‘Ces entreprises qui font vivre le sport’. Euro de football, JO, Paralympics… : 2024 est une année sportive. L’opportunité de lever le voile sur des entreprises qui, de près ou de loin, touchent au sport. Durant cet été, nous vous convions à des découvertes tout à fait inattendues et incroyablement variées…
Aujourd’hui, rencontre avec Jean-Claude Havaux, administrateur délégué de Brevo Motors.
Quelle est votre activité ?
«Nous produisons un ensemble de produits destinés à améliorer les performances de motos de compétition. Dans notre production et assemblage, il s’agit d’une moto mini GP et d’un simulateur pour motos GP. Cette production est encore un projet industriel. Actuellement, les pièces pour le marché de la compétition sont produites en Italie chez notre partenaire de développement, Tisi. Mais dès qu’on aura fini les étapes en cours, on entamera la production en Wallonie. Trois personnes seront dédiées à l’assemblage. Nous espérons ainsi renouer avec le passé industriel motocycliste liégeois : Saroléa, Gillet et FN.»
Comment en êtes-vous arrivé à travailler dans le secteur sportif ?
«Si je suis passionné de technologie et d’innovation ayant fondé des sociétés medtechs (ZenTech et Dim3), je le suis aussi de moto. Aujourd’hui, j’ai la chance de transformer cette passion en réalité opérationnelle. J’ai de la famille dans le Trentin Haut-Adige, ma mère y étant originaire. Un membre de cette famille a créé il y a quelques années une société de fabrication de pièces de motos de course à la demande, Tisi, pour de grands groupes. Je suis entré dans le capital et m’y suis impliqué. Ma passion s’est alliée à la raison. Nous avons développé une compétence en motos de vitesse à destination des circuits avec l’aide d’anciens pilotes de motos GP. Une gamme de mini GP a été mise au point par l’équipe avec une technologie applicable à des motos de course.»
Quelles sont vos références ?
«Les ventes en Espagne, en Italie, des marchés fondamentaux, en Belgique, et bientôt en France. Les appréciations de pilotes chevronnés, les performances de notre pilote d’essai française, Lucie Boutesseule. La version électrique est sortie au printemps après avoir passé les étapes de validation avec des pilotes.»
Quels sont vos objectifs ?
«On a créé un réseau de partenariats en Belgique et en Europe. Nous avons déjà vendu plus de 15 motos, notamment une à un pilote belge de compétition. Aujourd’hui, le projet est de construire des motos qui seront vendues en Europe. L’ambition est d’en vendre aussi aux États-Unis. Via les écoles de formation, nous visons surtout les jeunes qui veulent devenir pilotes de compétition moto. C’est donc aussi un projet sociétal. Mais aussi les motards comme moi qui aiment aller vite et en sécurité sur des circuits. Des pilotes professionnels l’utilisent également pour s’entraîner.»
Comment appréhendez-vous le monde sportif ?
«Nous sommes dans le milieu de la moto depuis dix ans avec la société de ma famille italienne. Cela m’a permis d’appréhender les dangers. Nous sommes surtout dans la formation des sportifs, pas dans la course elle-même. On peut ainsi apporter des valeurs aux jeunes. La sécurité est importante, on voit l’amélioration des performances.»
Tirez-vous une satisfaction particulière de fournir des produits et des services dans ce secteur ?
«Travailler avec des jeunes, les voir progresser, découvrir les individus doués, avoir un rôle social, apporte de la satisfaction. C’est une école de vie. Un plaisir aussi.»
Comment vivez-vous cette nouvelle aventure professionnelle ?
«Allier sa vie professionnelle à sa passion avec un beau projet innovant, c’est un bonheur.»
Quel regard portez-vous sur les Jeux Olympiques ?
«Un regard positif. Notre simulateur est utilisé par certains sportifs pour renforcer leur gainage au niveau des jambes.»
(Photo Moto80, Jonathan Gaudin)