Philippe Barras vient de passer le relais de la présidence d’AKT – CCI Wallonie à un tandem composé de David Eloy, actuel président d’AKT – CCI Liège-Verviers-Namur, et de Jérôme Vecchio, actuel président d’AKT – CCI Hainaut.
Rencontre avec celui qui a été déterminant dans le rapprochement des CCI, d’abord, et avec la structure qui s’appelait encore l’Union Wallonne des Entreprises ensuite, en vue de la création toute récente d’AKT.
Quelle a été votre priorité quand vous avez été désigné président de CCI Wallonie en juin 2020 ?
Il y avait un besoin de coordination entre les différentes CCI (Wallonie picarde, Hainaut, Luxembourg belge, Brabant wallon et Liège-Verviers-Namur). Elles exercent le même métier, appartiennent à une même famille mais fonctionnaient plutôt comme des cousines avec des interactions ponctuelles.
Il était aussi important de créer un esprit d’équipe afin d’envisager des projets en commun. Je ressens aujourd’hui que nous sommes de plus en plus soudés. Cette approche collaborative se développe également au sein des différentes équipes.
D’autre part, je suis évidemment rentré dans une multitude de dossiers pour bien connaître les activités et les sujets de préoccupation.
Vous avez en quelque sorte préparé un terrain favorable à la création d’AKT…
C’est vrai que les différentes directions ont appris à se connaître et à s’apprécier au fil de réunions organisées à intervalles réguliers. Le changement de président à l’UWE a été déterminant pour le rapprochement. Pierre Mottet était convaincu qu’il fallait nous organiser en s’inspirant du Voka en Flandre. Nous avons ainsi bâti le projet d’AKT qui a été officiellement présenté lors d’une grande soirée en avril à Namur. Aujourd’hui, cette alliance doit grandir et faire ses preuves.
A côté de cet immense chantier, si on se limite à retenir un deuxième grand succès de votre mandat, c’est la Certification en Entrepreneuriat Durable. Comment ce projet est-il né et a grandi ?
La thématique de la durabilité est évidemment devenue incontournable pour les entreprises. Nous avons fait le choix de nous inscrire dans la démarche du CIFAL, l’antenne régionale de l’UNITAR, laquelle est l’agence de l’ONU pour le développement durable. Le parcours pour les entreprises s’échelonne sur trois ans afin d’aboutir à l’obtention de ce Certificat avec le label UNITAR.
Le Voka avait mis au point une méthodologie que nous avons adaptée à la réalité wallonne. Nous avons formé nos équipes, créé des comités d’évaluation et lancé ce programme de Certification reconnu internationalement, à la sortie du covid.
Actuellement, près de 80 entreprises wallonnes sont inscrites dans ce programme. Cette Certification constitue une véritable valeur ajoutée pour les sociétés et leur permet de prouver leurs actions durables. Il faut rattraper le temps perdu.
Quel est votre sentiment en quittant une fonction qui a mobilisé énormément de temps et d’énergie au profit d’un engagement fort dans la politique de votre commune ?
Je suis très content d’avoir assumé ce mandat particulièrement instructif, au cours duquel j’ai rencontré beaucoup de personnes formidables. Je suis évidemment heureux d’avoir bouclé les deux grands projets que nous venons d’aborder. Le train est sur les rails et j’ai toute confiance en mes successeurs et aux différentes équipes en place pour faire grandir les deux bébés. Je considère d’ailleurs que la qualité et la motivation du personnel des CCI constituent un véritable atout.
Enfin, je constate que le dynamisme entrepreneurial est toujours bien vivant et qu’il ne demande pas grand-chose pour se développer.
Deux fils rouges pour un parcours
Philippe Barras est un homme de réseaux, mais pas seulement. Discret mais efficace, pragmatique, organisé, diplomate, apprécié par tous, ce Brabançon est capable d’avoir une vision à long terme.
Sa carrière s’est tissée à travers deux fils rouges :
– le management: Philippe Barras a dirigé des entreprises privées et a assumé des mandats publics, directeur général du TEC Brabant wallon puis vice-président du TEC (après la fusion au cours de laquelle il est intervenu comme expert), ou encore commissaire spécial du gouvernement wallon pour remettre de l’ordre dans les sociétés publiques de logement.
– le commerce international, sa formation de base, qu’il a pratiqué en entreprise (il fut nominé ‘Export manager de l’Année’), dans un cabinet ministériel, comme représentant des entreprises au Fonds du Commerce extérieur (OBCE) et au démarrage de l’Agence Wallonne à l’Exportation (Awex). A travers sa présidence à la CCI Wallonie, cet ancien administrateur de la CCI Brabant wallon a notamment siégé au comité exécutif de la fédération nationale des CCI (Belgian Chambers), au conseil d’administration et au comité stratégique d’AKT for Wallonia (alors UWE), ou encore au groupe de travail des opérateurs de l’Awex et au comité de pilotage SDG Entreprises du Service Public Wallon.