Un voyage de prospection au Togo et au Bénin avec l’Awex a permis à la société liégeoise AET d’ouvrir une nouvelle page de son développement international. « C’est comme quand je suis parti en Chine il y a plus de 40 ans » se souvient Benoît Lismonde, son CEO. « L’Afrique, avec sa population dont plus de 50 % a moins de 25 ans, offre de grandes possibilités de croissance, notamment l’Afrique de l’Ouest qui veut rester francophone, mais désire s’affranchir de la France. Il y a donc de bonnes places à prendre pour les entreprises belges. »
Depuis plus de 40 ans, AET exporte des produits européens de grande consommation, alimentaires et non alimentaires, soit près de 400 containers par an dans plus de 45 pays. Installé alors à Taïwan, Benoît Lismonde, économiste et sociologue de formation, lance des chaînes de distribution en Asie. En 2000, il décide de rentrer en Europe. « Les Asiatiques m’ont demandé de chercher et de leur expédier des produits européens. »
C’est ainsi qu’a commencé AET en 2007, société passée de zéro à près de 18 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Soit une croissance de 15 % par an ces 3 dernières années. « Ma femme taïwanaise, Shenny Chem, en est la directrice générale et gère l’international. »
AET a créé 2 autres sociétés, à Taïwan et à Shanghai. « On réalise 80 % d’exportation de produits européens dont 60 % dépendent de 4 pays, Chine, Taïwan, Hong-Kong et Corée du Sud, et 20 % des produits sont importés ici. Beaucoup de sociétés importent d’Asie, nous, nous faisons l’inverse. C’est notre spécificité. »
AET compte 3 types de clients : la grande distribution, les ventes par e-commerce et les importateurs-distributeurs.
Business et impact sociétal en Afrique
Pour 2025, l’objectif est clair : « Doper le marché du Benelux et développer 2 nouveaux marchés, les Etats-Unis et l’Afrique, un marché au fort potentiel. Pas mal de chaînes s’y développent. Une classe moyenne supérieure achète des produits français et belges (chocolat, vins, champagne, machines à café…). Nous allons travailler avec des agriculteurs locaux en Afrique, importer des machines chinoises mécanisées et modernisées pour permettre aux Africains de torréfier eux-mêmes les noix de cajou qu’ils produisent en quantité, mais qui partent en Asie. En plus du business, nous voulons avoir un impact sociétal, aider les Africains à développer leur agriculture, à créer de la valeur ajoutée sur place. »
AET occupe une douzaine de personnes en Belgique et une dizaine en Asie. « Nous travaillons en 8 langues, le personnel vient d’un peu partout.» En 2021, AET a acheté un important entrepôt dans le parc d’activités de SPI à Harzé. « Un bâtiment aux normes agroalimentaires. On fait de l’étiquetage, de la consolidation dans les containers. Avec l’aide de la Région wallonne, nous voulons acheter des emballages pour conditionner. Un autre de nos objectifs est de créer notre marque propre, Serenco, composée de produits placés en tête de gondole dans la grande distribution. Nous allons nous développer ainsi sur le nord de la France et le Benelux. Cela pourrait servir de canal de distribution pour de petits producteurs belges pour se développer en Asie.»
Autre société créée par Benoît Lismonde en 2006, Euregio Business Center (EBC) possède les bâtiments de Rotterdam 21, centre de coworking et de bien-être à deux pas de la gare des Guillemins. Rotterdam 21 a obtenu un prix de CBC-KBC pour son ESG (Environment Social Governance), sa production importante d’énergie solaire avec plus de 100 panneaux solaires en ville et un traitement de l’eau de pluie, et sa restauration artistique et patrimoniale. « Nous avons fait appel à de petits artisans locaux. Au R21, nous rassemblons des entrepreneurs intéressés par l’international. » Et par l’envie de travailler dans un havre de paix autour d’un jardin arboré de 400 m² en pleine ville.
(Photo ATE)
