. On se complétait bien, lui avec un profil plus financier, opérationnel, et moi dans la vente et le marketing. Nous étions faits pour collaborer. Les tâches sont bien réparties entre nous.
COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉS À CETTE FORME ?
«Nous nous sommes connus durant nos études, puis nous avons entamé chacun notre parcours. Après mon diplôme en marketing, j’ai travaillé dans une start-up de vente de café aux entreprises. Mon associé, ingénieur e gestion, était consultant. Au moment du covid, les entreprises étant à l’arrêt, nous l’étions aussi. Par ailleurs, j’ai une chienne et je ne trouvais jamais des croquettes qui lui convenaient. Nous avons élaboré notre plan d’actions. Grâce à la crise sanitaire, pendant quelques mois, nous avons pu peaufiner notre projet. On a fait un crowdfunding, été voir les banques… Nous avons créé la société en septembre 2020. On a commencé dans un 50 m², puis dans un bâtiment de 400 m². On déménage à nouveau pour un 800 m².»
QUEL EST L’IMPACT SUR LE MANAGEMENT ?
« Le management, c’est nous. Nous avons engagé une personne pour le stock et les livraisons. Un commercial a été engagé. Une personne s’occupe du marketing à mi-temps. Nous en recherchons une autre pour un temps plein.»
QUELS SONT LES AVANTAGES DE CE MODÈLE ?
« Pour nous, je ne vois que des avantages. On se connaissait bien, on était bons amis, on avait déjà monté d’autres projets ensemble. On était chefs scouts ensemble, on a vécu des moments forts. On a appris à partager nos opinions. On a bien réparti nos tâches, on ne se marche pas sur les pieds. On est toujours contents de venir au travail, c’est notre société. On est entre amis. La semaine passe vite.»
QUELS SONT LES INCONVÉNIENTS ?
« Je n’en vois pas pour nous car ça ne s’est jamais mal passé entre nous. Cette association peut être à double tranchant, je connais des expériences qui ne fonctionnent pas. Il peut y avoir un manque de reconnaissance, des non-dits qui prennent de plus en plus d’ampleur. Un peu comme dans un couple…»
COMMENT EST-CE PERÇU PAR LE PERSONNEL ?
« Le fait que nous soyons deux amis motive tout le monde. Nous avons eu des stagiaires, tous nous ont demandé s’il n’y avait pas un poste ouvert ! Ici, comme start-up, le but est que chacun travaille bien, sans qu’on soit derrière comme dans une grande entreprise. Lors des réunions, chacun donne son avis. Quand une question se pose, on se tourne vers le réseau Entreprendre pour un conseil.»
UN CONSEIL À DONNER ?
« Foncer. Dans notre entourage de jeunes, quand certains veulent lancer leur projet, souvent ils ne passent pas à sa réalisation. Leur entourage leur dit ‘fais attention, c’est risqué, il y aura des embûches’. Les embûches arrivent une à une et ce n’est pas un problème d’en affronter une. Les aides sont nombreuses. Quand j’hésite, je me dis ‘qu’est-ce que je regretterais le plus ?’. Si c’est de ne pas avoir essayé, j’y vais.»
(Photo Colonel Gustave)