C’est au cœur de l’Ardenne namuroise qu’est née Lubay, une marque de maroquinerie éco-consciente locale et durable créée par une jeune femme, Soho Francotte, et proposant sacs, portefeuilles, housses d’ordinateur, pochettes pour téléphone… Tout est fabriqué maison en peaux de raisins et en liège. A l’occasion d’Octobre Rose 2024, elle s’associe à Think Pink Belgium, la campagne nationale de lutte contre le cancer du sein.
La jeune artisane est riche d’un parcours peu banal. Née aux Philippines, adoptée en Belgique, Soho Francotte a étudié la philosophie à l’UCLouvain. Après ses études, elle travaille d’abord dans l’enseignement à Bruxelles, puis mène avec son compagnon une vie de musicienne enchaînant tournées et concerts en Belgique avec leur groupe alternatif. En recherche de calme, d’une autre qualité de vie, le couple s’installe voici quatre ans à Baillamont dans le sud des Ardennes. Un an plus tard, nouveau tournant, Soho décide de se lancer dans l’entrepreneuriat. « Je voulais faire quelque chose de mes mains » commence-t-elle.
Durant la parenthèse des confinements, elle en profite pour apprendre à coudre et créer ses propres patrons de vêtements. « Pourquoi ne pas me lancer dans une entreprise créative ?, se demande-telle. Je suis petite et je confectionnais mes vêtements moi-même. Des vêtements, c’est compliqué, il faut différentes tailles. Mais pourquoi ne pas confectionner des sacs à main ? ». Ce qui la mène à la création de Lubay, un nom d’inspiration philippine pour une marque de sacs engagée envers les animaux et l’environnement. Un saut dans l’inconnu avec des interrogations, essais, erreurs et déceptions. Mais aussi de l’enthousiasme. « C’est chouette d’apprendre de façon autodidacte. »
Le temps et la persévérance font que le projet se développe, que les incertitudes sont acceptées comme faisant partie du quotidien.
Engagée et récompensée
Pour les matériaux, le choix était clair. « Je n’utilise plus de cuir depuis très longtemps. Dans cette optique, j’avais envie de rester cohérente avec ma façon de vivre. J’ai fait des recherches pour savoir ce qui se faisait comme alternatives. Ce monde bouge assez vite, il y a souvent des innovations. J’ai commencé avec le Pinatex réalisé à partir de fibres de feuilles d’ananas. Mais cela venait de loin. J’ai alors trouvé le Grape Skin fait à partir de déchets de l’industrie viticole et qui vient d’Italie, et le liège, du Portugal. Un matériau que j’aime beaucoup et qui existe dans de nombreux coloris. »
En 2021, la jeune artisane commence à vendre ses créations en ligne et dans quelques points de vente. « J’essaie de garder un prix accessible (de 199 à 299 €), en fonction du modèle. Je rentre dans mes frais. A terme, j’aimerais être secondée, notamment pour le marketing. »
Son travail a été récompensé par le prix Coup de coeur du concours national Vitrine de l’Artisan 2022. « Mes objectifs sont de travailler sur la croissance, de donner de la visibilité à la marque. »
Depuis sa création, Lubay s’engage à créer des sacs au design élégant et raffiné, dans un esprit éco-durable. En octobre, l’engagement de la marque prend une nouvelle dimension avec une action solidaire en faveur de Think Pink. « J’ai décliné la pochette pour téléphone en rose. » Un accessoire élégant et pratique fabriqué en Wallonie à partir de liège. Les bénéfices nets de chaque pochette rose vendue seront intégralement reversés à Think Pink Belgium.
(Photo Lubay)
