La période du Nouvel An est le moment que de nombreux employeurs choisissent pour organiser des fêtes d’entreprise et porter un toast à la nouvelle année entre collègues, encore souvent avec (entre autres) un verre d’alcool. Une étude récente du prestataire de services RH Securex montre que 11,1 % des travailleurs en Belgique dépassent les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé en matière de consommation d’alcool. Bien qu’il s’agisse d’une baisse de 26 % par rapport à 2021 (15,1 % à l’époque), ce chiffre reste inquiétant…
Baisse de la consommation excessive d’alcool après le pic temporaire de 2021
Le nombre de travailleurs consommant de l’alcool de manière excessive a fortement diminué, passant d’environ 15,1 % en 2021 à 11,1 % en 2024. D’une part, cette diminution peut s’expliquer par un changement général des habitudes de consommation d’alcool des Belges qui était déjà en cours avant 2021 ; le nombre de travailleurs en Belgique ayant une consommation excessive d’alcool avait déjà diminué entre 2018 et 20221. D’autre part, les confinements de 2021 et le télétravail obligatoire ont eu un impact temporaire négatif sur la consommation d’alcool de nombreux travailleurs, en particulier des cadres2.
Pourtant, la consommation excessive d’alcool chez les travailleurs est encore trop élevée : le Conseil supérieur de la santé recommande de ne pas boire plus de 10 unités d’alcool par semaine. En Belgique, plus d’un travailleur sur dix boit plus. Ce sont surtout les hommes (16%) et les cadres (15,1%) qui boivent encore trop, bien que leur consommation d’alcool ait diminué respectivement de 27% et 38% depuis 2021. Les travailleurs du secteur tertiaire (15 %), qui vendent des biens et des services, restent également plus vulnérables que les travailleurs des autres secteurs (8,4 %).
Il est intéressant de noter que la consommation d’alcool des femmes (6,7 %) et des non-cadres (10,1 %) est restée stable après 2021.
Nécessité d’une politique proactive en matière d’alcool sur le lieu de travail
Securex conseille aux entreprises de mettre en œuvre de manière proactive une politique claire en matière d’alcool. Celle-ci comprend une interdiction générale de l’alcool sur le lieu de travail afin de minimiser les risques. Si l’alcool est autorisé lors d’événements organisés par l’employeur, ce dernier devrait mettre en place un système de moyens de transport sécurisés afin d’éviter que les travailleurs ne prennent le volant sous l’influence de l’alcool. L’employeur peut également fournir un nombre suffisant d’éthylotests dans un endroit bien visible et encourager explicitement leur utilisation.
Les directives de la CCT n° 100 fournissent aux employeurs un soutien pratique dans la conception et l’évaluation des mesures et permettent d’administrer, si nécessaire, des tests non médicaux tels que des tests urinaires ou des tests comportementaux/psychomoteurs.
La consommation excessive d’alcool par les travailleurs peut être due en partie au fait qu’ils sont confrontés à des facteurs de risque tels que la charge émotionnelle et la chargé privée. Les employeurs peuvent offrir à leurs travailleurs un soutien supplémentaire dans ce domaine, notamment par l’intermédiaire d’un conseiller en prévention aspects psychosociaux ou d’un Employee Assistance Program (EAP).
1 Baromètre de prévention Sciensano (2022)
2 Etude Securex en 2021 – https://press.securex.be/15-des-travailleurs-belges-consomment-trop-dalcool