L’UWE-on-tour (désormais AKT-on-Tour) a fait escale vendredi en province de Liège, précisément chez Eloy à Sprimont. Ces visites en entreprises menées à intervalles réguliers permettent notamment aux entrepreneurs de partager leurs préoccupations communes avec les responsables d’AKT for Wallonia (Union Wallonne des Entreprises et CCI) et, directement ou indirectement, avec les responsables politiques. C’est particulièrement vrai en cette période électorale.
Vendredi, à Sprimont, David Eloy (par ailleurs président d’AKT-CCI LVN) et Cécile Neven (administratrice déléguée de l’UWE (AKT for Wallonia)) avaient invité quatre candidats aux élections : Christie Morreale (PS), Diana Nikolic (MR), Olivier de Wasseige (Les Engagés) et Eric Bierin (Ecolo).
A leur rencontre, une belle variété de CEO : Thierry Castagne (Technifutur), Gilles Jourquin (Newpharma group), Christelle Belde (Jamoulle), Catherine Hurard (Okami), Sébastien Ryhon (Coretec), René Depairon (Depairon), Muriel Merchiers (GEMACO), Pierre-David Petitjean (3B Fiberglass), Olivier Douxchamps (Knauf Insulation), Juan Murillo (Carmeuse), Olivier Bronne (Etilux),…
Sujets de préoccupation
La visite de cette entreprise familiale en croissance, qui compte plus de 500 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 155 millions d’euros, a mis en avant ses deux pôles d’activités : la construction – qui couvre l’entièreté de la chaine de valeur – et la gestion de l’eau.
A chaque étape, des collaborateurs ont abordé une thématique spécifique et lancé des messages aux représentant politiques.
En premier lieu, l’emploi, et plus particulièrement la pénurie de main d’œuvre. Ce fut l’occasion d’appeler à investir davantage dans l’alternance et l’immersion, tout en soulignant que certaines entreprises agissent elles-mêmes en terme de recrutement et de formation. Rien qu’en construction, Eloy a par exemple donné 6.000 heures de formation en 2023 et dessine les contours d’une école de formation. Avec en toile de fond, une politique de subsidiation « nébuleuse et complexe », avec dans certains cas des absurdités quand « le temps utilisé pour décrocher une aide coûte parfois autant que son montant… ».
En matière de développement durable, Eloy est fier de présenter son projet d’éolienne (150 m de haut, 3,6 MegaW) dont le dossier a démarré en 2016 : déjà 8 ans donc et rien à ajouter à destination du monde politique… Le parcours d’obstacles s’achève puisque les travaux sont en vue et les pales devraient tourner en février. Cet ouvrage fera partie d’un ensemble de 5 éoliennes, avec une chez le voisin Sprimoglass et trois citoyennes en bordure d’autoroute. Une autoroute que nombre d’entrepreneurs présents aimeraient voir reliée à une future liaison Cerexhe-Heuseux-Beaufays.
Le processus de décarbonation d’Eloy s’accélérera aussi grâce à l’électrification de 200 véhicules à l’horizon 2027.
La recherche et développement constitue également un sujet de préoccupation des entreprises. Là aussi, un appel est lancé pour favoriser la lisibilité du paysage : on se réjouit du nombre d’aides, mais il est très compliqué de s’y retrouver. A quand un guichet unique ? Et le suivi – justifié évidemment – mais complexe du traitement des dossiers nécessite lui aussi beaucoup d’énergie…
Mesures concrètes
Eloy est pionnier en matière de tri et de recyclage, avec son propre centre mais aussi et surtout son site dédié à la circularité à Bierset. Les 7 millions annuels de déchets inertes en Wallonie représentent un potentiel de gisement considérable mais malheureusement peu voire pas rentable. Là aussi, le monde politique pourrait agir positivement, en favorisant notamment la circularité dans les cahiers de charges des marchés publics, en assouplissant certaines réglementations en termes d’exigences ou en développant une politique de subsidiation.
Bref, la visite et plus encore l’après-visite de l’entreprise a suscité des débats sur des thématiques plus globales, mais a aussi généré des propositions d’actions très concrètes et pas nécessairement coûteuses. Aux politiques de s’en emparer à présent !