L’AXA Mind Health Report (2024) montre que la santé mentale des Belges s’est détériorée en 2023. Aujourd’hui, 1 Belge sur 5 a de sérieuses difficultés à s’en sortir. Un chiffre alarmant qui s’explique par un sentiment d’insécurité accru.
Ce rapport international démontre que l’indice de santé mentale de notre pays se détériore. La moitié des Belges (49 %) déclarent avoir des difficultés d’ordre psychologique et 1 sur 5 éprouve de sérieuses difficultés à faire face à la situation. Cela a évidemment un impact majeur sur la vie personnelle et professionnelle. Environ 1 travailleur belge sur 10 indique avoir souffert d’un burn out au cours de l’année passée et un quart des travailleurs belges (26 %) déclarent avoir pris un congé de maladie en raison de troubles d’ordre psychologique. La dégradation de la santé mentale de notre population active est liée à la sphère personnelle (35 %), à la sphère professionnelle (22 %) ou à une combinaison des deux (24 %).
« Il n’est pas étonnant qu’en période d’incertitude, les gens éprouvent davantage de difficultés d’ordre psychologique » souligne Lode Godderis, professeur au centre milieu et santé de la KU Leuven : « Les conséquences de la pandémie, le futur géopolitique incertain, mais aussi l’impact de l’IA sur notre travail sont des facteurs qui contribuent à un sentiment général d’incertitude et de peur. »
Appel à un conseiller professionnel
Par rapport aux autres pays européens, les travailleurs belges sont légèrement plus enclins à consulter un professionnel (52 % contre 46 % en moyenne européenne). Cette tendance est particulièrement prononcée chez les travailleurs souffrant d’épuisement professionnel : 73 % des Belges consultent alors un professionnel de la santé, contre 51 % en moyenne européenne.
Toutefois, le seuil à franchir pour évoquer des difficultés d’ordre psychologique dans son propre environnement de travail semble plus élevé. Seule la moitié des travailleurs belges font confiance à l’encadrement possible de leur environnement professionnel. AXA Belgium estime que cette confiance serait plus élevée si les travailleurs étaient mieux informés des initiatives existantes.
Effets positifs des contacts interpersonnels
Le professeur Lode Godderis souligne les effets positifs des contacts interpersonnels au travail.
« Soyons conscients de ce que chacun peut faire pour l’autre. Demandez régulièrement comment ça va. Mais posez-vous aussi la question suivante : comment se passe la collaboration ? Pourquoi la charge de travail est-elle (trop) élevée ? Quelles sont les solutions possibles ? … Parler des difficultés constitue le premier pas vers l’amélioration du bien-être mental au travail. »
La prévention et la protection constituent une deuxième étape, selon Karel Coudré, Director Life & Health chez AXA Belgium. Et ce, de diverses manières. « Cela inclut des formations en gestion du personnel pour les managers, mais aussi l’extension de la politique médicale aux soins de santé mentale » conclut l’expert d’AXA.
(Photo Jan Vacek / Pixabay)