
Saviez-vous que l’exposition immersive « Lascaux Expériences », qui s’était tenue au Préhistomuseum en 2021-2022 et avait permis de découvrir les grottes de Lascaux en Dordogne comme si on y était, et en première mondiale, était due en partie au talent d’un jeune spécialiste liégeois en réalité virtuelle ? Plus précisément, le fruit d’une collaboration entre le Liégeois Quentin Valembois et un designer marseillais, Alexandre Garland, du Studio Chipo y Juan. « Lui s’est occupé du design et moi du développement du jeu » précise le jeune trentenaire. « Nous nous sommes tous deux retrouvés à Ramioul dans une bonne ambiance liégeoise ! »
Depuis lors, les projets de Valem Studio se sont multipliés. Récemment, il a été sélectionné pour un programme d’accélération sur le store officiel de Meta pour son jeu vidéo ‘Détective VR’. « Un honneur réservé à très peu de jeux. »
« L’ULiège, un terrain favorable pour l’innovation »
Les maths mènent à tout, la preuve. Une fois son diplôme en mathématiques et un master en programmation décrochés à l’ULiège, en 2016, Quentin Valembois travaille comme chargé de projets pour l’ULiège.
A la demande de HEC-Liège, il lance un projet d’apprentissage de la réalité virtuelle, puis les facultés d’architecture, de Gembloux Agro-Bio Tech et de psychologie font également appel à lui. « L’ULiège est un terrain favorable pour l’innovation. Cela m’a permis d’être un peu le pionnier sur le sujet, alors que je sortais à peine des études. »
Une appli de VR qu’il met sur YouTube compte 100.000 vues au bout d’un an. « Sans le savoir, j’avais créé une vidéo qui n’existait pas. On m’a demandé de plus en plus de contenus. »
Il diminue son temps à l’université et, en 2023, lance sa société, Valem Studio SRL. « Elle est basée sur la chaîne YouTube qui aide à faire des applications pour des jeux de réalité virtuelle. Une communauté s’est créée. Aujourd’hui, on a deux chaînes, une de vulgarisation qui compte 90.000 abonnés, et l’autre plus technique, s’approche des 50.000 abonnés du monde entier… Nous avons également lancé Patreon, une plateforme payante pour les développeurs qui veulent aller plus loin que l’apprentissage. On a créé un business model assez unique, avec une communauté de gens qui suivent nos formations. Le boom du Metavers et les casques de VR démocratisés nous ont permis aussi de nous développer. »
Valem Studio commence alors à recevoir des demandes de projets de la part de nouveaux clients. C’est le cas des responsables des grottes de Lascaux. « Pendant le Covid, ils ont eu l’idée d’utiliser la réalité virtuelle pour faire visiter les grottes à des personnes du monde entier. Les grottes scannées, nous avons été chargés de reconstruire les modèles 3D et Alexandre Garland du design. Un chouette projet qui a été vu pour la première fois au Préhistomuseum, puis à Monaco où le prince Albert l’a testé, en Italie… »
Un jeu innovant et une communauté
La start-up liégeoise commence alors à développer ses propres projets. C’est le cas du jeu « Détective VR », sorti il y a quelques mois. « Avec ce jeu, nous transformons le salon de tout en chacun en escape game. »
Là encore, Quentin et ses deux collaborateurs se sont montrés créatifs. Ce qui leur a permis d’entrer dans un programme d’accélération mis en place par Meta pour promouvoir certains jeux et d’accroître la visibilité. « Nous les avons rencontrés à Gamescom, le salon international du jeu vidéo à Cologne. On est innovant par la VR et par notre jeu de réalité mixte mélangeant réel et virtuel. Et on est un des rares studios de jeux vidéo basés sur une communauté qui teste nos jeux, demande des formations, des projets… C’est notre vitrine, qui nous donne un écho de ce qu’on fait. Tout cela a intéressé Meta. »
Actuellement, Valem Studio travaille sur différents projets pour de nouveaux clients. « Des jeux inédits sortiront cette année et on continue les tutos, les formations. »
Les objectifs du studio liégeois ? « Je voudrais qu’on soit cinq personnes dans deux à trois ans. J’ai envie de garder cet aspect dynamique de start-up, avec une synergie et, à l’avenir, rester une petite boîte spécialisée de 10-15 personnes, une société de développement basée sur la communauté. »
Pour Valem Studio, la partie ne fait que commencer.