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Comportement toxique du supérieur hiérarchique : près d’1/10 des travailleurs y serait confronté

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  • En Belgique, 9,3% des travailleurs sont confrontés à des comportements toxiques de la part de leur supérieur hiérarchique, caractérisés par un contrôle excessif et un micro-management : cela représente une augmentation de 69% depuis 2021 (5,5% à l’époque). ​ 
  • Les travailleurs qui font l’expérience de ce genre de comportement toxique de la part de leur supérieur sont également plus susceptibles de subir un comportement abusif au travail : 43,5% d’entre eux déclarent avoir été victimes d’un tel comportement au cours des 12 derniers mois. 
  • Le leadership du “laisser-faire” est loin d’être la solution. Les 13,4% des travailleurs faisant l’expérience d’un supérieur hiérarchique passif subissent encore plus fréquemment des comportements abusifs : 53,3% d’entre eux en ont été victimes au cours des 12 derniers mois.

De plus en plus de travailleurs sont confrontés à un comportement toxique de la part d’un supérieur hiérarchique. C’est ce qui ressort d’une étude récente menée par le prestataire de services RH Securex et la KU Leuven.

En Belgique, 1 travailleur sur 10 (9,3%) a un supérieur hiérarchique extrêmement contrôlant ou qui a tendance à micro-manager, soit 69% de plus qu’en 2021 (5,5% à l’époque). Ces travailleurs sont plus susceptibles d’être victimes de comportements abusifs, tant de la part de leur supérieur que de leurs collègues ou de personnes externes à l’entreprise. De plus, un style de leadership passif, actuellement ressenti par 13,4% des travailleurs, n’est pas une meilleure option. Face à ce manque de leadership, les travailleurs sont plus souvent confrontés à des comportements abusifs. “Les supérieurs hiérarchiques se doivent de soutenir activement l’autonomie de leurs travailleurs et ces derniers doivent avoir le courage de dénoncer les comportements répréhensibles”, déclare Jacqueline Jost, conseillère en prévention pour le bien-être psychosocial chez Securex.

Securex, partenaire en matière d’entrepreneuriat et d’emploi, en collaboration avec la KU Leuven, a étudié le comportement des supérieurs hiérarchiques de 1.482 travailleurs en Belgique durant le mois d’avril 2024. Pour cela, deux catégories distinctes ont été définies. La première catégorie, « close monitoring »’ (ou « surveillance étroite »), concerne les comportements de contrôle excessif et est qualifiée de toxique. Securex et la KU Leuven ont également examiné les situations dites de “chaos par la passivité”, où les supérieurs adoptent un style très attentiste, de type “laisser-faire”.

L’étude démontre que les comportements toxiques des supérieurs hiérarchiques sont en forte augmentation. En avril 2024, 9,3% des travailleurs belges ont déclaré subir un contrôle excessif ou du micro-management de la part de leur supérieur hiérarchique. Il s’agit d’une augmentation de 69% par rapport à 2021, année où le taux était de 5,5%. Les ouvriers signalent plus souvent cette situation que les employés, avec respectivement 12,5% et 8%. Cette différence s’explique en partie par la possibilité de télétravailler pour les employés, qui peut servir de tampon contre les comportements toxiques. Ainsi, seuls 5,8 % des employés qui télétravaillent sont confrontés à des comportements toxiques de la part de leurs supérieurs.

D’après une étude menée par Securex et la KU Leuven en 20231, un style de leadership toxique augmente le risque de burn-out chez les travailleurs. Cette étude récente montre que les travailleurs dont le supérieur hiérarchique a un comportement toxique sont également plus susceptibles d’être victimes de comportements abusifs au travail. Près de la moitié (43,5%) des travailleurs dont le supérieur hiérarchique exerce un contrôle excessif ont estimé avoir été victimes de comportements abusifs, tels que des agressions verbales ou physiques, des discriminations et/ou du harcèlement sur le lieu de travail, et ce au cours des 12 derniers mois. Un quart (26,1%) des travailleurs ayant un supérieur hiérarchique avec un comportement toxique indiquent avoir été confrontés à du comportement abusif de la part de leur supérieur et 17,4% à du comportement abusif par des collègues ou des personnes externes à l’entreprise.

Il y a également un nombre croissant de supérieurs hiérarchiques qui adoptent un style très passif de leadership. En 2021, 9,3% des travailleurs déclaraient avoir un supérieur passif, un pourcentage qui est passé à 13,4% en 2024 (soit une augmentation de 44,1%). Cela n’est pas sans conséquence, car l’étude établit également un lien avec les comportements abusifs dans ces cas-là. Pas moins de 53,3% des travailleurs ayant un supérieur passif ont fait l’expérience d’un comportement abusif au cours des 12 derniers mois. Dans 31,3% de ces cas, le supérieur est identifié comme étant à l’origine du comportement, tandis que dans 22,2% de ces cas, ce comportement proviendrait de collègues ou de personnes externes à l’entreprise.

Les styles de leadership qui favorisent l’autonomie et offrent une structure sont ceux qui génèrent le moins de comportements abusifs. Seuls 15,8% des travailleurs qui sont sous la supervision d’un supérieur hiérarchique adoptant ce style de leadership sont confrontés à des comportements abusifs. Cependant, ce style de leadership est moins prévalant qu’en 2021, avec une diminution de 21,7%. En 2024, 35,4% des travailleurs déclarent que leur supérieur soutient leur autonomie et leur fournit une structure (contre 45,2% en 2021).

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