‘Ces entreprises qui font vivre le sport’. Euro de football, JO, Paralympics… : 2024 est une année sportive. L’opportunité de lever le voile sur des entreprises qui, de près ou de loin, touchent au sport. Durant cet été, nous vous convions à des découvertes tout à fait inattendues et incroyablement variées…
Aujourd’hui, rencontre avec Thomas Fabry, cofondateur et cogérant d’Erase Components, implanté à Fernelmont.
Quelle est votre activité ?
«Notre petite entreprise fabrique des moyeux de roues de vélos. C’est une pièce d’une dizaine de centimètres essentielle au fonctionnement d’un vélo. Mon associé Maxime Ganhy et moi-même l’avons créée en 2018. C’est du matériel haut de gamme pour un marché de niche. Nous nous adressons principalement à des entreprises spécialisées dans la fabrication de roues de vélos, soit de petites sociétés qui réalisent de la fabrication artisanale sur mesure, soit de plus grosses sociétés avec leurs gammes de roues définies et précises. Notre matériel équipe les amateurs passionnés de vélos. Nous réalisons notre chiffre d’affaires à plus de 95 % à l’étranger.»
Comment en êtes-vous arrivé à travailler dans le secteur sportif ?
«J’avais une entreprise de fabrication de roues sur mesure. J’ai rencontré celui qui allait devenir mon associé. Ingénieur industriel en électromécanique, alors encore aux études, il avait effectué un stage chez un fabricant de moyeux allemand. Nous sommes tous deux des passionnés de cyclisme. L’idée a germé. On partait de zéro. Pendant cinq ans, nous avons travaillé sur le projet en recherche et développement après notre travail, le temps de mettre au point un produit très compliqué à concevoir. Nous nous sommes lancés à 28 ans. On a ensuite acheté une machine et on a directement eu des résultats qui nous ont permis de faire des investissements dans du matériel de production. Rapidement, en raison du succès, nous avons abandonné nos jobs respectifs pour nous occuper à 100 % de l’entreprise.»
Quelles sont vos références ?
«Nous avons une gamme assez standard, mais avec beaucoup de références parce que les spécifications des différents vélos ne sont pas les mêmes. On ne peut pas mettre le même moyeu, la même roue, sur un VTT ou un vélo de route. Le produit est différent dans son dimensionnement, mais sa technicité est très similaire.»
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
«Nous devons être à 45 % de croissance cette année et une capacité annuelle d’environ 4 000 moyeux. Nous avons fait des choix d’investissement à long terme dans des machines haut de gamme et capables de produire plus. Notre charge de production n’est pas remplie à 100 % pour le moment. En principe, nous n’avons pas besoin de faire un investissement machines actuellement. Mais on verra… Nous visons au minimum une croissance de 30 % cette année.»
Avez-vous des contacts avec le monde sportif ?
«De temps en temps, on est en contact avec le monde sportif, mais ce n’est pas fréquent. Davantage depuis quelques mois parce que nous avons décidé de mettre un peu plus l’accent sur la communication. Ce serait pas mal d’aller chercher quelques personnalités sportives et de les faire parler de notre produit. Nous sommes en contact avec Cyril Saugrain, ancien professionnel français et commentateur à la RTBF.»
Tirez-vous une satisfaction particulière de fournir des produits dans ce secteur ?
«Oui, évidemment, cette activité est née de notre passion, et uniquement de celle-ci.»
Avez-vous des relations privilégiées avec vos clients ?
«Pas avec les clients finaux, les cyclistes. Nous nous adressons à une clientèle B2B.»
Quel regard portez-vous sur les Jeux Olympiques ?
«Cela m’intéresse, je vais regarder, mais de manière personnelle. L’entreprise n’a pas grand-chose à faire des Jeux Olympiques. Cela ne va pas changer notre année.»
(Photo Erase Components)