
Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Olivier Staquet, directeur technique de Gabi SmartCare.
Quelle est votre activité ?
« Notre produit est un dispositif de surveillance pédiatrique à domicile pour les enfants de 3 mois à 12 ans. Nous sommes essentiellement actifs aux États-Unis où le système des soins de santé est différent du nôtre, les distances très grandes. Avoir accès à un hôpital est bien plus difficile qu’en Belgique. Pour cette raison, notre fondateur et CEO, Jonathan Baut, est parti s’installer aux Etats-Unis pour vendre notre dispositif. C’est son expérience personnelle qui lui en a donné l’idée. Son bébé, âgé de quelques jours, avait dû être hospitalisé. De retour à la maison, les médecins avaient demandé aux parents de surveiller l’état de santé de leur enfant. C’est ainsi qu’il a eu l’idée de créer un dispositif permettant aux pédiatres de surveiller à distance l’état d’enfants sortis de l’hôpital. »
En quoi consiste ce dispositif ?
« Gabi Pediarity, tel est son nom, compte trois parties. Un bracelet, placé dans le haut du bras de l’enfant, va capturer une série de signes vitaux, ceux-ci sont envoyés sur une tablette dotée de cette seule application que nous fournissons et qui les envoie sur la plateforme d’analyse au personnel soignant. »
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire appel à des designers ?
« Nous travaillons avec deux designers. Un designer externe français s’occupe du design industriel. Si l’équipe de développement de produits a son point de vue sur la manière d’intégrer les éléments, le designer industriel, lui, va s’assurer que le dispositif soit esthétique. Nous avons également une designer en interne, Elza Weykmans. Elle s’occupe de la partie interface graphique pour les utilisateurs (parents, médecins, personnel soignant). C’est une autre branche du design. Si l’objectif de l’interface est de donner des informations importantes, sa création a été pensée pour la rendre facile d’usage. L’équipe médicale n’a pas besoin de formation pour analyser les données. »
De quelle manière les deux designers ont-ils travaillé ?
« Dans le design, l’un des points les plus importants est la simplicité. Il y a toujours cette espèce d’alchimie, se comprend-on ou pas ? Cela a bien collé avec le designer français. Elza nous a rejoints dans le projet. Pour l’interface côté parents, il fallait la penser avec des parents. Par contre, la partie analytique a été réalisée en collaboration avec des médecins. On avait besoin de savoir comment ils travaillaient, quels étaient leurs besoins. Elza était là pour comprendre ce que les médecins voulaient voir et cherchaient à faire dans leur travail. Nous avons pas mal travaillé avec un médecin du CHC MontLégia pour un feedback plus rapide, même si le produit est vendu sur le marché américain. »
Avez-vous d’autres projets ?
« Oui, nous en avons d’autres. L’un d’eux concerne les troubles du sommeil. Pour les diagnostiquer, il faut faire une polysomnographie, ce qui implique que l’enfant dorme une nuit à l’hôpital. En Belgique, c’est très bien remboursé. Aux Etats-Unis, pas du tout, le coût se situe entre 3 000 et 8 000 dollars et implique de conduire pendant 5 ou 8 heures pour rejoindre l’hôpital qui en réalise. Un problème pour les parents. Ce projet est basé sur notre dispositif avec lequel on pourra réaliser une polysomnographie à domicile sur les enfants. »