
Alors que le nouveau gouvernement fédéral prévoit de supprimer les écochèques, plus de la moitié des entreprises de notre pays doivent chercher une solution pour les remplacer. Une étude menée par Acerta, expert en RH, montre que 55,8 % des entreprises attribuent des écochèques. La suppression des écochèques leur pose un défi, surtout si elles veulent s’assurer que le pouvoir d’achat de leurs travailleurs ne sera pas affecté…
La fin des écochèques, comme le prévoit le nouvel accord de coalition fédéral, touchera un grand nombre d’entreprises et de travailleurs dans notre pays. Plus de la moitié des employeurs (55,8 %) du secteur privé attribuent ces écochèques jusqu’à présent. L’écochèque est donc de loin le chèque le plus populaire parmi les entrepreneurs, devant le chèque-repas, qui est attribué par un peu plus de quatre entreprises sur dix (41,96 %). Aujourd’hui, pas moins d’un tiers des travailleurs (32,16 %) reçoivent des écochèques. En revanche, ce chiffre est légèrement inférieur à celui des chèques-repas, qui sont perçus par 44,45 % des travailleurs de notre pays.
D’autres chèques disparaitront aussi…
Olivier Marcq, expert juridique chez Acerta Consult : « L’accord de coalition sur la suppression des différentes formes de chèques avantageux, qui prévoit de ne maintenir que les chèques-repas, n’a pas encore fait l’objet d’une loi. Pour cela, les partenaires sociaux sont sollicités. Nos chiffres montrent clairement qu’une grande partie des employeurs et des travailleurs sont concernés. L’écochèque ne sera pas le seul à disparaitre : les chèques-cadeaux et les chèques sport et culture feront également leurs adieux. Toutefois, ces derniers sont beaucoup moins populaires et les conséquences ne s’y feront donc pas autant sentir. Les chèques consommation constituent donc un cas particulier : ils ont été accordés sous la forme d’une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat dans les cas où les entreprises avaient obtenu de bons résultats pendant la crise. Il semble improbable de tirer un trait sur le populaire écochèque sans proposer de solution de remplacement pour le pouvoir d’achat des travailleurs. Dans cette optique, le gouvernement fédéral demande également aux partenaires sociaux de proposer une solution de remplacement en concertation. Il est par exemple impossible de transférer simplement l’avantage aux chèques-repas. Les instructions prévoient par exemple la possibilité de convertir les écochèques en chèques-repas, mais les situations diffèrent à la fois en termes de secteur et d’entreprise. Il existe donc des situations où les travailleurs reçoivent à la fois des écochèques et le montant maximal de chèques-repas, mais aussi des cas où seuls des écochèques sont accordés. L’accord de coalition prévoit également d’augmenter le montant maximum des chèques-repas de deux fois 2 euros d’ici la fin de la législature, jusqu’à un plafond de 12 euros par jour de travail. Toutefois, il reste à voir quand la législation en la matière deviendra concrète, ce qui donnera aux partenaires sociaux un cadre clair afin d’élaborer en concertation des solutions pour remplacer le système actuel de chèques. »
Pas les mêmes conséquences partout
En outre, les chiffres montrent que les défis ne sont pas les mêmes dans toutes les régions. En Wallonie, par exemple, les écochèques sont presque aussi populaires que les chèques-repas, chacun concernant un travailleur sur trois. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, seul 1 travailleur sur 4 (23,92 %) sera touché par la suppression de l’écochèque. Olivier Marcq conclut: « Cette différence ne s’explique pas par les régions, mais plutôt par la taille des entreprises et leurs activités. Ainsi, nous constatons que les écochèques sont plus susceptibles d’être attribués dans le cadre d’une consultation sectorielle, alors que les chèques-repas sont attribués à la fois dans le cadre d’une consultation d’entreprise et d’une consultation sectorielle ».
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