‘Ces entreprises qui font vivre le sport’. Euro de football, JO, Paralympics… : 2024 est une année sportive. L’opportunité de lever le voile sur des entreprises qui, de près ou de loin, touchent au sport. Durant cet été, nous vous convions à des découvertes tout à fait inattendues et incroyablement variées…
Aujourd’hui, rencontre avec Jean-Yves Mignolet, CEO de Myocène à Liège.
Quelle est votre activité ?
«Myocène est spécialisée dans le développement d’un dispositif d’objectivation et de mesure de la fatigue musculaire pour les sportifs de haut niveau. Ce qui n’existait pas auparavant. La fatigue musculaire constitue un paramètre fondamental lié à la performance sportive. Cette avancée majeure permet aux élites sportives de mieux concevoir leurs entraînements et de réduire les accidents liés à la perte de force. Nous prévoyons un lancement du dispositif sur le marché des clubs professionnels dans le courant d cette année. Nous venons d’obtenir la certification d’Iso médical. Elle nous sera utile pour attaquer le marché américain.»
Comment en êtes-vous arrivé à travailler dans le secteur sportif ?
«Pierre Rigaux, médecin, cofondateur de Cefaly, spécialisée dans le traitement des migraines, avait travaillé pour le monde du sport et déjà eu cette idée de mesurer la fatigue musculaire. Les moyens technologiques s’étant améliorés depuis, il a relancé l’idée. Ingénieur de formation en électronique, j’ai eu l’occasion de collaborer avec lui pendant dix ans chez Cefaly en tant que responsable R&D. Quand nous avons créé Myocène en mai 2020, il m’a proposé d’en prendre la direction.»
Quelles sont vos références ?
«Depuis sa présentation à l’automne 2021, plus de mille athlètes ont pu tester le dispositif lors de leurs entraînements, et plus de 12 000 mesures ont été réalisées. Nous travaillons également avec des universités qui ont validé la technique de manière scientifique. Nous sommes en train de finaliser les évolutions du prototype déjà en utilisation dans les clubs professionnels. Ils ont été séduits par la technique et ont loué des appareils pour pouvoir déjà travailler avec cette fatigue musculaire. Les responsables de la préparation physique du Paris Saint-Germain (PSG), avec lequel nous avons un partenariat, l’utilisent pour les joueurs. Nous avons également signé avec les clubs de Braga au Portugal et de l’OCG Nice. En novembre 2022, un professeur de l’Université de Saint-Etienne a réalisé une étude scientifique validant nos résultats. Depuis lors, deux universités françaises sont clientes. L’ULiège loue l’appareil pour une étude sur la fatigue musculaire.»
Comment appréhendez-vous le monde sportif ? Quelles sont ses exigences ?
«Comme ce produit est tout à fait innovant, une éducation de marché est à faire. Nous donnons aux staffs de préparation physique des protocoles clé en main sur la façon d’utiliser l’appareil, à quel moment faire la mesure, quelles conclusions en tirer, etc. Nous devons convaincre différents interlocuteurs : médecins, préparateurs physiques, directions…»
Tirez-vous une satisfaction particulière de fournir ces produits dans ce secteur ?
«Oui, nous recevons un excellent accueil quand nous présentons notre technologie. Elle est toujours très bien perçue.»
Avez-vous des relations privilégiées avec vos clients ?
«Oui, ils sont toujours intéressés de communiquer avec nous sur les résultats qu’ils obtiennent. Il y a beaucoup de partages, de liens entre nous.»
Quel regard portez-vous sur les Jeux Olympiques ?
«Nous avons eu des contacts avec le COIB et des fédérations Mais on ne va pas bénéficier de cette dynamique. Mais on doit comprendre ce qui se passe et être attentif aux attentes des sportifs dans leurs préparations afin de pouvoir leur apporter une réponse.»
(Photos Myocène)