Septembre marque l’entrée de nombreux jeunes diplômés sur le marché du travail. Bien que favorable, le marché du recrutement est plus prudent cette année : le volume de recrutement a chuté de 15% par rapport à 2022 et les salaires sont revenus à des niveaux “pré-covid” après le pic de la “guerre des talents”.
Dans ce contexte, une question se pose : les expériences extra-professionnelles peuvent-elles surpasser l’expérience professionnelle ? Olivier Dufour, Managing Director chez Page Personnel, décrit une Belgique toujours axée sur les compétences techniques et le bilinguisme, malgré la montée en importance des soft skills pour les moins expérimentés.
Baisse de 15% des recrutements
Avec l’inflation, les incertitudes géopolitiques et le ralentissement économique, les employeurs sont devenus plus prudents en matière de recrutement. La pratique de l’inflation des salaires et des offres excessives s’est résorbée. « Bien que le marché reste encore favorable aux candidats, la pression sur les employeurs a diminué, et l’incertitude économique entraîne des délais » observe Olivier Dufour, Managing Director chez Page Personnel. Ce ralentissement est également visible dans le nombre de recrutements. Il se traduit par une baisse de 15% du recrutement en Belgique par rapport aux deux dernières années, qui étaient particulièrement favorables. Dans la majorité des secteurs, on hésite à déployer les grands moyens pour recruter, et les recruteurs se montrent plus exigeants dans le choix de nouveaux candidats.
Expériences extra-professionnelles et langues…
Il est beaucoup question aujourd’hui de l’importance des expériences extra-professionnelles. De nombreux jeunes diplômés enrichissent leurs parcours avec des séjours Erasmus, des années à l’étranger et du bénévolat. Autrefois, l’expérience professionnelle était l’indicateur principal de la valeur d’un candidat, mais le débat sur l’importance des soft skills par rapport aux hard skills s’intensifie. Toutefois, en Belgique, les qualifications, le bilinguisme et la formation restent prioritaires pour les recruteurs. « Un candidat démontrant des capacités linguistiques et des compétences spécifiques au métier sera toujours prioritaire », affirme Olivier Dufour. Néanmoins, les soft skills prennent de l’importance pour les personnes ayant moins d’expérience. Au-delà des connaissances techniques et linguistiques, les recruteurs cherchent des candidats autonomes, responsables, capables d’apprendre rapidement et de résoudre des problèmes.
Jobs et stages : de premières expériences enrichissantes
En Belgique, de nombreuses formations n’incluent pas de stages, et beaucoup d’étudiants n’ont pas de jobs étudiants. Pourtant, la curiosité intellectuelle et les expériences pratiques font la différence. « Nous rencontrons des titulaires de master qui n’ont jamais travaillé ni fait de stage et ne savent pas ce qu’ils veulent faire », souligne Olivier Dufour. Ce manque d’expérience peut conduire à une mauvaise orientation et à des départs prématurés. Les jobs étudiants, stages et expériences qui demandent de l’autonomie, une prise de décision et un sens des responsabilités permettent de mieux définir ses aspirations, rendant le recrutement plus ciblé et rassurant pour les employeurs.
Petit conseil pour les jeunes diplômés : « Ne perdez pas espoir et gardez en mémoire toutes vos réalisations. Face aux refus, restez persévérants : il suffit d’un seul oui ! Pour valoriser votre parcours, mettez en perspective vos expériences et soulignez votre engagement », conclut Olivier Dufour.
Photo : pixabay – BettyV – Les stages et jobs d’étudiants sont des expérience à valoriser auprès des employeurs…